26 novembre 2014

O Lendário Chucrobillyman - Un one-man band des Amériques

Il y a quelque chose de revigorant à écouter un one-man band sud-américain, en particulier s'il s'appelle O Lendário Chucrobillyman (de son vrai nom: Klaus Koti). 

Sorti en 2008, en coproduction entre Fon-Fon Records et Off Label Records (label dont on vous a déjà largement vanté un certain nombre de productions...), "The Chicken Album" est resté injustement absent de nos radars. Le 1er titre, "Chicken Flow" s'ouvre pourtant sur un hurlement lupin et des imitations particulièrement réussies de cris de poule [on parle en connaisseur]. Le 2nd titre semble avoir été enregistré dans un atelier de réparation mécanique: on entend tourner un vieux moteur diesel au ralenti, une clé anglaise venant heurter celui-ci... Les paroles, moitié-bororygmes et moitiés-noyées-dans-la-saturation, presque insaisissables, transforment cet atelier en havre de départ pour un un trip quasi-magique.

A la fin d'une journée sur "Coconut Road", notre comparse brésilien apostrophe légitimement son Seigneur (une attitude récurrente chez les one-man bands et autres bluesmen) en chantant "Where Should I Lay My Head Lord?" L'instrumentale "Chicken Rythm" est une invitation à rentrer dans une capsule nous emmenant visiter les motoneurones d'un poulet.

"Whiskey River" [on en parle aussi en connaisseur] est un titre encore plus acoustique que les précédents: une guitare et son bottleneck viennent traîner leurs guêtres au côté d'une voix habitée; la rythmique est servie par de discrets bongos. "Estrada da Vida" reprend une rythmique déjà connue mais laisse la place à une chanson en portugais.

Sorti en 2013, "The Man - Monkey" s'ouvre avec "Macumba For You" et l'utilisation d'un looper avec parcimonie. Le titre du disque nous laissait espérer une histoire simiesque au menu. Que nenni, chassez le Gallus gallus domesticus et il revient au galop: la preuve avec "Chicken Style" et ses bends frénétiques rappelant la basse-cour country. "Nothing To Choose" revient à un suite d'accords plus classique qui "aère" l'album avant la plongée de "She Lives In The Jungle", et surtout le psychédélique [pour un one-man band s'entend]: "The Trip of Kambô".

L'hymne rock'n'roll de l'album reste "Rollercoaster Love" (pas grand lien avec "Love Rollercoaster" des Ohio Players). On y trouve même quelques touches de saxophone. Ça manquait de poulet, non? O Lendário Chucrobillyman nous gratifie d'une é-nième référence au poulet* avec "Fried Chicken Blues". L'album se termine avec "Macumba For You" et ses premières notes de guitare que n'aurait pas reniées le compositeur du générique de Walker Texas Ranger, mais la comparaison s'arrête aux quelques premières secondes (ouf!).

Voilà pour le contenu. Concernant le contenant, il faut avouer que les 2 présentes pochettes, faites maison, sont très réussies. Le style n'est pas sans rappeler des gravures, avec une volonté affichée pour les choses simples et symétriques (centrale sur le 1er, axiale sur le 2nd). Reste est de constater qu'il faut donc tirer une 2nde fois son chapeau à O Lendário Chucrobillyman!

Bref, sans être l'équivalent d'un chef d’œuvre tel que L'aile ou la cuisse [de poulet], il serait pertinent d'aller voir le bonhomme en concert. Il paraîtrait même que K. Koti jouerait aussi avec différents groupes: Koti & The Immigrates, Koti & The Artic Hollers...

John the Revelator

* Il faudra quand même s'attacher à expliquer le lien très fort qui unit les one-man bands au poulet. Sans compter toutes ces chansons, on connaît un certain Chicken Diamond...

Audio:

The Chicken Album



Vidéo:
"She Lives In The Jungle"


23 septembre 2014

Qualité Made In France - Acte V

Departure Kid - On The Go (2014)

Premier album pour les Marseillais de Departure Kids après des premiers pas remarqués en split avec Kaviar Special et surtout un EP prometteur chez Ratpop Records. C'est donc avec une co-prod Howlin' Banana et Requiem Pour Un Twister, que les Departure Kids essayent de transformer l'essai. Au menu toujours cette powerpop qui lorgne autant du côté des Nerves que des Flamin' Groovies de Shake Some Action ou Now!.
Même si l'ensemble est parfois inégal (l'enchaînement "Pas Besoin De Toi" - malgré l'effort louable de chanter en français - / "Wondering" est le temps faible du disque), ce On The Go contient son lot de morceaux entraînants. Suffisamment en tout cas pour passer un agréable moment en compagnie de nos marseillais.
"Right Now (Tell Me All About)", "Lefy On Earth", Suit It Up" ou "Let Me Standing There" font de ce premier LP, un disque solide.


Quetzal Snakes – Lovely Sort Of Death

Rien qu'au nom du groupe et au titre de l'album, on avait peu de doutes quant au contenu de cet EP : on nage bien dans les eaux d'un rock psyché sombre et lancinant, pas de tromperies sur la marchandise. Si le renouveau du genre avec les multiples sorties qui l'accompagne peut rendre suspicieux, les Quetzal Snakes prennent soin de ne pas trop en faire, pas de champ christique ou de titres à rallonge mal maîtrisé, ils ont choisi d'allier concision et efficacité et de varier les plaisirs. Entre un « Lovely Sort Of death » qui rappellera quelques souvenirs aux fans de la première heure des Black Angels, « Oh Lord Of Destruction » perdu quelque part entre Spacemen 3 et early Flaming Lips, la ballade « I Love You / I Don't Know », le plus indie « Cosmic » ou les déflagrations de « WET » il y en a pour tous les goûts.
Une bien belle découverte que l'on doit aux labels Retard Records et Howlin Banana Records.



Marble Arch - The Bloom Of Division (2014)

De son vrai nom, Yann Razavet, le rennais Marble Arch offre avec ce The Bloom Of Division un album de dream pop ou de shoegaze cotonneux, un disque qui rappellera des souvenirs aux amateurs de Slowdive.
Ne pas se fier à la première impression, derrière le côté minimaliste de l'ensemble se cache des compositions bien plus complexes que de prime abord. Ce disque n'a manifestement pas été conçu sur un coin de table, avec des textures en forme de cache misère. Non ici tout est bien pensé, correctement mis en place, et placé de manière à créer une atmosphère, une ambiance.
De fait on retient moins les morceaux que le disque lui même. Il faut dire que peu de pistes sortent véritablement du lot, l'ambiance cotonneuse y contribuant largement. On ne cachera pas qu'un peu plus de clarté par instants auraient permis de mettre un peu mieux en lumière les compositions de Marble Arch.
Reste un premier disque plein de promesses.


Ville Fantôme - Anything For U (2014)

One-man band venu de Strasbourg, Ville Fantôme (JerZ) tisse sur les quatres pistes issus de son premier EP (sorti chez Kizmiaz Records) un univers musical aussi intrigant qu'efficace. A la croisée des chemins entre Cramps, Gun Club et surf, Ville Fantôme livre un EP malicieux autant que brillant, qui réussit à rappeler beaucoup de choses sans que l'on puisse mettre réellement le doigt dessus. Après plusieurs écoutes à essayer de déceler les influences du bonhomme (vite résumé ci-dessus), on a finit par abandonner pour se laisser gagner par l'efficacité de ce trois titres. Un EP qui n'a qu'un seul défaut, celui d'être malheureusement bien trop court.
Promis on va garder un oeil sur le bonhomme.




The Crumble Factory - S/T (2013)

On a évoqué dans le précédent volet Indian Ghost et le label Pop Sister Records. On reste donc à Toulouse et sur ce label pour signaler également le premier album de The Crumble Factory, qui réunit apparemment quelques esthètes de la pop. On pense à Blur, Belle And Sebastian ou Beatles bien sûr. Au programme ballades classieuses, morceaux enjouées et un max de chansons pour donner la pêche.
A noter la présence derrière les fûts de Julien Barbagallo, qui officie aussi dans Tame Impala.

18 juillet 2014

Qualité Made In France - Acte IV

Quatrième volet des Qualité Made In France !

~~~~~~~~~~

Sudden Death Of Stars - All Unrevealed Parts Of The Unknown (2014)

Trois ans après le très bon Getting Up, Going Down, les Rennais de Sudden Death Of Stars reviennent avec un nouvel album sous le bras, sorti sur le label anglais Ample Play.
Signe que ce choix de label n'est pas anodin, les SDOS en profite pour offrir un disque plus léger, plus aérien
On retrouve bien sûr le même attrait pour  les compositions enrichis de sitar et l'ambiance gentiment embrumée chère aux enregistrements de rock psychédélique ("Halcyon Days" ; "Bright Sunday"). Mais avec ce All Unrevealed Parts Of The Unknown, l'intérêt est ailleurs.
Le disque se partage ainsi entre compositions baignant dans un spleen, une atmosphère qui évoque le Floyd de A Saucerful Of Secrets ("The Void"), titres plus enlevés qui rappelle que par le passée le groupe a pu proposer un titre comme "Uniforms" ("Over The Top" ; "The Break Up") mais aussi et surtout des pistes pop de haute volée ("All About You" ; "The Love Substitute" ; "Pony Tail").
Avec ce nouvel album, plus pop donc, les SDOS confirment tout le bien que l'on pensait d'eux.



The Lookers - Fucking Panda EP (2013)

Trio basque, The Lookers a sorti en décembre 2013, son 2e EP, le délicatement nommé Fucking Panda. Du rock garage plutôt cool, avec de vraies bonnes lignes de basse. On note même ça et là quelques éléments qui évoquent un peu le Gun Club. Une piste à explorer pour le groupe.
Des débuts encourageants dont on retient "Mario" et son génial "glasses don't make you smart mario", "Don't Want That", et "Organic Sea".



Armure - S/T (2014)

Voilà un disque bien étrange qui nous arrive de Toulouse. Derrière Armure on retrouve Tibo Padlock des Space Padlocks qui avaient sorti un très bon EP chez Close Up Records en 2012. Pour ce projet solo, le sieur Tibo offre un disque intrigant où se côtoie post punk minimaliste, rythmiques garage noyés dans des tonnes d'effets en tous genres et cold wave pour onze titres en mode lo-fi. Difficile de définir en quelques mots le cocktail improbable que nous sert Armure, le mieux est encore de l'écouter. Et croyez nous dans le genre c'est excellent !
Profitez en c'est dispo sur bandcamp (et aussi en K7).




Indian Ghost - Old Music Will Have To Go (2013)

Groupe fondé en 1993, par trois ex-Prehistoric Pop, les Indian Ghost nous étaient inconnus jusqu'à il y a peu quand on a reçu une newsletter du label Pop Sister Records. Si on a souhaité évoquer le groupe c'est que son cocktail entre americana et pop à la Big Star s'avère très rafraichissant.
Sans aucune prétentions, les dix titres de ce Old Music Will Have To Go, s'égrènent sans que ne vienne poindre la moindre monotonie ou lassitude, tout ici n'est qu'évidence mélodique ("In The Long Run" ; "Not A Rolling Stone" ; "Tangier Girl" ; "Except Me Darling").
A découvrir.



Rebels of Tijuana - Brasil 1970 (single) (2014)

Les Rebels Of Tijuana s'offre une récréation avec ce Brasil 1970, hommage à la mythique équipe brésilienne. Pas vraiment ce que le groupe a fait de mieux mais bon rien que le clip vaut le détour.





Frank


---

30 avril 2014

Et pour quelques 45T de plus ... Acte I

Nouvelle rubrique à voir le jour, "Et Pour Quelques 45 de Plus" se veut la jumelle de "Qualité Made In France", son équivalent à l'international mais uniquement consacré aux 7".
Un premier volet qui nous permet de saluer le grand retour du label Dirty Water qui sort pas moins de 3 nouveaux singles ou EP (en plus du dernier album des Revellions, nous y reviendrons).

~~~~~~~~

The Thanes - Dishin' The Dirt (2014)

Groupe écossais 80's auteur, à notre connaissance, d'un unique album en 1987 "The Thane Of Cawdor", les Thanes avaient déjà sorti un très bon 45 l'an passé chez State Records ("She's Coming Back To Me") et confirme leur retour (en forme) avec ce nouveau single chez Dirty Water Records.


----

The Teamsters - Play Along With ... (2014) 

Signature Moody Monkey Records mais EP sorti chez Dirty Water, The Teamsters c'est un nouveau groupe anglais comprenant entre autre un MFC Chicken dans ses rangs. En attendant un premier album très attendu, le groupe propose quatre titres de grande qualité, du très bon beat à l'ancienne."Diggin' The Grave", "A Girl Named Linda" ou "Girl (How Could You)", il y a du potentiel tube chez les Teamsters !
 ----

The Youth - Fancy You (2014)  

Débuts discographiques réussis pour ce groupe danois signé chez Dirty Water Records qui offrent deux pistes qui devraient ravir les amateurs de garage et de beat. L'immédiateté de "Fancy You" et l'efficacité de "Your Love" font de ce 7" un premier effort solide et encourageant pour la suite.
----

The Space Agency - Bombay Potatoes (2013) 

Sorti chez Marquet Square Records, label de Paul Messis, ce 45 voit les énigmatiques Space Agency, trio anglais apparemment, offrir deux morceaux instrumentaux. "Bombay Potatoes" le bien nommé et "Purple Power" dans une veine surf à la Dick Dale. Divertissant et rafraîchissant.
----

The Beatpack - I'm Walking (2014). 

Après The Thanes, autre retour celui des Beatpack, groupe de la fin des années 80 (produit par Billy Childish), et qui offre deux nouveaux titres chez State Records. Deux pistes d'obédience rythm'n blues, qui font plaisir à entendre tranchant avec le garage rock plus classique que l'on a l'habitude d'entendre.

15 avril 2014

Night Beats - Sonic Bloom (2013)

Venus d'Austin, les Night Beats avait proposé en 2011, chez Trouble In Mind, un premier album plein de classe d'un grand classicisme mais en même temps d'une redoutable efficacité. Il aura fallu attendre deux ans pour pouvoir écouter un successeur à cet album homonyme, cette fois ci en co-prod Reverberation Appreciation Society (label de l'Austin Psych Fest) et Burger Records.

Dès les premières notes de "Love Ain’t Strange (Everything Else Is)" et jusqu'au terminal "The New World" on navigue en territoire connu, balisé, avec toujours les même influences, quelque part entre Seeds et 13th Floor Elevators et toujours ce timbre lancinant et nasillard de Lee Blackwell. La basse, débonnaire, se charge de rythmer les morceaux (l'extraordinaire "Playing Dead" devrait suffire à s'en convaincre) tandis que giclées de fuzz et accords distordus viennent dynamiter l'ensemble, la batterie s'occupant de lier le tout.

Avec Sonic Bloom on a affaire à un album de barons, le disque d'esthètes garage, de férus des compilations Nuggets ou Mindrockers, des mecs qui maîtrisent leur abécédaire du rock garage sur le bout des doigts.
Tout cela aurait pu paraître scolaire, et on ne masquera pas cet état de fait à nos lecteurs, mais les Night Beats ont pour eux deux atouts de taille : la voix et un songwriting au dessus de la normale auxquels s'ajoute un farfisa ou quelques notes de piano venant enrichir le son du groupe et couper court à toute possibilité de monotonie ("Satisfy Your Mind").
Et forcément, malgré toutes les réserves, certes légitimes, que l'on pourrait avoir, on craque pour ce style d'enregistrements lo-fi, à l'ancienne, qui n'apporte rien de neuf mais fait plaisir à entendre. Tout simplement parce qu'en plus d'avoir affaire à un groupe compétent, les Night Beats ont su capter l'essence des groupes dont ils s'inspirent et savent jouer sur leurs qualités, préférant exprimer leur savoir sur des rythmes plus lancinants, à l'intensité certaine, plutôt que sur des brulôts high energy qu'ils ne sauraient pas forcément maîtriser ("Playing Dead" ; "Sonic Bloom" ; "Catch A Ride To Sonic Bloom" ou "The New World"). On trouve même une piste surprenante avec un sax et un clavier à la James Leg, la géniale "At The Gates".

Les Night Beats ont compris, et on leur est gré, qu'avoir le son et l'attitude n'est pas une garantie suffisante et qu'il ne suffit pas de jouer systématiquement dans le rouge pour offrir un grand disque.
Rien que pour ça les Night Beats sont précieux.

Frank

Tracklisting :
A1 Love Ain’t Strange (Everything Else Is)
A2 Sonic Bloom
A3 Playing Dead
A4 Outta Mind
A5 Real Change
A6 Satisfy Your Mind
A7 Catch A Ride To Sonic Bloom
B1 The 7 Poison Wonders
B2 As You Want
B3 The Hidden Circle
B4 Rat King
B5 At The Gates
B6 The New World


Audio et vidéo :

27 mars 2014

Pond - Hobo Rocket (2013)

Retour aux affaires un an après Beard Wives Denim, pour le groupe de Perth et poursuite du voyage cosmique en compagnie de nos australiens. Considéré à tort comme un side project de Tame Impala alors que ce Hobo Rocket est déjà leur cinquième album pour le groupe de Nick Allbrook, Jay Watson et Joseph Ryan (auxquels s'ajoutent Cam Avery à la batterie et Jamie Terry à la basse), Pond mérite vraiment le détour.
Là où Kevin Parker empilait les couches d'effets sur Lonerism pour un résultat qui, s'il a conquis presse et public, nous avait laissé de marbre, Allbrook et ses compères réussissent à mêler embardées psychés et moment contemplatifs sur des compositions certes moins alambiquées et plus brutes que chez Tame Impala mais aussi finalement plus attachantes.
Pour tout dire, on préfère le style plus raw de ces compagnons.

Hobo Rocket n'a que peu à voir avec Frond ou Beard Wives Denim, hormis la coloration psyché, le groupe oeuvrant ici toujours dans les territoires seventies mais dans son volet le plus heavy avec une certaine noirceur à laquelle le groupe ne nous avait pas forcément habitué ("Midnight Mass" ou "Aloneaflameaflower")

Le disque a été apparemment enregistré en trois jours et cela se sent, les compositions sont jouées à l'énergie, presque live serait-on tenté de dire. C'est sans doute ce qui a contribué à nous décevoir à la première écoute. La première impression laissée était celle d'un groupe qui venait de livrer un album mal dégrossi, un disque pour occuper l'espace, et si on avait été mesquin, surfer sur le succès de Tame Impala.
Mais à RawPowerMag', la mesquinerie n'a pas sa place et la réalité c'est que le groupe vient de livrer un album certes moins passionnant que ses prédécesseurs mais un disque solide, qui ne se révèle qu'au fil des écoutes. Un disque exigeant en somme qui nécessite de la part de l'auditeur un certain effort pour dépasser le côté massif de la plupart des compositions de ce Hobo Rocket ("Whatever Happened To The Million Head Collide" ; "Xan Man" ; "Giant Tortoise"). La plupart parce que Pond n'en oublie pas les contrepieds en livrant par exemple avec "Odarma" une merveille de piste à la fois bucolique et cosmique.
Hobo Rocket convie ainsi à la fête le Flaming Lips des débuts, le heavy rock seventies et bien sûr le Floyd. Mais surtout, et c'est bien là l'important, Pond est capable de transcender leurs influences et d'offrir un disque qui porte la patte de ses concepteurs. Un groupe qui n'en finit plus d'explorer toutes les facettes du rock psychédélique et de tisser un univers qui n'appartient qu'à eux.
Pond reste un groupe précieux.

Frank

Tracklisting :
1.Whatever Happened to the Million Head Collide
2.Xanman
3.O Dharma
4.Aloneaflameaflower
5.Giant Tortoise
6.Hobo Rocket
7.Midnight Mass (At The Market Street Payphone) 

Audio et vidéo :





21 mars 2014

Les Disques Dont On Ne Parlera Pas … Ou Juste Un Peu (Volume 3)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'IL FAIT PALE FIGURE A COTE DE CELUI DE SON GROUPE

JONATHAN RADO – LAW AND ORDER (2013)

Foxygen ne suffisait pas pour Jonathan Rado qui a donc choisi de sortir également un album solo. On sait le garçon capable d'écrire des merveilles de pop psychédéliques et ce Law And Order en contient quelques unes : « Hand In Mines », « Faces » notamment. On découvre néanmoins qu'il est capable de beaucoup moins bon voire de sortir du très dispensable ("looking for a girl like you" ; « Pot Of Gold » au hasard?).
Un disque qui au contraire de celui de son groupe ne laissera pas un souvenir impérissable.
)


LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'UN SONGWRITING AU DESSUS DE LA NORMALE NE SUFFIT PAS À FAIRE UN BON DISQUE.

ARCTIC MONKEYS – AM (2013)

Oui ce disque contient des titres très bien écrits comme nous en a habitué l'ami Alex Turner. Mais bon comment adhérer à cette soupe musicale ? Quand on est pas anglophone, les paroles c'est bien, la musique c'est mieux. Et là on est pas à la fête... Le groupe semble se chercher une nouvelle identité musicale ou du moins à s'émanciper de la pop anglaise qui a constitué son fonds de commerce jusqu'à maintenant. Afin de mieux rebondir le groupe de Sheffield donne dans le retro seventies tout azimuts et ratisse large : soul, funk, ballades et riffs pêchus sont de sortie. Le hic c'est que tout cela sonne très sage et surtout mal dégrossi, le groupe puise à plusieurs sources mais n'en réalise jamais la synthèse.
Reste une poignée de titres convaincants, cette voix inimitable et ce songwriting intact. Cela peut être déjà beaucoup pour certains, pour nous c'est un peu juste.
)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS OU ALORS JUSTE POUR S'ETONNER DU VIRAGE OPERE PAR ALIVE RECORDS.

DIRTY STREETS – BLADES OF GRASS (2013)

Ce n'est malheureusement plus un secret mais Alive Records a plus ou moins tourné le dos au punk blues qui a fait sa réputation dans nos contrées au profit d'un catalogue très tourné americana ou classic rock. Si on découvre quelques groupes éminemment sympathiques, on est loin de la claque reçu avec les Black Diamond Heavies, Radio Moscow ou autres Left Lane Cruiser. Dernière signature en date, Dirty Streets qui offre un honnête disque entre blues et classic rock, agréable à écouter mais qui a tendance à s'oublier aussi sec une fois celui-ci terminé.


LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QUE CA MANQUE ENCORE UN PEU DE PERSONNALITE.

HOLY WAVE – EVIL HITS (2013)

Signature du label Reverberation Appréciation Society, Holy Wave est un quatuor d'Austin dont le style ne manquera pas de rappeler leurs voisins des Black Angels. Réunion de leurs deux maxis, Evil Hits est un disque sympathique, qui contient en outre un excellent morceau (« Albuquerque Freakout »). Néanmoins la qualité générale reste inférieure à ce que peux proposer les Black Angels bon hormis sur Indigo Meadow.
Les fans du genre peuvent se ruer sur ce disque, ils ne seront pas dépaysés. Reste à savoir si le disque tournera souvent sur la platine quand on peut s'écouter l'oeuvre de leurs compatriotes.
Un groupe à suivre malgré tout.


LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QUE D'AUTRES L'ONT FAIT MIEUX QUE NOUS L'AURIONS FAIT.

JACUZZI BOYS – S/T (2013)

Le magazine pitchfork a qualifié cet album ainsi : "Jacuzzi Boys is a collection of well-recorded, well-constructed, boring songs". Il faut bien reconnaître, bien que l'on ne partage que rarement l'avis du magazine, qu'une fois dit cela, on a pas grand chose à ajouter.


)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'ON PRÉFÈRE L'ÉCOUTER PLUTÔT QU'EN PARLER.

BOARDS OF CANADA - TOMORROW'S HARVEST (2013)

Le retour des légendaires écossais. Huit ans d'absence. Un disque électro minimaliste absolument fantastique. S'en délecter au crépuscule, lumière tamisée, seul dans son salon. Et se servir un alcool fort.


LE DISQUE DONT NE PARLERA PAS PARCE QU'IL NE SUFFIT PAS D'ÊTRE BIEN ENTOURÉ POUR FAIRE UN BON DISQUE.

ANNA HILLBURG – S/T (2013)

La scène californienne a le vent en poupe, c'est peu de le dire. Résultat on voit certains artistes s'émanciper et essayer de tracer leur propre voie. C'est le cas d'Anna Hillburg qui était venu poser sa voix et surtout sa trompette sur les disques de Greg Ashley ou des Fresh & Onlys.
Entouré de quelques gachettes (membres des Dodos ou de Gris Gris), la miss égrène de jolies mélodies mais malgré toute la sympathie du monde livre un disque qui restera anecdotique.


Frank et Rick




---