26 novembre 2014

O Lendário Chucrobillyman - Un one-man band des Amériques

Il y a quelque chose de revigorant à écouter un one-man band sud-américain, en particulier s'il s'appelle O Lendário Chucrobillyman (de son vrai nom: Klaus Koti). 

Sorti en 2008, en coproduction entre Fon-Fon Records et Off Label Records (label dont on vous a déjà largement vanté un certain nombre de productions...), "The Chicken Album" est resté injustement absent de nos radars. Le 1er titre, "Chicken Flow" s'ouvre pourtant sur un hurlement lupin et des imitations particulièrement réussies de cris de poule [on parle en connaisseur]. Le 2nd titre semble avoir été enregistré dans un atelier de réparation mécanique: on entend tourner un vieux moteur diesel au ralenti, une clé anglaise venant heurter celui-ci... Les paroles, moitié-bororygmes et moitiés-noyées-dans-la-saturation, presque insaisissables, transforment cet atelier en havre de départ pour un un trip quasi-magique.

A la fin d'une journée sur "Coconut Road", notre comparse brésilien apostrophe légitimement son Seigneur (une attitude récurrente chez les one-man bands et autres bluesmen) en chantant "Where Should I Lay My Head Lord?" L'instrumentale "Chicken Rythm" est une invitation à rentrer dans une capsule nous emmenant visiter les motoneurones d'un poulet.

"Whiskey River" [on en parle aussi en connaisseur] est un titre encore plus acoustique que les précédents: une guitare et son bottleneck viennent traîner leurs guêtres au côté d'une voix habitée; la rythmique est servie par de discrets bongos. "Estrada da Vida" reprend une rythmique déjà connue mais laisse la place à une chanson en portugais.

Sorti en 2013, "The Man - Monkey" s'ouvre avec "Macumba For You" et l'utilisation d'un looper avec parcimonie. Le titre du disque nous laissait espérer une histoire simiesque au menu. Que nenni, chassez le Gallus gallus domesticus et il revient au galop: la preuve avec "Chicken Style" et ses bends frénétiques rappelant la basse-cour country. "Nothing To Choose" revient à un suite d'accords plus classique qui "aère" l'album avant la plongée de "She Lives In The Jungle", et surtout le psychédélique [pour un one-man band s'entend]: "The Trip of Kambô".

L'hymne rock'n'roll de l'album reste "Rollercoaster Love" (pas grand lien avec "Love Rollercoaster" des Ohio Players). On y trouve même quelques touches de saxophone. Ça manquait de poulet, non? O Lendário Chucrobillyman nous gratifie d'une é-nième référence au poulet* avec "Fried Chicken Blues". L'album se termine avec "Macumba For You" et ses premières notes de guitare que n'aurait pas reniées le compositeur du générique de Walker Texas Ranger, mais la comparaison s'arrête aux quelques premières secondes (ouf!).

Voilà pour le contenu. Concernant le contenant, il faut avouer que les 2 présentes pochettes, faites maison, sont très réussies. Le style n'est pas sans rappeler des gravures, avec une volonté affichée pour les choses simples et symétriques (centrale sur le 1er, axiale sur le 2nd). Reste est de constater qu'il faut donc tirer une 2nde fois son chapeau à O Lendário Chucrobillyman!

Bref, sans être l'équivalent d'un chef d’œuvre tel que L'aile ou la cuisse [de poulet], il serait pertinent d'aller voir le bonhomme en concert. Il paraîtrait même que K. Koti jouerait aussi avec différents groupes: Koti & The Immigrates, Koti & The Artic Hollers...

John the Revelator

* Il faudra quand même s'attacher à expliquer le lien très fort qui unit les one-man bands au poulet. Sans compter toutes ces chansons, on connaît un certain Chicken Diamond...

Audio:

The Chicken Album



Vidéo:
"She Lives In The Jungle"


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