22 mai 2011

The Responders - EP Promo (2009)

En 2009-2010, une comète a traversé le paysage musical des Pays-Bas. Après l'enregistrement d'un EP 7'' au Studio 195 (Pays-Bas), The Responders décidaient de disséminer leurs tubes garage-soul lors d'une petite tournée (prélude d'un LP initialement planifié pour 2010).
Sur le papier, The Responders apparaît comme un groupe avec une structure classique : 1 batteur, 1 bassiste, 2 guitaristes et 1 chanteuse. « Hey, what did you expect ? » comme dirait l'autre. En revanche, une fois l'EP posé sur la platine, l'auditeur est cueilli de façon énergique par les premières mesures de « Boom Chacka ». La rythmique simple et efficace, un chœur néolithique répétant « Boom Boom... Chacka ! », une guitare tranchante et une voix ne faisant pas dans l'économie d'énergie en font illico un tube garage-soul à tendance légèrement tribale.

A peine le temps de se remettre de la tornade que le punk-rock de « King of the Delta » nous fait sentir un peu plus de nuances dans le jeu de guitares, alors que « Sonic Waves » permet encore une fois de mettre en avant la touche soul de la chanteuse. L'EP se termine de façon haletante à 100 km/h sur « No Shadow » un mini-hymne punk-soul à lui tout seul.

Malheureusement, la mécanique céleste est faite de lois immuables. Comme toute comète frôlant la Terre, The Responders perdirent une partie d'eux-mêmes après leur périple. En septembre 2010, nous apprenions que le groupe se séparait de sa chanteuse, laissant derrière eux un EP* et des souvenirs de très bons lives en Europe (notamment à la 14ème édition du Cosmic Trip).

John the Revelator

(http://www.myspace.com/responders)

Tracklist :

Face A :
Boom Chacka (2'40)
Kin of The Delta (2'37)


Face B :
Sonic Wavers (2'53)
No Shadow (2'22)

Vidéos :

The Responders - Hey Marinero @ POPEI, Eindhoven (NL), 2010


The Responders - Boom Chaka @ Cosmic Trip, Bourges (FR), 2010


The Responders - Sonic Waves @ Cosmic Trip, Bourges (FR), 2010


* Une version « collector » de cet EP existe. Le vinyle est inséré dans une pochette dont le recto est un moulage plastique d'un visage (celui de la chanteuse?).

2 mai 2011

Jack White - Fly Farm Blues (2009)

En 2009, Jack White s'est fendu d'un single solo titré « Fly Farm Blues », alors que le guitariste-chanteur-frontman du duo de Detroit (USA) était connu pour son attachement à la symbolique du chiffre 3 (code tricolore, Third Man Records, etc). Initialement enregistré en 300 exemplaires suite à une conversation avec Davis Guggenheim durant le tournage du documentaire It Might Get Loud, ce single a fait l'objet d'une diffusion plus vaste par Third Man Records.

La particularité de « Fly Farm Blues » réside dans sa capacité à synthétiser la particularité du jeu de guitare de J. White et à convoquer deux autres chansons des White Stripes : « Ball and biscuit » et « Stop breakin' down ».

« Ball and biscuit » est probablement la meilleure chanson de l'album Elephant (qui a rendu célèbre les White Stripes grâce au titre « Seven Nation Army »), et apparaît ici de façon claire après les 30 premières secondes : rythmique similaire, accords identiques, phrasé avant le solo...

« Stop breakin' down » est une reprise de R. Johnson, bluesman ayant énormément influencé J. White, issue de leur 1er album. Cette chanson n'existe qu'en filigrane grâce à un enchaînement d'accords précédant le retour à une variante de « Ball and Biscuit » (entre 1'10 et 1'20 par exemple).

Comme l'attestent les images de It Might Get Loud, « Fly Farm Blues » fut enregistré à la va-vite sur du matériel analogique (ampli à lampes, enregistreur à bandes magnétiques, etc). Le texte en lui-même tient sur une simple feuille de cahier et semble aborder (sans être renversant d'originalité) la notion de propriété et de vol sous la forme de bribes d'une discussion avec une partenaire. Le timbre et la saturation particuliers de la voix de J. White sont essentiellement dus à l'utilisation d'un micro d'harmonica pour le chant. Quant à la guitare, on pourrait peut-être deviner, au son et à la forme, qu'il s'agit probablement d'une guitare vintage de type Kay Crusader Archtop semi-électrique des années 50s.

Bien que n'étant pas l'une de ses meilleurs chansons , ce single apporte un éclairage différent sur l'univers d'un J. White osant l'enregistrement direct. Les chagrins rétorqueront qu'au lieu d'un single, il aurait pu aussi nous offrir une face B inédite... mais c'est une autre histoire.

John The Revelator

Jack White - Fly Farm Blues


Documentaire It Might Get Loud

10 février 2011

Meth Teeth - Everything Went Wrong (2009)

Meth Teeth c'est un groupe de Portland, issu de la rencontre de deux personnages : Mattey Hubele qui à la base souhaitait monter un projet folk et Kyle Raquipisio qui a convaincu son compère de jouer ses morceaux derrière un max de distortions.
On passera sur le nom pas très fin du groupe (franchement un groupe qui se nomme du nom donné à la dentition des camés aux métamphétamines...) pour se cantonner à la musique.
C'est avec ce genre de disques que beaucoup annoncent un retour des années quatre vingt dix après l'irritiant revival eighties que l'on a vécu au milieu de la décennie écoulée. Dans le genre l'album fait figure de précurseur car sorti chez Woodsist en 2009.
Si on vous en parle aujourd'hui c'est que ce disque fait figure de trublion dans la scène garage rock nord américaine.
Car partir d'une base résolument folk et lui infligé un traitement résolument noisy (façon Sonic Youth) tout en gardant juste ce qu'il faut de sens mélodique, est un pari osé. Dans le genre on ne peut s'empêcher de penser aux Gories, qui dans leur façon d'aborder le blues et le rock and roll présente quelques similitudes si ce n'est dans le son du moins dans l'approche avec les Meth Teeth.
Car niveau son tout n'est que distorsion, rythmique de plomb, la voix masquée sous ce capharnaum. Et avec une production lo-fi comme il se doit.
Résultat il faut quand même beaucoup de courage pour écouter ce disque à plusieurs reprises sans choper une migraine. L'entame "Never Been To Church"/"Unemployement Forever" est à ce titre assez hallucinante tout comme le bruitiste "World Is Going To End Soon" (oui les gaillards ont des titres de morceaux qui respirent la joie de vivre) qui évoque parfois les Brimstone Howl avec beaucoup moins de finesse.
Heureusement que des pistes comme "I Was Wrong" ou "This Is Not My Home" permettent de calmer un peu le jeu... Mais le summum est atteint durant "False Summer" piste de près de huit minutes où le groupe alterne entre agression sonore et paroles inaudibles déclamés par un chanteur dont on peine à croire qu'il soit à jeun lors de l'enregistrement... Impression confirmé par un "Failures Selected Buy God" bancal sauvé à mi morceau par un break bienvenu.
L'instrumental "People Will Say Anything", et les deux pistes jumelles "My Heart's Heart"/ "A Thousand Regrets" laissent l'auditeur quelque peu abasourdi et assez désarçonné.
On s'est habitué au son lo-fi qui caractérise peu ou prou tout ce qui nous vient des states actuellement. Cela sied plutôt bien à certaines productions, pas à Meth Teeth : les morceaux se suivent et se ressemblent, le chant est quasi inaudible tout au long de l'album et la production ou plutôt l'absence de production ne permet jamais d'apporter quoique ce soit à des compositions qui ne brillaient par ailleurs pas par leur originalité.
Dans le genre nihiliste, on recommandera plutôt le dernier album des Hunches maître étalon en la matière.

Ce disque on a choisi d'en parler parce qu'à nos yeux il s'agit ni plus ni moins que de l'exemple à ne pas suivre.

Frank

(http://www.myspace.com/methteethmusic)

Tracklisting :
1-Never Been to Church

2-Unemployment Forever

3-World Is Going to End Soon

4-I Was Wrong
5-This Is Not My Home
6-False Summer

7-Failures Selected by God

8-People Will Say Anything

9-My Heart's Heart

10-A Thousand Regrets


Quelques vidéos :

9 janvier 2011

Ganglians - Monster Head Room (2009)

Voilà le genre d'album qui confirme ce que l'on pense : les bilans annuels devraient être établis bien plus tard pour être sûr de ne rien louper.
Car ce disque des Ganglians est sorti chez Woodsist en juin 2009... Et il aura fallu un an et demi pour qu'on le découvre. Pourtant c'est pas faute d'écumer le site du label.
En même temps c'est ce qu'il y a de génial avec la musique on finit toujours par tomber sur un album que l'on avait zappé à l'époque de sa sortie.
Et ma foi un bon album ! Car sans prétention avec les moyens qui sont les leurs (entendez par là qu'ils ne sont pas non plus les meilleurs dans le genre), les Ganglians ont sorti un album de bonne facture, une pop ensoleillée à ranger entre Beach Boys et Byrds, une sorte de Little Joy lo-fi en quelque sorte.
Car à l'exception d'un "100 Years" plus énervé, tout ici n'est que folk façon Fleet Foxes et ballades pop jouissives, le tout avec un emballage lo-fi et quelques zests de surf. De véritables petits tubes en puissance. Et d'où viennent-ils ? De Californie bien sûr ! De Sacramento pour être précis.
Retrouvant la candeur qui sied si bien aux Beach Boys, les Ganglians sont néanmoins des malins, des roublards même, n'hésitant pas parfois à resservir la même formule à plusieurs reprises ce qui peut lasser quelque peu au fil des écoutes. Le fait que certains titres étaient déjà présents sur leur précédent EP (et présents ici ré-enregistrés) laisse également à penser que les Ganglians peuvent s'essouffler très vite.
On ne méconnait pas ces aspects et oui ce disque n'est pas non plus un chef d'oeuvre. Mais en même temps dans le genre vous en connaissez beaucoup vous des disques qui apportent du soleil dans votre salon en plein mois de janvier ?
C'est exactement ce qu'apportent ce Monster Head Room bancal mais attachant et tant pis si ce plaisir n'est qu'éphémère, et qu'il nous faille attendre l'hiver prochain pour le réécouter.
Quoique des pistes comme "Candy Girl", le génial "Valient Brave" ou "Voodoo" sont parfaites aussi pour accueillir le printemps...ou l'été...
Vous l'aurez compris le genre de disque pas inoubliable mais que vous ressortirez de temps à autres, avec le même plaisir, pour vous évadez, loin de vos soucis quotidiens. C'est déjà pas si mal.

Frank

(http://www.myspace.com/ganglian)

Tracklisting :
1. Something Should Be Said

2. Voodoo

3. Lost Words

4. Candy Girl

5. Valient Brave

6. The Void

7. To June

8. 100 Years

9. Cryin’ Smoke
10. Modern African Queen
11. Try To Understand
12. Blood on the Sand
13. Make It Up


Quelques vidéos :

7 décembre 2010

The Mantles - The Mantles (2009)

Au cas où le message ne serait pas passé, on a un énorme coup de coeur pour cette scène californienne qui n'en finit plus de voir éclore des tas de bons groupes. Après avoir évoqué les Fresh & Onlys (la chronique du troisième album est pour bientôt), Tim Cohen, Ty Segall, Thee Oh Sees et avant d'évoquer très prochainement Moonhearts, il apparaissait nécessaire d'évoquer The Mantles.
Après deux EP, The Mantles ont sorti l'an passé leur premier album précédé par les singles "Don't Lie" et "Burden". Oeuvrant dans la même veine que les Fresh & Onlys à savoir un garage rock lo-fi empreint de psychédélisme (même si l'influence du Velvet Underground se fait également sentir), le groupe a donc sorti un premier album plus que recommandable.
Bien sûr le groupe ne boxe pas (encore) dans la même catégorie que les Fresh & Onlys par exemple mais cela ne doit pas occulter le fait que ce disque éponyme contient son lot de pépites garage lo-fi.
Dès les premières notes de "Disappearing Act" on sait que l'on va passer un agréable moment à l'écoute de ce disque même si la production un peu limite ne facilite pas forcément les choses : guitares sautillantes, reverb', voix pleine d'écho et un sens aigu de la mélodie. "What We Do Matters" qui ravive quelque peu le spectre des géniaux Plimsouls, confirme le potentiel du groupe.
Mais la suite est encore meilleure : "Look Away" fausse ballade sur un fonds de farfisa et qui s'accélère singulièrement sur la fin, "James" pépite garage "foutraquement" génial et surtout "Don't Lie" qui vaut autant que le meilleur de Harlem ou des Fresh & Onlys.
Même si l'ensemble est parfois inégal et n'attend pas le niveau de "Don't Lie", les pistes qui composent la face B du disque sont toutes de très bonne facture et permettent aux Mantles de se placer parmi les groupes à suivre ("Burden", "Samantha" et "Thin Reminder").

Avec ce premier disque, The Mantles ont clairement offert un très bon premier disque, pas parfait certes mais qui compense souvent ses défauts par la fougue dont font preuve ses membres.
Un groupe (de plus) à suivre.
Heureux sont les californiens de vivre dans un état où même les groupes de seconde division sortent de très bons disques.

Frank

PS : Apparemment le groupe a sorti un nouvel EP "Pink Information"... On va aller aux renseignements...

(http://www.myspace.com/mantles)

Tracklisting

Quelques vidéos :



3 décembre 2010

Dzjenghis Khan - S/T (2007) Hey You! (2009)

Qui a dit que le hard rock seventies était mort ? On peut constater ces derniers temps que la bête n'est pas totalement morte. Ainsi, bon nombre de groupes remettent avec plus ou moins de bonheur les riffs plombés chers à cette période du rock au goût du jour.
Parmi eux les Dzjenghis Khan ne sont pas les moins intéressants.
Venus de San Francisco, le groupe au nom prédestiné (au moins avec un tel nom on sait où on met les pieds) a déjà deux albums au compteur, un premier éponyme sorti en 2007 et Hey You sorti l'an passé.
Sous la formule du power trio, ils reprennent fièrement le flambeau, alors même qu'aucun de ses membres n'était sans doute né à l'époque de Blue Cheer auquel le groupe fait immédiatement pensé. A tel point d'ailleurs que l'on croirait que le groupe enregistre ses disques en 1971 ou 1972...
Leur premier album comprend dix titres sans concession, gorgés de riffs saignants. Pour autant les Dzjenghis n'en oublient pas pour autant leurs origines et en bon groupe de la Bay Area introduisent des éléments propres à ce rock psychédélique qui a fait la renommée de San Francisco.
L'instrumental "Snake Bite" donne le ton : ici il sera question de guitares fuzz, de basse grondante et de fûts de batterie martyrisés. Le début du disque est très bon avec "Wilcat", "The Widow" ou "No Time For Love" à l'excellente ligne de basse. La suite de l'album même si elle est de bonne qualité montre que le groupe a encore du chemin à parcourir.
Et même si la formule peut paraître répétitive, le groupe réussit néanmoins à maintenir un niveau plus qu'acceptable tout au long du disque. A défaut de faire preuve d'une grande originalité (mais est-ce vraiment le but?) le groupe réussit à se positionner comme un futur concurrent potentiel des excellents Radio Moscow.

Tracklisting : 1-Snake Bite / 2-Wildcat / 3-The Widow / 4-No Time For Love / 5-Avenue A / 6-Against The Wall / 7-Black Saint / 8-End Of The Line / 9-Rosie / 10-Sister Dorien

Hey You était donc l'occasion pour le groupe d'enfoncer le clou. Et même si on est encore loin du niveau de la bande à Parker Giggs, ce Hey You dévoile de nouveaux aspects et promet le meilleur pour l'avenir.
Ainsi, le groupe a gagné en maturité, les morceaux sont encore meilleurs que sur leur précédent LP. Le chant lui même apparaît plus maitrisé. Et surtout le son a gagné en ampleur mettant beaucoup mieux en valeur les compositions de ce deuxième album.
"Comin' Back", "Shameless", "Mind Detergent" (on adore ce titre!), ou "Nasty Girl" font la démonstration que le groupe a changé de division.
Deux ans séparent ces deux disques et on sent que le groupe en a profité pour affiner sa formule.
Mieux les Dzjenghis Khan montrent qu'ils ont du goût en reprenant "Only Good For Conversation" de Rodriguez (issu de son chef d'oeuvre, Cold Fact).
Ce disque bourré de guitares fuzz raviront les amateurs du genre. Et même si les grincheux déploreront qu'il n'y a rien de bien neuf (Morgen, Blue Cheer ou Pink Fairies sont passés par là), il faut quand même reconnaître que quand l'ensemble est de qualité, cela importe peu. Hey You est un album extrêmement jouissif, parfait pour se vider la tête après une dure journée de boulot. Et on en demande pas plus.

Tracklisting : 1. Comin' Back / 2. Shameless / 3. Locked Away / 4. Mind Detergent / 5. Only Good for Conversation / 6. God Damn / 7. Nasty Girl / 8. Becca / 9. Last Exit


Frank

(http://www.myspace.com/genghiskhan3)

Quelques vidéos :
Du premier album :


De Hey You :

10 novembre 2010

White Denim - Workout Holiday (2008), Fits (2009) & Last Day Of Summer (2010)

La déferlante garage est telle que l'on a parfois du mal à suivre parmi la profusion de bons groupes qui semblent littéralement sortir de terre aux quatre coins des Etats-Unis.
Parmi ceux-ci un petit groupe d'Austin, White Denim, a sorti son premier album il y a maintenant deux ans dans un relatif anonymat (il faut dire que le disque est sorti sur Full Time Hobby petit label anglais ce qui ne facilite pas la tâche).
S'il on ajoute depuis lors, leurs trois albums (enfin presque quatre...), 3 EP autoproduits et 4 singles chez Full Time Hobby, il devient difficile de s'y retrouver !
Venant tout juste donc de proposer un nouvel album en téléchargement gratuit, l'occasion était belle de faire le point sur ce groupe hors norme.

Composé de James Petralli (chant/guitare), Joshua Block (batterie), Steve Terebecki (chant/basse) et plus récemment Austin Jenkins (guitare), le groupe s'est formé en 2005 après une rencontre entre les musiciens de deux groupes locaux.
Le groupe fait ses premiers pas discographiques avec un premier EP Let's Talk About It d'abord en 7" puis sur une célèbre plateforme de téléchargement légal.
Cet EP comprend 5 pistes : "Let's Talk About It", "Darksided Computer Mouth", "I Can Tell", "Mess Your Hair Up" et "DCWYW".
Dans la foulée le groupe enregistre un Tour EP connu aussi sous le titre Workout Holiday EP composé de 9 titres ("World As A Waiting Room", ""Look That Way At It", "Sam #1.war", "Goldielocks", "All Truckers Roll", "Shake Shake Shake", "Paint Silver Gold", "Ieiei" et "Let's Get Together") qui sera suivi d'un EP 3 titres téléchargeables sur le site du label RCRD LBL et qui prendra le nom de RCRD LBL EP ("World As A Waiting Room", "Paint Silver Gold" , "Goldie Locks") et qui sont trois pistes réenregistré de Workout Holiday EP! Vous suivez ?

C'est à ce moment (2008) que le groupe signe chez Full Time Hobby, ce qui leur permet de sortir le single Let's Talk About It (en deux versions l'une avec "Darksided Computer Mouth" en face B et l'autre avec "Mess Your Hair Up" en version live) et surtout leur premier album l'excellent Workout Holiday.
L'essentiel des titres proviennent de leurs précédents EPs mais sont en fait des versions réenregistrées !
Sur ce disque le groupe fait feu de tout bois, ça part dans tous les sens, à tel point que parfois on a du mal à savoir dans quelle direction le morceau va partir ! Sur une base clairement garage façon Black Lips, le groupe multiplie les changements de rythmes, refusant toute notion de code. Exit le côté refrain/couplet, chez White Denim on fait la part belle à l'expérimentation permanente. Pour les esthètes on est assez proche de ce que pouvait faire Red Krayola avec ces fameux collages sonores mais appliqué à une base résolument rock and roll. Et chose peu commune, l'ensemble loin d'être indigeste se révèle très vite indispensable. La volonté sur chaque morceau de garder une ligne mélodique confère au disque l'unité que ne lui offrait pas de prime abord la formule hétéroclite du groupe. C'est simple ce disque renvoie à la fois au garage, à l'oeuvre de Zappa, aux Talking Heads tout en faisant divers emprunts au funk ou à l'electro !
"Let's Talk About It", "Shake Shake Shake", "Sitting", "Mess Your Hair Up" ou "Darksided Computer Mouth" (on pourrait tous les citer) sont autant de pépites garage si tant est que ce terme est encore un sens entre les mains de White Denim. Une prise de risque maximale pour un résultat ébouriffant.

Tracklisting : 1-Let's Talk About It / 2-Shake Shake Shake / 3-Sitting / 4-I Can Tell / 5- Mess Your Hair Up / 6-Heart From Us All / 7-All You Really Have To Do / 8- Look That Way At It / 9-Darksided Computer Mouth / 10-WDA / 11-Don't Look That Way At It / 12-IEIEI
A noter qu'une édition limitée existe avec 5 bonus tracks ("Sitting" / "Transparency" / "You Can't Say" / "All Truckers Roll" / "Migration Wind")

Dans la foulée le groupe publie deux singles : All You Really Have To Do (avec "DCWYW" de leur premier EP en face B) et Shake Shake Shake (avec "All Trucker Roll" qui se trouve sur "Exposion").
La suite de leur discographie est moins nébuleuse. Encore que...
Exposion est en fait leur premier disque US et comprend donc des pistes déjà publié par ailleurs ("Don't Look That Way At It" / "Transparency" / "IEIEI" / "WDA" / "Heart From All Of Us" / "You Can't Say" / "Shake Shake Shake" / "All You Really Have To Do" / "All Truckers Roll" / "Migration Wind" / "Sitting"). Comme au bon vieux temps des Rolling Stones en fait...

Du coup Fits est leur véritable deuxième album sorti d'abord en Europe puis aux Etats Unis. Pour ce deuxième album sans remettre en question leur manière d'aborder le rock and roll (on retrouve les multiples breaks et changements de rythme auxquels le groupe nous a habitué), les White Denim réussissent à surprendre en offrant un rock aux antipodes du premier.
Une première partie d'album nettement plus groovy, plus funky mais aussi plus catchy, les pistes de ce début d'album dans un premier temps désarçonne. Les White Denim semblent vouloir convier à la fête MC5, James Brown et Grand Funk Railroad ! "Radio Milk How Can You Stand It", "All Consolation", ou "I Start To Run" ramènent effectivement à ces disques du début des seventies (on pense aussi au J Geils Band). Le tout bien entendu passé à la sauce White Denim avec donc un goût prononcé pour l'expérimentation. "Sex Prayer" qui semble être une vision futuriste d'un morceau des Doors, est annonciateur d'un changement de ton : le groupe sur les pistes qui suivent semblent ne s'être fixé aucune limite. Moins rêche les pistes lorgnent vers le free jazz cosmique ("Mirrored and Reverse" ; "Everybody Somebody"), la ballade folk psychédélique ("Paint Yourself" ; "Syncn") ou la soul blanche sucrée ("I'd Have It Just The Way We Were" ; "Regina Holding Hands") pour un résultat toujours aussi enthousiasmant.
Avec ce deuxième album, le groupe réussit le tour de force de faire évoluer sa formule tout en gardant sa patte, ce grain de folie qui fait de White Denim l'un des groupes les plus intéressants à suivre.

Tracklisting : 1. "Radio Milk How Can You Stand It" / 2. "All Consolation" / 3. "Say What You Want" / 4. "El Hard Attack DCWYW" / 5. "I Start To Run" / 6. "Sex Prayer" / 7. "Mirrored and Reverse" / 8. "Paint Yourself" / 9. "I'd Have It Just The Way We Were" / 10. "Everybody Somebody" / 11. "Regina Holding Hands" / 12. "Syncn"

I Start To Run sortira en single toujours chez Full Time Hobby avec en face B "Yo-Yo" un inédit.

Et donc dernièrement le groupe a sorti un nouvel album en téléchargement gratuit, Last Day Of Summer (à cette adresse).
Ce disque est en fait comme l'explique le groupe sur son site le résultat de séances d'enregistrement de leur troisième LP. Le groupe pour se détendre à enregistré ou réenregistré des morceaux qu'ils jouent depuis leurs débuts et les offrent donc aux fans ! Le but pour le groupe était de se détendre en enregistrant leur prochain LP...
Et une nouvelle fois le groupe prend le contre-pied parfait des deux premiers disques en offrant une collection de morceaux ensoleillés à classer du côté des Beach Boys ou des Byrds. "I'd Have It Just The Way We Were" déjà présent sur Fits s'offre un relooking total et une tonalité plus légère, devenant une merveille de pop lo-fi, "Home Together" aux choeurs enjoleurs, le byrdsien "If You're Changing", ou le plus sec "Tony Fatti" font la démonstration que le groupe a encore des choses à dire ! Deux instrumentaux aux accents jazzy plus loin ("Incaviglia" et "Light Light Light") et le groupe remet ça avec des pistes légères comme "Some Wild Going", l'excellent "Shy Billy" ou "Through Your Windows";
Que l'on ne se méprenne pas le groupe n'offre pas là un nouveau chef d'oeuvre. Juste une collection de morceaux pop joués en toute décontraction sans la folie qui les caractérisent par ailleurs.
D'ailleurs, le groupe refuse l'idée qu'il s'agisse de leur troisième album et on les comprend les chansons présentées ici n'ayant que peu à voir avec leurs habituelles productions.
Néanmoins la qualité de certaines pistes (et l'attrait de la gratuité) font que ce nouveau faux-album atteint son but : faire patienter jusqu'à la prochaine (vraie) livraison des White Denim.

Tracklisting : 1. "I'd Have It Just The Way We Were" / 2. "Home Together" / 3. "Tony Fatti" / 4. "If You're Changing" / 5. "Incaviglia" / 6. "Light Light Light" / 7. "Some Wild Going Outward" / 8. "Champ" / 9. "Shy Billy" / 10. "Our Get" / 11. "Through Your Windows" / 12. "New Coat"

Frank

Lien deezer pour l'ensemble de leur oeuvre... :
http://www.deezer.com/fr/#music/white-denim

Quelques vidéos (certaines sont hilarantes):