17 mars 2016

The Coral - Distance Inbetween (2016)

C'est peu dire que la sortie de ce nouvel album de The Coral était attendu. On a même cru que le groupe avait fini par jeter l'éponge au vu des multiples efforts solos de ses membres, ayant succédé au départ de Bill Ryder-Jones. Un départ que le groupe n'avait déjà pas digéré au moment de la sortie (en 2010 !) de Butterfly House.
On était donc curieux d'écouter la suite des aventures des liverpuldiens même si l'annonce du départ du second guitariste Lee Southall nous avait un peu décontenancé. Et ce bien que le compétent Paul Molloy (ancien Zutons) des Serpent Power (autre projet de Skelly) ait rejoint le navire The Coral.
Et ce Distance Inbetween ne ne nous rassure que partiellement.

Pour faire simple, celles et ceux qui avaient adoré la pop classieuse et/ou psychédélique des anglais (selon la partie de leur discographie que vous préférez) en seront pour leur frais.
Hormis une poignée de titres, Distance Inbetween fait une large place à des pistes dominées par une rythmique de plomb et des choeurs chétifs. Il y a comme une ambiance de fin de règne sur ce disque comme si les membres du groupe, à la recherche de leur lustre passé, avait décidé de donner un dernier baroud d'honneur, bien loin du caractère bucolique et enjôleur de leurs précédents albums.
Si on peut penser, sur le papier, à un retour aux sonorités de Nightfreak And The Sons Of Becker, mini album complètement cintré sorti en 2004 par un groupe pourtant en pleine bourre, la production survitaminée, boursouflée par instants, tue dans l’œuf toute tentative, si tant est qu'il y en avait une, de rééditer l'exploit de Nightfreak.
Pour tout dire à de nombreux moments on a plutôt pensé à Rascalize, l'album des Rascals, le groupe de Miles Kane, fortement influencé par ... The Coral.
Paul Molloy dans ces conditions fait ce qu'il peut mais il n'arrive jamais à faire oublier l'absence de Lee Southall et surtout, bien évidemment de Bill Ryder-Jones.
Il faut se rendre à l'évidence et faire son deuil, le temps des "Skeleton Key", "She Sings The Mourning" ou "Liezah" semble révolu...

Et il faut en passer par cette immense déception pour vraiment apprécier ce disque pour ce qu'il est : un disque moyen certes, mais un disque moyen de The Coral. Et c'est toute la différence.
The Coral ne fut pas le groupe le plus talentueux de sa génération pour rien et il fait montre sur ce disque, et malgré ce qui a été dit plus haut, de ces qualités qui faisaient notre bonheur à chaque nouvelle livraison.
Il convient avec ce disque de faire preuve de patience, de laisser le temps à nos esgourdes, nourries au miel sur leurs précédents disques, de s'acclimater, et c'est après plusieurs écoutes que l'on commence à apprécier les titres de ce Distance Inbetween.
"Connector" n'est plus l'insupportable scie qu'elle apparaissait de prime abord, "White Bird" finit par faire son effet tandis que "Chasing The Tail Of The Dream" malgré ses envolées tient grâce aux inflexions de voix de James Skelly qui nous ramène quelques années en arrière. On ne peut masquer toutefois que sur ce titre le côté nostalgique aide à faire passer la pilule.
Bon a contrario pas grand chose ne sauve "Million Eyes", "Miss Fortune" ou encore "Fear Machine".
Mais si ce disque nécessite surtout que l'on s'y attarde c'est qu'il contient son lot de titres brillants, qui sont, par ailleurs, autant de ballades : le morceau-titre "Distance Inbetween", "Beyond The Sun" qui tutoie la magie d'autrefois, "It's You" qui aurait pu trouver sa place sur Roots & Echoes ou encore "She Runs The River".

Alors au final que pensez de ce disque doit se demander le lecteur ? Clairement il s'agit du moins bon album du groupe à ce jour. Pour autant s'il on met de côté notre légitime déception, force est de constater que même sur un disque moyen, la bande à Skelly est capable de fulgurances qui font de The Coral un groupe précieux.

Pour fans avertis en somme.

Frank

Tracklist :
1-Connector
2-White Bird
3-Chasing The Tail Of A Dream
4-Distance Inbetween
5-Million Eyes
6-Miss Fortune
7-Beyond The Sun
8-It’s You
9-Holy Revelation
10-She Runs The River
11-Fear Machine
12-End Credits


Audio et vidéo :





2 commentaires:

  1. Ok je vais le reecouter alors

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  2. D'accord avec cette chronique. Leur plus faible disque de leur discographie. La grosse distorsion leur va moins bien que le son un peu jangle pop. A voir comment ils évolueront...

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