3 juin 2013

FESTIVAL BLUES RULES CRISSIER TOUR 2013 - Fleche d'Or (Paris) - 1er juin.

 Après avoir dégusté une bonne andouillette dans un restau tout proche de la Flèche d'Or, c'est l'estomac bien rempli et l'haleine chargé au rouge que nous entrons dans cette chouette salle du 20ème.

Mister Lightin' Malcolm, sourire aux lèvres, yeux plissés, est d'ors-et-déjà en train d'asséner ses riffs sur un public visiblement ravi d'avoir coché "samedi = soirée blues" dans son agenda. En allant chercher une binouze au bar, on se fait d'ailleurs la remarque que, pour une fois, il y a pas mal de clients bien plus vieux que nous. Marrant. La seconde réflexion qui suit : mais que diantre certaines de ces mamies aux cheveux blanc vont bien pouvoir entraver à Left Lane Cruiser ?? Les voies du punk blues sont impénétrables...Mais revenons-en à Malcolm. Le mec est doué, pas de doute, en one-man band aguerri, on a presque l'impression que quelqu'un d'autre que lui martèle les fûts. Son accent fleure bon les grands espaces américains, sa gentillesse transparaît dans son attitude, son blues est sans fioritures et ça fait du bien.

Bonne première partie, la soirée commence au poil. Le temps d'aller s'en jeter un autre dans le gosier, c'est au tour de la légende (ou de l'antiquité sera-t-on tenté de dire ensuite) Robert "Wolfman" Belfour de faire son entrée. Derrière ses grosses montures, le gaillard de 72 ans (qui en fait facile dix de plus) sourit à l'assemblée, balance quelques paroles inintelligibles et commence à tripoter sa guitare en essayant de l'accorder. C'est long. Très long. On se demande bien pourquoi cette guitare semble ne pas avoir été touchée depuis son arrivée sur le sol français...Quand le bougre finit par ânonner son premier morceau, d'une voix rocailleuse bien typique, certes, mais joué de façon tellement approximative, on ne peut masquer notre circonspection. Mais notre hermétisme et notre intransigeance ne semblent pas gagner l'ensemble du public, des applaudissements salueront le vieux bonhomme à l'issue du (court) set. On devient alors un peu nerveux. Left Lane Cruiser, le parangon du punk blues actuel, va t-il vraiment dynamiter l'assistance comme on l'a espéré en ayant réservé cette soirée ?

La réponse ne se fera pas attendre bien longtemps. Les deux gaillards tatoués font irruption sur scène, canette à la main, et semblent ne pas venus conter fleurette. C'est clair, on veut du punk, on veut du blues ? Et bien c'est maintenant qu'on va la prendre notre bonne grosse baffe sonore dans la gueule. Le son de la salle est fort heureusement impeccable, pas de brouhaha, on profite pleinement du duo visiblement en grande forme. Certes, musicalement, ça reste limité. Mais bordel, quelle putain d'énergie ! Il faut les voir se démener comme des vikings avec leurs instruments, ivre de matraquer leur blues en fil barbelé.
Après deux ou trois chansons, Lightin' Malcolm vient rejoindre le groupe le temps de deux titres. On passe alors en mode plus "blues" et moins "punk", apportant une respiration au public. Mais lorsque Malcolm sort sous une ovation, c'est reparti de plus belle pour un tabassage dans les règles de l'art (ou du lard, on ne sait plus trop). Un mec monte sur la scène et tend une bouteille de Jack Daniel's au batteur, puis au guitariste, ne se faisant pas prier pour s'envoyer une bonne rasade du nectar du Tennessee au goulot. On est hilare, le show est assuré par un Frederick Evans hystérique, se laissant porter par la foule de bras en bras, avant de repartir sur scène, grimpant après un échafaudage, manquant de renverser un ampli en retombant lourdement sur ses pieds...Et pour finir, se fout un soutien-gorge sur les yeux et descend de la scène en aveugle pour aller en direction du bar. Voilà comment se termine - abruptement - ce concert tendu comme un arc. C'est simple, on a même pas vu le batteur quitter la scène. Pas de rappel. Lumières.

Jouissive, cette soirée blues fut un régal même si la prestation de Belfour nous aura laissé de marbre. On quitte la Flèche d'Or (avec un vinyle de Left Lane Cruiser sous le bras) en se disant que ce festival, qui tourne en Suisse sur deux jours avec bien plus de groupes, doit valoir son pesant de cacahuètes. Et de Jack Daniel's bien entendu.

Rick.

4 commentaires:

  1. Salut Rick,

    On s'est raté à ce concert :P

    Je ne serai pas autant dithyrambique que toi sur R. Delfour. J'ai réussi à apprécier le set, bien que trop court et avec une reprise de quelques standards (alors que je préfère ses propres compos) comme Hoochie Coochie Man. Ceci dit je les trouvais plus "habitées" que celles de Muddy Water.

    Concernant Left Lane Cruiser, le seul bémol selon moi serait peut-être le manque de son sur la guitare de Fred "Joe" Evans lors de l'arrivée de L. Malcolm. Etant devant pendant tout le set, c'était vraiment cool 8)

    Pour info, le "mec avec une bouteille de whisky" n'est autre qu'un des organisateurs du Blues Rules (Vincent si je me souviens bien).

    Bref, encore une excellente édition. On a eu beaucoup de chance d'avoir ça sur Paris cette année, il faudra vraiment se bouger le cul jusuqu'à Crissier (Suisse) l'année prochaine!

    Chapeau à l'organisation

    John the Revelator

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  2. Salut John,
    Oui on s'est loupé ;)
    Moi c'est en allant aux chiottes que j'ai trébuché sur un certain Béroald...
    Pour Belfour, oui bah j'ai pas du tout accroché, pour être franc, je suis allé m'affaler dans un des canapés rouge en écoutant le reste du set en sourdine avec ma bière à la main ;)
    D'accord avec toi pour le manque de son sur la guitare de Evans lors des 2 morceaux avec Malcolm...Et puis si Belfour n'a pas joué longtemps, Left Lane Cruiser non plus...M'enfin c'était intense.
    A la fin de la soirée, j'ai discuté avec le cousin d'un certain Thomas, qui visiblement faisait également partie des organisateurs avec Vincent.
    Il m'a un peu parlé du festival en Suisse et ça avait l'air coool...

    En tout cas ça fait du bien ce genre de soirée !
    A bientôt John, on finira bien par se croiser en allant aux chiottes d'un concert :)))

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  3. Bonjour et merci pour ce compte-rendu.
    Effectivement, je suis bien monté sur la scène donner du fioul à Joe & Brenn... et c'est mon cousin que tu as vu près du bar (Thomas étant mon partner depuis 4 ans dans cette aventure, qui était en Suisse pour une soirée blues/rock)...

    Et effectivement la formule en plein air sur 2 jours avec 16 groupes et sympa, rendez-vous les 6 & 7 Juin 2014 à Crissier ! ((ça fait un échauffement bien avant Binic)

    Et pour Robert Belfour, il s'est fendu l'ongle de l'index droit sur toute la longueur lors de son set la veille à Lausanne et ça l'a gêné sur son set...
    Les 3 sets ont duré le même temps (50 minutes)...

    Content que vous en gardiez globalement un bon souvenir.
    à bientôt
    Hell Yeah!

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  4. Woah on vient de réussir une invocation de Vincent sur Rawpowermag', ça devient la grande classe! \o/ (j'en profite pour le remercier pour son accueil... vous comprendrez pourquoi d'ici quelques jours).

    Faut quand même avouer que sur Rawpowermag' (comme sur d'autres sites), je reste un râleur de 1ère. Donc, si j'aime le groupe, je trouverai toujours moyen de dire qu'un set de 50 minutes est "trop court" :P

    L'année prochaine, ça sent l’enchaînement Cosmic trip -> Blues Rules -> Binic. (Rick, ça te fera 3 fois le plus de chances de me croiser aux chiottes :D)

    John the Revelator

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