13 novembre 2011

Californian Cowpunk (2/2)

Six mois que l'on doit sortir le second volet de ce coup de projo consacré au Californian Cowpunk ! Comme quoi tout arrive à qui sait attendre... Après avoir évoqué dans un premier volet les incontournables du mouvement, cette deuxième partie est consacré aux seconds couteaux, ces artistes qui ont participé pleinement à l'émergence de cette scène mais dont la trace (discographique) qu'ils ont laissé ne permet pas de les hisser au firmament du cowpunk.

2ème PARTIE : LES SECONDS COUTEAUX :

LONE JUSTICE :

Le groupe se forme en 1982 autour du guitariste Ryan Hedgecock et de la chanteuse Maria McKee et n'aura eu qu'une existence éphémère splittant deux ans plus tard !
Pourtant leur premier disque éponyme est l'archétype du cowpunk : entre punk rock et country, parsemé d'éléments rockabilly, ce premier disque synthétise les espoirs que beaucoup avaient mis en eux (ils signent chez Geffen grace à Linda Rondstadt, Tom Petty leur offre un morceau...).
Malgré un succès critique et de très bons singles ("Sweet Sweet Baby" ; "Ways To Be Wicked"), le disque peine à se vendre.
Cet échec commercial sonnera le glas du groupe. En effet, dans la foulée Hedgecock, Etzioni (le bassiste), et Heffington (le batteur) quittent le groupe laissant McKee seule aux commandes ! Pire, plutôt que de persévérer, les nouveaux Lone Justice tournent le dos au cowpunk naissant pour offrir un deuxième album dispensable, Shelter, dans une veine pop rock commercial. Ce disque qui ne vaut que par la voix de McKee sera un plus grand échec encore et mettra fin à ce qui reste du groupe.
Maria McKee poursuivra une carrière solo ponctué de hauts et de bas. On recommandera néanmoins le très bon High Dive sorti en 2003.



LOS LOBOS :

Parler de Los Lobos à quelqu'un revient à se voir asséner un "ah oui le groupe de La Bamba"... Ce morceau sorti en 1987 obscurcit fatalement le jugement que l'on peut avoir sur le groupe.
Pourtant les Los Lobos valent bien mieux que cette reprise de Richie Valens même si leur mélange de rock and roll matiné de musique traditionnelle (cumbia et boleros entre autres) a pris parfois un petit coup de vieux.
De plus le groupe se forme dans la seconde moitié des seventies soit dix ans avant La Bamba, son premier album Si Se Puede! sort en 1976 ! Suivront notamment Just Another Band From East LA en 1978, And A Time To Dance en 1983 et How Will The Wolf Survive? (produit par T-Bone Burnett) sans doute leur disque le plus abouti et homogène mais curieusement celui qui a le plus à subir la patine du temps.
Dès lors difficile de conseiller un album plutôt qu'un autre et ce d'autant qu'aucun n'est vraiment complètement réussi et qu'aucune compilation n'est satisfaisante.
Pourtant un titre comme "Don't Worry Baby" l'atteste : Los Lobos était un sacré groupe de rock et un authentique représentant du courant cowpunk.


BLOOD ON THE SADDLE

Formé en 1981 par Greg Davis, Les Blood On The Saddle ont sorti 3 disques, l'un homonyme en 1984, Poison Love en 1986 et Fresh Blood en 1987, avant de splitter, les ventes de disques ne décollant pas.
Pourtant leur premier album vaut bien que l'on s'y attarde. Le groupe comprend également dans ses rangs, Annette Zilinskas bassiste originel des Bangles au chant, Ron Botelho à la basse et Hermann Senac derrière les fûts. Le projet bien dans l'esprit cowpunk était de mélanger des tempos proche du punk à des influences bluegrass, country et western. Autre particularité le chant se partageait entre Davis, Zilinskas et Senac : "Do You Want to Dance?" et "(I Wish I Was a) Single Girl (Again)" (chant proche du yodel ?)

De très mauvaises vidéos ne rendant pas justice au groupe :


Davis après le split de son groupe rejoindra The Vandals.

TEX AND THE HORSEHEADS

Sans doute les plus punks du lot, et pour cause puisque les membres du groupe viennent tous du punk rock, les Tex And The Horseheads sont souvent cités comme les premiers à jouer du cowpunk et ce depuis le tout début des années 80.
Composé de Texacala Jones, Mike Martt, Gregory "Smog" Boaz et David "Rock" Thum, ils ont sorti deux albums : un album éponyme en 1984 et  Life's So Cool, produit par John Doe (membre de X et des Flesh Eaters) en 1985. Toutefois le groupe est surtout réputé pour ses prestations scéniques et un look... hum... caractéristique.



X / THE KNITTERS

X était un des grands groupes punk californiens de l'époque responsable de deux albums acclamés par la critique : Los Angeles (1980) et Wild Gift (1981). Quel rapport avec le cowpunk ? Et bien avant de virer carrément mainstream après 1985, le groupe a contribué à poser les jalons du cowpunk.
Tout d'abord avec les albums Under the Big Black Sun (1982) et More Fun in the New World (1983) qui comportent quelques emprunte au genre pour un résultat assez médiocre, il faut en convenir. Ensuite parce que trois membres du groupes (Exene Cervenka, John Doe et Bonebrake) fonderont The Knitters avec le guitariste Dave Alvin (The Blasters) et Jonny Ray Bartel (The Red Devils).
Avec The Knitters on s'éloigne quelque peu du cowpunk dans le sens où leurs enregistrements sont plus du revival country que du cowpunk au sens strict. Pour autant leur premier album sorti en 1985, Poor Little Critter on the Road vaut le détour. Composé de reprises et de morceaux originaux joués en acoustique pour l'essentiel, l'album conserve un charme certain, plus de vingt-cinq ans après sa sortie ("Someone Like You" ou "Cryin' But My Tears Are Far Away"). Le groupe sortira un second album... en 2005 intitulé The Modern Sounds Of The Knitters.


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Bien entendu ce post n'a pas vocation à être le plus exhaustif possible mais de présenter les principaux groupes de ce courant californien et américain encore très vivace à ce jour et dont les influences parsèment entre autres les albums des Legendary Shake Shakers ou du Reverend Horton Heat. Sachez également que d'autres artistes sont connus pour avoir fait parti de cette mouvance mais on a jamais eu l'occasion d'écouter leurs albums : The Cactus Liquors de Sacramento et Glen Meadmore de Los Angeles en sont quelques-uns.

La meilleure façon de clôre ce dyptique est encore de rendre hommage à Country Dick Montana, batteur des Beat Farmers, personnage haut en couleur, emblématique du Californian Cowpunk, décédé en 1997.. Mojo Nixon l'a remarquablement fait avec "The Ballad of Country Dick" :


Frank

Lien vers le premier volet :
http://rawpowermagazine.blogspot.com/2011/05/coup-de-projo-californian-cowpunk-12.html

3 commentaires:

  1. Je viens de trouver le lp des black berries jet : desperate fires, quelqu'un connait, c'est affilié au mouvement cow punk?
    Vous pourriez m'en dire un peu plus, c'est un group assez meconnu a priori en tout les cas c'est pas mal du tout.
    Merci d'avance.

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    Réponses
    1. Les Jet Black Berries ça m'évoque le lointain souvenir d'un rock mâtiné de new wave non ? enfin très éloigné du cowpunk. J'étais tombé sur un de leurs morceaux il y a très longtemps en matant The Return Of The Living Dead (pas très bon d'ailleurs ce titre)

      Frank

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