11 mars 2011

Dirtbombs - Party Store (2011)

Lorsque Mick Collins a fondé les Dirtbombs à la toute fin des années quatre vingt dix il avait un rêve : n'enregistrer que des albums de reprises dans des styles différents. Si Ultraglide In Black répondait à ce souhait force est de constater que ce pieu projet était quelque peu tombé dans les oubliettes. Quelque peu car celles et eux qui suivent le groupe savent que ce dernier enregistre ponctuellement des reprises souvent décapantes.

Ce ne fut donc qu'une demi surprise quand on a appris que le groupe allait dix ans après Ultraglide In Black enregistrer un album complet de reprises. Ce qui nous a par compte surpris c'est justement le tracklisting : 8 reprises de standards de la scène techno de Detroit à la charnière entre seventies et eighties.
Dis comme ça le défi, même pour la bande à Mick Collins, est de taille. D'un autre côté le défi est énorme également pour votre serviteur pas vraiment un fan du genre... Surtout qu'il y a deux façons d'appréhender un tel disque : pour ses qualités/défauts intrinsèques mais aussi à l'aune des originaux.

Pour évoquer ce disque on a donc passé un temps fou à rechercher les originaux (merci youtube pour l'essentiel). Et force est de constater que les Dirtbombs réussissent le tour de force de réussir leur coup : les pistes tout en étant fidèles aux originaux s'en démarquent suffisamment pour ne pas être qu'un simple exercice de style. D'ailleurs la formule des Dirtbombs, deux basses deux batteries, s'avère ici très appropriée notamment quand il s'agit de remplacer les boîtes à rythmes.
La bande à Mick Collins réussit donc à s'approprier les morceaux, à y apposer sa patte. Et cette réussite doit être saluée. Surtout que bon nombre des originaux sont considérés comme des classiques de la musique électronique ("Cosmic Cars" de Cybotron, "Share Vari" de A Number Of Names, "Good Life" de Inner City's ou encore "Tear The Club Up" de DJ Assault).

Maintenant s'il on se contente d'une écoute dénuée de "références historiques", le constat est moins avenant.
En effet, s'il on considère ces pistes pour ce qu'elles sont, c'est à dire des morceaux de garage rock dans la tradition Dirtbombs, force est de constater que ces morceaux sont sans doute ce que le groupe a produit de moins bon à ce jour.
Le constat est sans doute cruel, mais n'étant pas fan de techno, on s'est ennuyé sec à l'écoute de ce Party Store. D'autant plus dur à avouer que l'on est de gros fans du groupe.
On notera deux écueils majeurs dans ce disque : des morceaux parfois beaucoup trop long (la palme pour les vingt minutes de "Bug In The Bassbin" reprise de Carl Craig) et surtout un côté répétitif et mécanique dans les rythmiques.
Tout à fait compréhensible quand on parle techno sans doute bien moins quand on parle de rock and roll.

Ce disque laisse donc une impression très contrastée : d'un côté vous aimez la techno et le garage rock et vous pouvez y trouver votre compte, de l'autre le style vous laisse de marbre et vous vous dispenserez de l'acquisition de la galette, à moins d'être de nature complétiste...


Frank


1— "Cosmic Cars"
2— "Share Vari"
3— "Good Life"

4— "Strings of Life"

5— "Alleys of Your Mind"
6— "Bug In the Bassbin"
7— "Jaguar"

8— "Tear the Club Up"

9- "Detoroito Mix"


Quelques vidéos :
"Share Vari" par les Dirtbombs...

...et l'original de A Number Of Names.

"Good Life" par les Dirtbombs...

...et l'original par Inner City

"Cosmic Cars" par les Dirtbombs...

et l'original par Cybotron.

9 commentaires:

  1. Et bien moi j'accroche carrément sur cet album...mais c'est bien normal vu la tonne d'électro que je me mets chaque jour dans les esgourdes..."Cosmic Cars est juste énorme". En revanche je suis complètement d'accord pour "Bug In The Bassbin", véritable enclume au milieu de l'album, plombant tout.
    Monsieur Mick Collins, ne m'en veuillez pas, mais quand je vais graver votre LP en "oubliant" ce titre fleuve de plus de 21 minutes !

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  2. J'y pense...pour les lecteurs du site qui souhaiteraient approfondir leurs connaissances sur la scène de Detroit à l'époque susdite...je vous ORDONNE de lire "Electrochoc" de Laurent Garnier. Ce livre est une mine pour explorer les débuts de la scène techno, l'explosion des dj, l'Hacienda et le second summer of love...Berlin...les débuts en France...même sans rien connaître à l'électro (c'était mon cas à ma première lecture), c'est absolument passionant. J'avais d'ailleurs crû comprendre dernièrement qu'un film était en tournage.

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  3. Ouaip, je comprends et je m'y attendais. En fait, chaque morceau commence très bien mais ça finit par me saouler très vite. Par contre effectivement "Cosmic Cars" est le morceau que je préfère, celui où le côté "répétitif" se fait le moins sentir.
    Je pense pas que ce soit un mauvais album en soit, il suppose juste un prérequis que je n'ai pas : aimer l'electro.

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  4. et puis bordel achète toi une platine vinyle ! itunes = bullshit !

    :-))

    Frank

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  5. Y a toujours une clé pour faire venir quelqu'un à ce style de musique. Ta serrure n'est pas évidente, c'est clair. C'est un modèle où les clés sont rares mais je finirais bien par en trouver une ;)

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  6. "Ultraglide in black" introductif ? Tu as oublié un au passage, le plus "noisy" du gang à ce jour ! (et donc premier méfait)
    Sinon cet album technoïd est une sombre merde à oublier, point.

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    1. Oui je devais avoir picolé en écrivant ça :))

      D'ailleurs j'ai pas oublié Horndog Fest dans la chro' de Ooey Gooey Chewy Ka-Blooey!

      Je rectifie

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  7. Pas d'animosité de ma part, hein ! ;-)

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