18 octobre 2009

Enter The Dragon - Lalo Schifrin (1973)

Un bon coup de nunchaku dans la gueule.
Voilà ce que m'inspire le soundtrack de Enter The Dragon (aka Opération Dragon), film ô combien cultissime dans l'imaginaire des jeunes adolescents que nous étions (oui cher lecteur, nous avons le même âge et les mêmes goûts). Aaaaah...La scène des miroirs, la patte griffue, Bruce et son torse ensanglanté...
1973.
Époque bénie des films d'action. Bruce Lee trouvera en ce film l'occasion d'exploser sur le marché international.
Et Lalo Schifrin de lui concocter une putain de BO funky en diable.
Lalo c'est qui, c'est quoi ? Oh, pas grand chose. C'est juste un argentin qui a accouché de bandantes bandes sonores telles que Dirty Harry, Bullitt, Mission Impossible...Pas la peine d'en faire le catalogue, je vous laisse le soin de googleiser notre cher compositeur.
Enter The Dragon, c'est THE soundtrack à écouter au casque en sortant d'une soirée bien arrosée entre amis dans un quartier chaud de Paname ou de Bangkok.
Vous repartez seul, il fait froid, il fait noir, les chats miaulent de tout leur désespoir. Vous empruntez des ruelles aux poubelles renversées, éclairées par la lueur d'une moitié de lune moribonde. Vous appuyez sur PLAY et là commencent à résonner dans vos esgourdes les cris menaçants de Bruce sous l'impulsion d'une basse qui vous prend à l'estomac, soutenue par des cuivres rugissants qui vous assaillent de divers coups de manchettes au menton.
Vous aviez la frousse du noir ? Vous craigniez qu'une horde de malotrus s'en prennent à vous dans la nuit noire et obscure ??
Désormais, vous ESPEREREZ croiser une bande de mecquetons prêts à en découdre.
Parce que vous allez vous les faire un par un...Et tout cela est bien légitime.
Le funk et le groove de Lalo ont un impact immédiat sur la santé mentale de n'importe lequel d'entre nous.
Une envie irrésistible d'être torse nu, de faire craquer ses omoplates et de cracher un filet de salive/whisky dans l'égout.
Après la tempête de coups et de rage, Lalo installe le calme et la volupté, une douceur caramélisée sur fond de saxo ronronnant, comme pour se détendre après une bonne partie de bête à deux dos...J'en veux pour preuve le magnifique "The Gentle Softness".
Mais la chute des volts est de courte durée. L'air redevient électrique, les roulements de batterie déferlent, l'orage gronde, l'atmosphère nous ronge de l'intérieur sur "The Human Fly", Lalo excitant nos sens, il attise notre agressivité latente : la clé de la boîte de Pandore, il la tient fermement entre ses doigts, actionnant la serrure à coup de pédales wah-wah dans "Bamboo Bird Cage".
Et puis le finish sur "Broken Mirrors". La fantastique scène des 8000 miroirs, Bruce face au boss Han et sa main « multi fonctions », formidable jeu de mise en abîme, nos pupilles marquées à vie par l'affrontement titanesque avec Lalo en embuscade, amplifiant les faux semblants, exacerbant les tensions pour nous guider jusqu'au coup fatal.
Voilà.
Comment ne pas se gausser du danger avec Lalo dans les oreilles ?
Mieux qu'une matraque télescopique, mieux qu'une bombe incapacitante, mieux qu'un 357 magnum : la bande originale de Enter The Dragon.

Mr. Bof

Tracklisting :
1. Theme from Enter the Dragon
2. Sampans
3. Monk
4. Gentle Softness
5. Big Battle
6. Han's Island
7. Human Fly
8. Bamboo Bird Cage
9. Broken Mirrors
10. Theme from Enter the Dragon (Reprise)




2 commentaires:

  1. 1er post de notre nouveau chroniqueur, qui sur un ton décalé viendra nous présenter quelques bandes originales de films !

    Frank

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  2. Alors pour moi c'est une découverte puisque je suis totalement allergique à ce type de films, bagarres et nunchaku.

    J'aurais eu un petit aperçu de la BOF avec cette chronique, alors merci ;-)

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