4 février 2009

The Revellions - The Revellions (2008)

La scène dublinoise serait-elle la réponse du vieux Continent à la déferlante garage venue des Etats-Unis (disques Alive Records, Scène de Détroit, Black Lips...) ?
C'est la question que l'on peut décemment se demander après le génial Psych Ward de The Urges et le premier album de leurs potes de The Revellions ! Tout comme The Urges, The Revellions est fortement inspiré par les pépites dont regorgent les coffrets Nuggets. Néanmoins ces deux groupes sont loin d'être de simples groupes à 45T comme en attestent la densité et l'égale qualité des titres présents sur leurs albums respectifs.
The Revellions est composé de James Lister (Guitare/Chant), Ali Moore (Chant), Gareth J. Jenkins (Basse/Choeurs), Mick Smith (Batterie) et Thomas d'Arcy (Orgue/Percussion/Choeurs). L'album a été enregistré à Gijon en Espagne, produit par Jorge Explosion et Mike Mariconda et distribué par Dirty Water (les cousins de Gloria) en décembre 2008.
Disons le clairement, les dix pistes qui figurent sur cet album sont dix pépites indispensables à l'amateur de garage rock, dix brûlots qui réussissent haut la main l'épreuve de l'exercice de style dans un genre mille fois ressassé tout en gardant suffisamment de personnalité pour devenir un classique du genre.
En premier lieu ce qui surprend chez The Revellion c'est le rôle prépondérant du batteur au jeu puissant et subtil à la fois et qui assoit les morceaux du groupe permettant aux autres musiciens de s'exprimer pleinement. Ensuite c'est la place laissée à l'orgue de Thomas d'Arcy présent au premier plan sur l'essentiel des morceaux. L'introductif "Ain't No Fool" est d'ailleurs assez représentatif : batterie et orgue lançant le morceau, les guitares fuzz discrètes attendant la fin du morceau pour s'exprimer, les voix des deux chanteurs se répondant tout au long du morceau. Magnifique. La gouaille de James Lister fait autant penser à Sky Saxon (Seeds) qu'à Roky Ericksson (13th Floor Elevators).
"Down On Your Luck", basé sur un riff de guitare imparable (ce qui rappelle que bien souvent efficacité rime avec simplicité), rappelle d'ailleurs furieusement ces deux groupes, avant d'exploser littéralement sous la double impulsion des guitares et de l'orgue. Quant à "Up To You", ce morceau est la preuve éclatante du savoir-faire et de la maîtrise du groupe, chaque musicien tirant chacun à son tour son épingle du jeu.
Le groupe enchaîne ensuite deux morceaux pieds au plancher, le jouissif "I Don't Mind" qui rappelle autant les sixties que les Cramps, avec un jeu de guitare à la Link Wray et un "Groundswell" d'1'54 titre surf devant beaucoup à Dick Dale et dans un registre similaire à celui des français de The Cavaliers.
A mi-album, et poursuivant sur la veine surf rock le groupe balance tour à tour "Not The Attraction" à l'ambiance de train fantôme et "Walking Away", qui permettent au guitariste de faire étalage de son jeu flamboyant.
Le groupe revient ensuite au garage sixties mâtiné de psychédélisme et on retrouve le jeu inspiré de Thomas D'Arcy avec notamment une fin de morceau époustouflante sur "Have It All" et une partition oppressante sur le barré "Telling Lies".
L'album s'achève sur la fausse balade "One Of A Kind" montrant que le groupe est également capable de surprendre.

L'acquisition de ce disque est indispensable à tout fan de garage rock qui se respecte. Assurément un disque majeur de cette année 2009. On attend désormais avec impatience de les voir sur scène !

Mr.Rock

(http://www.myspace.com/therevellions)

Pour la bonne bouche, quelques vidéos disponibles sur le net :

The Revellions au Dirty Water Club


Reprise de "Ward 81" des Fuzztones à Dublin

"Have It All" sur la même scène

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