24 décembre 2015

Les Disques Dont On Ne Parlera Pas ... Ou Juste Un Peu (Volume 5)

FOLLAKZOID - III (2015)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'ON PEUT PAS FAIRE DU SPACE ROCK QUI DECOLLE PAS.
3e album des illuminés chiliens de Follakzoid, ce III est sans doute l'album de trop. Poursuivant le sillon creusé sur leurs deux premiers albums, le groupe n'arrive malheureusement pas à faire décoller leurs compositions, s'engluant dans des titres interminables.
Si le précédent album faisait des bulles dans la tête celui-ci file plutôt la migraine.



KADAVAR - BERLIN (2015)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'IL NOUS FAIT DE LA PEINE
On va faire simple on a autant détesté ce Berlin que l'on a adoré les deux premiers albums de Kadavar. On vous laisse mesurer notre déception...
La faute à deux éléments  : la production tout d'abord. Tout sonne gonflé, surproduit, à mille lieux de l'authenticité de leurs précédents efforts.
Mais il y a plus grave. Kadavar était en effet passé maître dans l'art du riff qui transforme un bon titre en excellent morceau. Sur Berlin quasiment tous les titres sont plombés par des riffs au mieux éculés au pire ridicule.
Si Kadavar a su s'approprier l'héritage du heavy 70's, Black Sabbath en tête, il se vautre désormais dans un heavy rock bas du front et finalement assez quelconque.
On en a encore la gueule de bois.


TAME IMPALA - CURRENTS (2015)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE BLAGUES LES PLUS COURTES SONT DECIDEMMENT LES MEILLEURES
Si Lonerism a été un mystère pour nous que dire de ce Currents ? Parker à force d'être enfermé chez lui à bidouiller sur ses machines est devenu l'antithèse de ce qu'il était sur Innerspeaker, son exact contraire.
Exit donc le rock planant et cosmique et bienvenue - façon de parler - à une synth pop vaguement psyché, traversé d'emprunts au funk ou à la disco, mais surtout affreusement mainstream.
La palme revient "Cause I'm A Man" qui aurait trouvé sa place dans la BO de Top Gun.
Un album effrayant. 


POND - MAN IT FEELS LIKE SPACE AGAIN

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QUE L'INDIFFERENCE N'EST JAMAIS BON SIGNE
On a longuement hésité à placer ce disque dans cette catégorie. Cet album n'étant pas vraiment mauvais. Les membres de Pond ont toujours le secret pour expédier l'auteur dans une galaxie très très lointaine.
Alors quoi me direz vous ? Et bien après une bonne poignée d'écoutes, le constat est le même, on s'ennuie pas, mais tout cela ne dépasse jamais le stade du sympathique.
On est loin, très loin, de Frond ou Beard Wives Denim.



FATHER JOHN MISTY - I LOVE YOU HONEYBEAR

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'ON EST PAS D'HUMEUR A CHIALER DANS NOS BIERES
Josh Tillman, ancien de la maison Fleet Foxes, auteur d'un bon premier album, revient avec un album une nouvelle fois intimiste. C'est que manifestement le bonhomme en a gros sur la patate. Mais est-ce une raison pour en faire autant ? Avec sa pochette christique, ses arrangements pompier, Father John Misty signe tout simplement un album convenu, où le potentiel des compositions est réduit à néant par l'emphase dont fait preuve son auteur.
Bon apparemment tout le monde s'accorde pour voir en lui le descendant des Randy Newman, Phil Spector ou Brian Wilson.
Ouch on aura rarement été autant en désaccord.



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Bon noël à toutes et tous !

27 mars 2014

Pond - Hobo Rocket (2013)

Retour aux affaires un an après Beard Wives Denim, pour le groupe de Perth et poursuite du voyage cosmique en compagnie de nos australiens. Considéré à tort comme un side project de Tame Impala alors que ce Hobo Rocket est déjà leur cinquième album pour le groupe de Nick Allbrook, Jay Watson et Joseph Ryan (auxquels s'ajoutent Cam Avery à la batterie et Jamie Terry à la basse), Pond mérite vraiment le détour.
Là où Kevin Parker empilait les couches d'effets sur Lonerism pour un résultat qui, s'il a conquis presse et public, nous avait laissé de marbre, Allbrook et ses compères réussissent à mêler embardées psychés et moment contemplatifs sur des compositions certes moins alambiquées et plus brutes que chez Tame Impala mais aussi finalement plus attachantes.
Pour tout dire, on préfère le style plus raw de ces compagnons.

Hobo Rocket n'a que peu à voir avec Frond ou Beard Wives Denim, hormis la coloration psyché, le groupe oeuvrant ici toujours dans les territoires seventies mais dans son volet le plus heavy avec une certaine noirceur à laquelle le groupe ne nous avait pas forcément habitué ("Midnight Mass" ou "Aloneaflameaflower")

Le disque a été apparemment enregistré en trois jours et cela se sent, les compositions sont jouées à l'énergie, presque live serait-on tenté de dire. C'est sans doute ce qui a contribué à nous décevoir à la première écoute. La première impression laissée était celle d'un groupe qui venait de livrer un album mal dégrossi, un disque pour occuper l'espace, et si on avait été mesquin, surfer sur le succès de Tame Impala.
Mais à RawPowerMag', la mesquinerie n'a pas sa place et la réalité c'est que le groupe vient de livrer un album certes moins passionnant que ses prédécesseurs mais un disque solide, qui ne se révèle qu'au fil des écoutes. Un disque exigeant en somme qui nécessite de la part de l'auditeur un certain effort pour dépasser le côté massif de la plupart des compositions de ce Hobo Rocket ("Whatever Happened To The Million Head Collide" ; "Xan Man" ; "Giant Tortoise"). La plupart parce que Pond n'en oublie pas les contrepieds en livrant par exemple avec "Odarma" une merveille de piste à la fois bucolique et cosmique.
Hobo Rocket convie ainsi à la fête le Flaming Lips des débuts, le heavy rock seventies et bien sûr le Floyd. Mais surtout, et c'est bien là l'important, Pond est capable de transcender leurs influences et d'offrir un disque qui porte la patte de ses concepteurs. Un groupe qui n'en finit plus d'explorer toutes les facettes du rock psychédélique et de tisser un univers qui n'appartient qu'à eux.
Pond reste un groupe précieux.

Frank

Tracklisting :
1.Whatever Happened to the Million Head Collide
2.Xanman
3.O Dharma
4.Aloneaflameaflower
5.Giant Tortoise
6.Hobo Rocket
7.Midnight Mass (At The Market Street Payphone) 

Audio et vidéo :





10 avril 2012

Pond - Beard, Wives, Denim (2012)

Depuis que l'on a appris que Jack Watson et Nick Allbrook de Tame Impala et leur acolyte Joseph Ryan étaient entrés en studio pour enregistrer le successeur de Frond, il faut bien avouer que l'on trépignait d'impatience.
Il faut dire qu'avec son rock aux ambitions stratosphériques nourrit de mille et une influences mais fort d'une identité propre, une nouvelle livraison de Pond avait tout de la bonne surprise à venir. Surtout que Pond comme leurs jumeaux de Tame Impala (Kevin Parker l'autre Tame Impala mixe l'album) ou les canadiens de Wolf People fait partie de ces groupes qui peuvent sonner seventies sans forcément sonner grossier (The Raconteurs ?).
Si Frond se démarquait d'Innerspeaker, la proximité avec Tame Impala était réelle même si Pond se faisait plus aventureux, plus hétéroclite et aussi nettement plus lourd, dans le bon sens du terme. Ce Beard, Wives, Denim pourrait en quelque sorte être le chaînon manquant entre les deux groupes. Plus massif que son prédécesseur, plus boogie même par moment, le groupe a quelque peu perdu en fraîcheur, l'effet de surprise est passé, mais sans rien perdre de sa spontanéité ni de cette capacité à multiplier fausses pistes et changements de rythmes. Ce Pond semble sonner par moment même comme un clone de Tame Impala... Plus gênant sa durée que l'on juge excessive, 51 minutes tout de même, 13 morceaux répartis sur deux LPs (choix curieux vu que chaque face n'exploite pas la durée conventionnelle d'un 12"), et une ou deux pistes moins percutantes ("Sun, Sea and You" notamment).
Pour autant, ce nouvel album s'il surprend moins réserve son lot d'excellentes compositions, du pêchu "Fantastic Explosion Of Time" porté par un riff incisif en passant par le glam de "When It Explodes" (qui les rapproche en plus percutant des Smith Westerns de Dye It Blonde) ou le surprenant "Allergies" au final psychédélique. Pond fait encore une fois la démonstration de sa capacité à écrire des titres qui s'incrustent durablement, preuve d'un savoir-faire intact ("Moth Wings" ou "Leisure Pony" toutes fuzz dehors) notamment dans cet art si particulier du contre-pied et du changement de rythme.
Après tant de moments épiques, l'album se conclut en douceur, comme si le groupe ménageait l'auditeur et voulait lui garantir un atterrissage en douceur après tant d'envolées lyriques, avec le folk de "Moreno's Blend".

Beard, Wives, Denim malgré quelques petits écueils qui font qu'on lui préférera son prédécesseur, constitue néanmoins un très bon album que l'on conseillera d'acheter pour une raison extrêmement simple : vous en connaissez beaucoup vous des disques qui réussissent littéralement à vous transporter de la sorte ? Pond continue d'écrire avec élégance et classe la bande son d'une épopée cosmique.

Tracklisting :
Side A
1.Fantastic Explosion Of Time
2.When It Explodes
3.Elegant Design
Side B
4.Sorry I Was Under The Sky
5.Sun And Sea And You
6.Allergies
Side C
7.You Broke My Cool
8.Moth Wings
9.Leisure Pony
10.Mystery
Side D
11.Dig Brother
12.Eye Pattern Blindness
13.Moreno’s Blend

En écoute ici :
http://grooveshark.com/#!/album/Beard+Wives+Denim/7704833

Vidéos :




14 décembre 2010

Pond - Frond (2010)

On va commencer cette chronique en remerciant mmarsup' qui nous avait chaudement recommandé dans ces colonnes l'écoute de ce Frond par le groupe Pond. Pond c'est le projet de deux membres de Tame Impala, Paisley Adams et Jay Watson, et de Joseph Orion.

Les membres de Pond ont sans doute décidé pour leur premier album de mettre en musique une épopée cosmique ou une odyssée interplanétaire comme en révait la plupart des groupes des grandes heures du rock progressif. Pond réussit le tour de force d'éviter les poncifs du prog (et ils sont nombreux...) tout en repoussant les limites du genre. Pas simple. Et c'est bien pour ça que ce disque nous emballe autant.
"Betty Davis (Will Come Down from the Heavens to Save Us)" piste introductive fait décoller le disque dans un registre que n'aurait pas renié The Datsuns ou Wolfmother, "Cloud City" dégage un groove incroyable dans une veine MGMT tandis que "Torn Asunder" semble être le résultat d'une collaboration entre Wolf People et le Bowie de Ziggy Stardust...
L'ombre de Bowie plane d'ailleurs sur cet album grandiloquent mais jamais exaspérant (l'extraordinaire "Sunlight Cardigan" porté par quelques accords de piano). D'ailleurs le chant affecté, qui en d'autres occasions aurait lassé, sied parfaitement à ces compositions en apesanteur.
Plus catchy "Duck And Clover" renvoie aux débuts de Tame Impala, tandis que l'obsédant "Annie Orangetree" et ses parties de claviers entêtants propulsent l'auditeur dans la stratosphère, avant un "Mother Nigeria" enrichi de percussions et au titre déclamé à l'infini, qui finit en gospel !
Alors que l'on pensait que plus rien ne pourrait nous surprendre, le groupe envoie coup sur coup "Mussels Tonight" pièce krautrock et "Frond" longue pièce hypnotique de plus de huit minutes sur lequel le groupe se laisse aller, en proposant une complainte instrumentale pleine de démesure, gorgée de claviers et de cordes...

Un disque incomparable sur lequel le groupe ne semble s'être fixé aucune limite. Et comme souvent quand on a affaire à des musiciens d'exception, tout cela accouche d'un classique.
Magistral.

Frank

Tracklisting :
01.Betty Davis (Will Come Down from the Heavens to Save Us)
02.Cloud City

03.Torn Asunder

04.Duck And Clover

05.Sunlight Cardigan

06.Annie Orangetree

07.The Place Behind The Duck

08.Mother Nigeria

09.Mussels Tonight?

10.Frond


(http://www.myspace.com/mickmanmoose)

Quelques vidéos :