17 août 2012

Buffalo Killers - Dig. Sow. Love. Grow. (2012)

Il est des moments où l'on a impression de passer notre temps à écouter des artistes californiens ou des livraisons Alive Records. Il faut dire que l'hyper activité des artistes en question laisse pantois. Remarquez ils ne font là que reprendre les bonnes vieilles méthodes sixties où l'on attendait pas cinq ans pour sortir un album... Et on préfère ça aux Strokes qui en dix ans n'auront produit qu'une heure de très bonne musique...
Mais revenons à nos tueurs de bisons qui en sont donc à quatre albums en six ans. Leur précédent disque, sobrement intitulé Three, avait été une des très bonnes surprises de l'année écoulée. C'est donc avec un poil d'impatience que l'on s'est lancé dans l'écoute de ce Dig Sow Love Grow à la pochette disons psychédélique.

Psychédélique le disque ne l'est finalement que par à coup. Il s'agit plus d'un moyen d'enjoliver certaines compositions que d'un véritable leitmotiv. Pour simplifier, on retrouve sur ce nouvel album la même écriture fine et racée que sur l'album précédent mais sur des rythmiques qui, elles, rappellent que le groupe a été le temps de deux albums magistraux (Buffalo Killers en 2006 et Let It Ride en 2008), un digne successeur des Black Keys.
Ainsi, si "Get It" qui ouvre l'album fait se remémorer l'exubérance de leurs premiers efforts, et fait la démonstration que leur science du riff reste intacte, des titres comme "Hey Girl", "My Sun" ou "Blood On Your Hands" auraient pu trouver leur place sur Three si la rythmique façon rouleau compresseur n'envoyait pas les titres dans une autre direction.

Si Three était atmosphérique, Dig Sow Love Grow ramène le groupe sur le plancher des vaches, avec l'envie d'en découdre. Et que l'on se rassure si les Buffalo Killers bénéficie d'une production clinquante et usent d'un groove que certains verront pachydermique, le son que distille le groupe ne donne jamais dans le pataud. Sur ce disque on a le meilleur des seventies dont ils ont su en tirer la substantifique moelle, sans le gras qui habituellement l'accompagne. Le jeu cool et précis d'Andrew Gabbard n'y est sans doute pas étranger.
Résultat, même si certaines pistes auraient mérité plus de concision ("Those Days" ou "I Am Always Here"), le résultat est éloquent : les Buffalo Killers maîtrisent leur sujet et font preuve depuis deux disques d'une maturité impressionnante. Un titre comme "Farewell", merveille de morceau à tiroirs, en est la preuve éclatante.

Bêcher. Semer. Aimer. Grandir. On ne sait si le groupe s'est trouvé un art de vivre mais il semble en tout cas avoir trouvé l'équilibre parfait. Le groupe a toutes les cartes en main pour que l'avenir s'annonce radieux.

Frank


Tracklisting :
01- Get It
02- Hey Girl
03- Blood On Your Hands
04- Rolling Wheel
05- Those Days
06- I Am Always Here
07- Farewell
08- Graffiti Eggplant
09- My Sun
10- Moon Daisy

un lien d'écoute :
http://kdhx.org/hear-and-now/player.php?album=buffalokillers-digsowlovegrow




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