24 décembre 2010

Bilan - 2010 : un bon cru.

Il est toujours difficile de faire un top de l'année écoulée. Déjà parce que l'on a pas la prétention d'avoir écouté l'ensemble des bons disques sortis cette année, les exemples de The Mantles et du Wheels On Fire découverts sur le tard en sont de bons exemples. Ensuite parce que tout cela est réellement subjectif et change au gré des humeurs.
On se bornera donc en guise de bilan à dégager certaines tendances.
Voilà donc comment l'année 2010 NOUS a marqué (bien sur rien d'exhaustif) :


Côté Scènes :

L'effacement confirmé de la scène britannique.

Finalement très peu de choses à retenir en 2010 confirmant ainsi une tendance perceptible depuis quelques années déjà.
Dans le rôle des sauveurs on notera Jim Jones Revue (Burning Your House Down - le plus américain des groupes anglais), The Coral (même si Butterfly House est leur moins bon album à ce jour), Kula Shaker (Pilgrims Progress) qui enchante à chaque album, White Noise Sound (dont l'album éponyme est sorti sur Alive Records, label...américain) et Mugstar (Sun, Broken).
On saluera d'autant plus le dernier album des Eighties Matchbox B-Line Disaster (Blood And Fire) une des excellentes surprises de l'année et celui des Bees toujours fringant (Every Step A Yes).

L'affirmation de la scène garage lo-fi américaine

Même si le "garage lo-fi" est une catégorie un peu fourre-tout elle résume parfaitement l'éclosion sur tous les points du territoire américain d'une palanquuée de groupe ranimant avec ferveur le rock and roll.
Une scène pour l'heure dominée par la californie qui confirme tous les espoirs placées en elle : les ténors Thee Oh Sees (Warm Slime), Fresh & Onlys (Play It Strange), Tim Cohen (Laugh Tracks) et Ty Segall (Melted et l'album avec Mikal Cronin - Reverse Shark Attack) ont tous confirmé. Rejoint cette année par les Moonhearts (S/T) et White Fence (S/T). Auxquels on rajoutera le très bon album des Young Veins (Take A Vacation).
Mais la Californie n'est pas la seule dans le genre à offrir son lot de rock and roll lo-fi.
Austin tire particulièrement son épingle du jeu avec Harlem (Hippies), les White Denim (Last Day Of Summer) et les Strange Boys (Be Brave). Austin dont sont aussi issus les Black Angels et les Woven Bones...
Miami avec les Jacuzzi Boys (No Seasons, sorti fin 2009 mais disponible qu'en 2010 dans les bonnes crèmeries), Brooklyn avec Woods (At Echo Lake) et San Diego avec les Soft Pack (S/T) complètent le panorama.

Detroit

Fer de lance du revival garage à la fin des années 90'-début 2000, la scène de Detroit tardait à se trouver de nouveaux hérauts. Avec Awesome Color (Massa Hypnos), le bon retour des Hentchmen (S/T), le second extraordinaire album de Cut In The Hill gang (Mean Black Cat), le surprenant mais génial album des Conspiracy Of Owls (S/T) des ex-The Go, et le cintré total de Timmy's Organism (Rise Of The Green Gorilla) la scène retrouve un peu de peps.
Nul doute que 2011 avec la sortie du nouveau Dirtbombs (un album de reprises de tubes techno de Detroit !!!) remettra un coup de projo sur cette scène qui n'a pas encore dit son dernier mot.

Belle scène frenchie

Avec les Moonjellies (Inner Anger Feather), les Rebels Of Tijuana (Where Did This Trip Goes wrong?), Beat Mark (Howls Of Joy), Birds Are Alive (Plugged & Fucked Up), Water Pipe Cult (Ultra Mugglin' Sounds), Crusaders Of Love (Never Grow Up), Yussuf Jerusalem (A Heart Full Of Sorrow) et les premiers pas des Sudden Death Of Stars (EP), la scène française recèle pas mal de bons groupes qui méritent bien mieux que l'anonymat dans lequel ils sont contraints d'évoluer. La qualité et la diversité des genres proposés font la démonstration que la France peut être une terre de rock and roll. A vous de jouer.

Et ailleurs ?

L'Australie se fait une cure de jeunesse avec Tame Impala (Innerspeaker) et Pond (Frond) sans oublier Eddie Current Suppression Ring (Rush Yo Relax) et l'éternel Nick Cave et ses Grinderman (Grinderman 2).
La Scandinavie n'a pas dit son dernier mot avec Baby Woodrose (S/T) et Thee Attacks (That Mister Attack To You)


Côté Styles :

Shoegaze-noisy-psyché (?)...

Comment ne pas évoquer dans le "genre" l'extraordinaire troisième album des Black Angels (Phosphene Dream) ? La réponse a tardé à venir mais avec les Woven Bones (In And Out And Back Again) et White Noise Sound (S/T), le genre continue de faire des adeptes. Mais pour l'instant les Black Angels ont plusieurs coups d'avance. Surtout quand on voit le niveau de certains concurrents (No age - Everything In Between) et en attendant la sortie d'un nouvel album de A Place To Bury Strangers qui nous a gratifié d'un EP digital pour patienter.

Néopsychédélisme

Genre également fourre-tout le courant psychédélique est marié à toutes les sauces, avec des fortunes très diverses. Tous les groupes actuels semblent avoir intégré ces éléments dans leur musique au risque parfois de devenir une caricature (Sleepy Sun - Fever)

Retour des 90's ?

La sortie du Blood Red Shoes (Fire Like This), les disques de Ty Segall, le Male Bonding (Nothing Hurts), Surfer Blood (Astro Coast), Shannon Wright (Secret Blood), le mur su son des Moonhearts... les exemples sont nombreux et montre un regain d'intérêt pour cette décennie. A suivre.

Un peu de pop...et la powerpop dans tout ça ?

On sent quelques vélléités mais rien qui ne confirme une tendance pourtant Chief (Modern Rituals) et les frenchies de Crusaders Of Love (Never Grow Up) montrent la voie. Tandis que rayon pop classique Hacienda poursuit sur sa (très belle) lancée (Big Red & Barbacoa), The Bees confirme comme toujours (Every Steps A Yes) et que Darker My Love surprend (Alive As You Are).

Folk / Songwriter : il y a quelqu'un ?

Bizarrement le genre jusqu'à présent très actif peine quelque peu à confirmer, tendance déjà perceptible l'année dernière. Même Adam Green (Minor Love) n'est plus que l'ombre de lui même. Dans le registre seule Shannon Wright (Secret Blood) apportent un peu, mais on est déjà à la marge du genre.

Quid du revival garage ?

Après les Urges en 2007, les Revellions en 2008 et les Thee Vicars en 2009 on attendait le nouveau fleuron du garage rock revival sixties.
2010 n'échappe pas à la règle avec le très bon album de Thee Attacks (That's Mister Attack To You). Suivi de près par les Incredible Staggers (Zombies Of Love)
BRMC (Beat The Devil Tattoo) déroule comme à son habitude tandis que le Brian Jonestown Massacre s'éloigne de plus en plus du genre pour inventer son propre courant musical (Who Killed Sergent pepper?)


En Vrac :

Du côté des maisons de disques

Les labels Alive Records et Jagjaguwar retrouvent du peps !
Chez Alive les sorties du dernier Black Keys (Brothers), du Outrageous Cherry (Seemingly Solid Reality), du Hacienda (Big Red & Barbacoa), du Mondo Drag (New Rituals) et du White Noise Sound (S/T) ont permis à la maison de disque de retrouver un peu les devants de la scène après une année 2009 en dedans. 2011 devrait confirmer ce retour en force avec notamment le prochain Left Lane Cruiser.
Jagjaguwar aura connu une année mitigée entre déception (Black Mountain - Wilderness Heart, Besnard Lakes - Are The Roaring Nights) et franches réussites. Les Wolf People (Tidings et Steeple) et Women (Public Strain) confirment la bonne santé du label.
Mais 2010 est aussi la confirmation des labels indépendants américains : In The Red bien sûr, mais aussi Goner, Woodsist, Castle Records, Douchmaster...
En France on saluera le travail mené notamment par Born Bad, Plastic Spoon, Kizmiaz Records et Rigolboch records.


Le plantage complet des têtes d'affiche :

Dead Weather (Sea Of Coward), Besnard Lakes (Are The Roaring Nights), Black Mountain (Wilderness Heart), Arcade Fire (The Suburbs), The Magic Numbers (The Runaway), Kings Of Leon (Come Around Sundown), Hole (Nobody's Daughter), Interpol (S/T), Jeremy Jay (Splash), The Walkmen (Lisbon) tous ces groupes ou artistes emballant par le passé ou simplement sur le papier ont déçu.
Les seuls finalement avoir tenu leur rang sont MGMT (Congratulations) et Violens (Amoral). Violens car après la hype qui les entourait on aurait pu craindre le pire. Leur album n'est finalement pas la tuerie annoncée mais un des bons disques de l'année. Pas mal pour un début.


Maintenant on compte sur vos remarques, vos ajouts et vos avis !

Frank

PS : certains disques mentionnés ici ne sont pas encore chroniqué sur le blog. Pas d'inquiétude ils le seront très bientôt (on prend un peu de repos...jusqu'à mercredi !).

En attendant on vous souhaite à toutes et tous un joyeux noël !!!

7 commentaires:

  1. Beau boulot, notamment parce que, dans tous les best que je vois (y compris mes meilleures notes de l'année, la question n'est pas de critiquer les autres! :-)), je vois peu de musique énergique...

    Et ceci remet les montres à l'heure, par exemple au niveau du lo-fi garage en pleine explosion actuellement...

    En plus, il y a tellement de courants et groupes cités!

    Peut-être un tiroir en plus : les jeunes Anglais qui n'inventent rien mais qui ont une pêche et un talent d'écriture incroyables : Dinosaur Pile-Up, Pulled Apart By Horses, Male Bonding...

    Quelques noms en plus : l'extraordinaire OFF! (récent punk hardcore destroy), Screaming Females (indie screaming US), Hanoi Janes (qui pourrait être californien, s'il n'était allemand), So Cow (idem, s'il n'était Irlandais), Tyvek (garage Detroit)...

    Et puis, dans le Powerpop, le bon vieux Tedl Leo, tout de même...

    Meilleurs voeux pour les fêtes et l'année qui arrive!!!

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  2. Désolé, le Male Bonding était dans ta chronique...

    Autre tiroir : les groupes de filles...

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  3. C'est pas mal du tout comme bilan de l'année, c'est complet! Ca me donne envie d'écouter les quelques groupes que je ne connais pas encore...

    C'était quand même une bonne année musicale!

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  4. Oui c'est vrai que l'on aurait pu faire un volet groupe à filles ! En plus ça m'aurait permis de classer le Janelle Monae de l'ami Mr Indie !
    D'ailleurs ce côté groupes à files ça renforce aussi ce retour des 90's quelque part non ?

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  5. Dans la catégorie Shoegaze-noisy-psyché, je recommande The Blue Angel Lounge : pas le disque de l'année, mais c'est très intéressant, un groupe à suivre.
    (z'étaient à Paris ce week-end d'ailleurs mais j'l'ai su trop tard...)

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  6. Cher Mmarsupilami, je retiens Dinosaur Pile-Up dans ta liste (excellent sur scène)!! Sauf qu'à ma connaissance, c'est introuvable en France (j'ai cherché) !
    Par contre, Male Bonding, c'est très en dessous !
    J'écouterai Pulled Apart by Horses, bien qu'un groupe doté d'un nom de plus de trois mots laisse craindre le pire ...
    Pour le groupe de punk-hardcore-destroy ... Hem, je pense que Frank sera ravi de le chroniquer !

    M. Indie

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  7. Euh non... OFF! j'ai écouté les morceaux sur leur myspace ça m'a pas transcendé... ça sonne comme du Bad Religion en aussi répétitif.
    ça m'étonnerait que j'en cause surtout que pour ça faudrait que je récupère leurs EP's en K7 chez Burger Records. Même pour moi ça devient trop extrème pour un groupe que je trouve moyen :-))

    Le Male Bonding j'ai bien aimé après un premier rejet. ça casse pas trois pattes à un canard mais c'est bien fichu, ils ont de l'énergie à revendre. Reste à voir ce que ça donnera. Pas l'album de l'année mais j'ai passé un bon moment.

    Frank

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