8 janvier 2010

Radio Moscow - Radio Moscow (2007) et Brain Cycles (2009)

Derrière Radio Moscow se cache un authentique génie d'à peine 20 ans à la sortie du premier album, un certain Parker Griggs. Multi-instrumentiste (il joue de tous les instruments sur le premier album !), féru de blues, Parker Griggs oeuvre dans un blues rock épique, qui n'est pas sans rappeler les grandes heures de Cream (période Disraeli Gears), Led Zep ou encore Cactus, tout en retenant les leçons du Jimi Hendrix Expérience.
Avec ces effets de pédales wah-wah, ses multiples breaks,effets de guitares, sa rythmique massive et clinquante, on jurerait entendre un de ces groupes qui fleurissaient à la charnière des sixties et des seventies.

Le premier album, éponyme, sort en 2007. En sus d'y jouer de tous les instruments, Parker Griggs y compose l'ensemble des titres à l'exception d' "Introduction" et "Timebomb" co-écrits avec Dan Auerbach (Black Keys) qui bluffé par la prestation de Griggs à un concert, lui propose d'enregistrer et de produire un premier album pour son label, Alive Records.
Griggs éclabousse de sa classe ce premier album, y laissant exploser sa virtuosité, rendant le meilleur hommage à cet instrument fondamental qu'est la guitare. Alors c'est sur ce genre de disques risque d'en rebuter plus d'un, notamment ceux que les soli épiques laissent de marbre. Pour les autres c'est de l'or en barre. Oscillant entre pur blues ("Lickskillet" ; "Deep Blue Sea"), blues hard ("Luckydutch" ; "Mistreating Queen" ; "Whatever Happened" sur lequel pèse l'ombre d'Hendrix) et envolées psychédéliques ("Frustrating Sound" très Cream et surtout "Ordoviscian Fauna"), ce disque massif confirme une nouvelle fois tout le bien que l'on pense du rock américain, faisant la preuve de son étonnante vitalité.
De plus, la production impeccable se révéle être un magnifique écrin pour ces compositions au souffle incroyable, mettant remarquablement en valeur le jeu de guitare de Griggs sans que cela se fasse au détriment de la basse ou du jeu de batterie tout simplement monstrueux.

Deux ans plus tard, Parker Griggs revient avec un second album sous le bras, ce Brain Cycles à la pochette toujours aussi psychédélique. Cette fois ci il est accompagné de Zach Anderson à la basse avec lequel il co-écrit "No Jane". On y retrouve un guitariste hors norme qui ose quasiment tout, passant tous les gimmicks du guitar hero de base au risque de voir ses morceaux tourner à la démonstration ("I Just Don't Know"). De même alors que la construction des morceaux du premier album se faisait de façon plus classique, Parker Griggs prend cette fois son temps pour poser ses morceaux, développer un climat lourd, parfois lancinant, avant de finalement lâcher la bride. Le résultat bien qu'extrêmement jouissif n'est de facto pas aussi percutant que sur le premier opus. Pour autant même si le jeu de guitare se fait nettement plus démonstratif, la qualité des morceaux et cette construction qui n'est pas sans rappeler Blue Cheer, Pink Fairies ou Black Sabbath (en gros les ancêtres du stoner) font que l'on prend son pied à l'écoute des dix pistes de l'album. Des pépites comme "Broke Down", "Brain Cycles", le superbe blues "Black Boot" ou encore "No Jane" confirme l'immense talent de Parker Griggs.
Mais le temps fort de l'album reste ce "250 miles" dantesque, qui démarre lentement sur une base blues rock pour exploser dans sa seconde partie avant de s'achever sur quelques larsens. Génial.

Dan Auerbach peut être tranquille : la relève est assurée.

Frank

(http://www.myspace.com/radiomoscow)

Tracklisting

Radio Moscow :
1-"Introduction"
2-"Frustrating Sound"
3-"Luckydutch"
4-"Lickskillet"
5-"Mistreating Queen"
6-"Whatever Happened"
7-"Timebomb"
8-"Deep Blue Sea"
9-"Ordovician Fauna"
10-"Fuse"

Brain Cycles :
1-"I Just Don't Know"
2-"Broke Down"
3-"The Escape"
4-"No Good Women"
5-"Brain Cycles"
6-"250 Miles"
7-"Hold on Me"
8-"Black Boot"
9-"City Lights"
10-"No Jane"






2 commentaires:

  1. Parker giggs est un virtuose de la guitare,le meilleur de sa génération!

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  2. BIG UP ! ^^
    Groupe complètement énormissime ! Y'a juste un truc à regretter, c'est qu'en live il n'y a pas assez d'impro, ça sonne comme sur l'album, ce qui est déjà un exploit... en tout cas ce type doit posséder une DeLorean, c'est la seule explication rationnelle au phénomène !

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