12 décembre 2008

The Drones - Havilah (2008)

The Drones est un groupe australien fondé en 2000 et dont ce Havilah est déjà son 5e album. Bien loin des désormais pathétiques The Vines, The Drones perpétue l'idée d'un rock australien de qualité en digne descendant de ses illustres prédécesseurs (Easybeats, Radio Birdman, The Saints, Birthday Party, The Triffids). Ici curieusement il est question d'une sorte d'americana typiquement australien, les grands espaces américains étant remplacés par des paysages australiens entre bush et désert. Un mélange où Nick Cave et ses Bad Seeds croiseraient le fer avec Neil Young.
The Drones avait sorti en 2005 un OVNI, au nom à rallonge, l'excellent Wait Long By The River
And The Bodies Of Your Ennemies Will Float By. Après une telle réussite (sorti comme d'habitude dans la plus grande confidentialité), on se demandait si The Drones arriverait à égaler ce petit bijou. C'était jusqu'à ce Havilah étonnant de maîtrise, tant d'écriture que de virtuosité, empreint de rage contenu et de mélancolie, bon de bout en bout et au final supérieur à leurs précédents albums.
A tel point que ce disque trouvera sûrement sa place dans notre top 5 de l'année alors qu'aucun des grands noms de la presse musicale n'en aura parlé...
Dès les premiers accords de "Nail It Down" on reconnaît la marque de fabrique de The Drones, un folk apocalyptique, morceau épique de plus de 7 minutes, rendant finalement hommage tant à Radio Birdman qu'à Neil Young (ah ces guitares !!!) et sur lequel la voix désabusé de Garreth Liddiard fait des merveilles. Splendide mise en bouche, un morceau quasi intouchable.
"The Minotaur", sa basse bondissante et son riff entêtant de guitare, et single de l'album, enfonce le clou notamment par son final rappelant Black Flag et où guitares et batteries se déchaînent (They come, they go /They never do not go / They come, they see / They conquer then they leave / With man-eating beliefs / Superior of death / With lineage and myth / And a half-heartedness at birth).
Les thèmes abordés sont rarement réjouissant comme sur le calme "The Drifting Housewife" où il est question de divorce (I was more worried about taxes / When my lovely red-eyed bride / Became a hairsplitting believer / That i should be vilified) .
Avec "I Am The Supercargo" le groupe reprend la suite de l'inaugural "Nail It Down" avant le dépressif "Careful As You Go".
"Oh My" et "Cold And Sober" permettent de souffler quelque peu avant l'autre pièce épique du disque : "Luck In Odd Numbers". Ce morceau qui dure près de 9 minutes est assez surprenant dans sa construction alternant moments calmes et envolées lyriques, rappelant par instant certains disques de free-jazz. Le reposant "Penumbra" et l'entraînant "Your Acting Like It's The End Of The World" (une touche d'optimisme? non finalement...) concluent de belle manière cet album, véritable manifeste en cette période où les majors dominent tout, cherchent à imposer la médiocrité comme valeur étalon et faire dominer une société du jetable. Car Havilah est un ALBUM pas une collection de singles, anti-commercial par son contenu et au regard des classements des ventes de disques. Mais nous on s'en fout et on prie pour que The Drones continue encore longtemps de nous fournir de tels albums.

(Mr Rock)

(http://www.myspace.com/thedronesthedrones)

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