6 juillet 2008

The Go

Le succès planétaire des White Stripes a permis l'exposition médiatique de toute la scène de Detroit . On ne saurait d'ailleurs trop conseiller la très bonne compilation « Sympathetic sounds of Detroit » compilant la crême de cette scène. Toutefois si certains groupes ont tiré leur épingle du jeu comme les Dirtbombs, les Von Bondies, les Detroit Cobras ou Whirlwind Heat, d'autres continuent de manger leur pain noir. Il en est ainsi pour The Go. Pourtant le groupe de Bobby Harlow et John Krautner mérite un tout autre éclairage, tant leur classe éblouit celles et ceux qui se sont penchés sur leur discographie.
Les premiers pas discographiques de The Go avec « Watcha Doin' » en 1999 sont d'ailleurs un coup de maître. Il faut dire qu'en plus du talent des susnommés, l'album bénéficie de l'apport de Jack White à la guitare. Tout dans cet album est indispensable. Musicalement très proche des deux premiers Stripes ou du premier Von Bondies, ce brûlot est peut être ce qui se fait de mieux en matière de garage rock, high energy. La première face du disque est intouchable surpassant même les White Stripes, que ce soit « Meet me at the movies », « Summer sun blues » ou « It might me bad » : tout bonnement excellent. La deuxième face sans toucher à l'excellence reste tout de même très bonne. Bien que le son laisse un peu à désirer, ce disque laisse exsangue, chaînon manquant entre « Fun House » des Stooges et justement les White Stripes des débuts. A noter qu'un morceau supplémentaire, que l'on dit fabuleux, se trouve sur la version vinyle de l'album. A peine la sortie de l'album, Jack White quittera le groupe pour mener la carrière que l'on sait.
The Go enregistre alors « Free Electricity », album maudit car jamais édité à ce jour, refusé par le label Sub Pop que l'on a connu plus audacieux... The Go proposera au téléchargement les dix titres de l'album via un site myspace dédié. A l'écoute de ces morceaux on est surpris de leur hétérogénéité allant du garage le plus sauvage (« Free Electricity ») au rock'n'roll basique (« Turnin' On ») en passant par la case psychédélisme (« Pharaoh's Tomb »). L'année dernière Sub Pop a proposé (enfin) la sortie de l'album mais le groupe souhaitant uniquement une sortie vinyle haut de gamme, les discussions semblent être au point mort.
En 2003, alors que les Stripes cartonnent partout, The Go sort un album éponyme où le groupe semble vouloir reprendre, sans Jack White, la recette de « Watcha Doin' ». L'album même s'il reste un bon album tourne parfois un peu en rond souffrant de l'absence des attaques guitaristiques de Jack White. Toutefois des morceaux de l'acabit de « American Pig » et « Capricorn » justifient l'achat de cette galette. Il est à noter qu'entre temps le groupe a quitté Sub Pop pour Lizard King...
Fidèle à leur réputation leur 4e album, « Supercuts » est un live enregistré sur un quatre pistes... et jamais sorti... Composé de sept morceaux de leur 2e album « officiel » et de deux reprises (de Heart et du Teardrop Explodes!!!!), l'album est finalement sorti en vinyle en 500 exemplaires mais demeure via le site du groupe en téléchargement légal. Ce disque est indispensable alternant morceaux sauvages et ballades, le groupe semble avoir fait son deuil du départ de White et avoir repris les choses en main. On ne saurait que trop en conseiller le téléchargement.
Il faudra attendre 2007 pour avoir de nouveau des nouvelles de The Go avec la sortie chez Cass Records du fabuleux « Howl on the haunted beat you ride ». A la première écoute on est surpris par le virage à 180° opéré par le groupe, exit le garage rock pour un pop rock psychédélique du plus bel effet. On jurerait que cet album a été confectionné en pleine vague sixties : pas d'artifices dans cet étalage de pop classieuse (« Invisible friends »). On s'étonne de la capacité de ce groupe d'écrire des morceaux d'une telle délicatesse (« Caroline », « Refrain ») mais aussi quelquefois si jouissivement barrés (« Help You Out » ou la 2e partie de « Smile »). Achevant de convaincre l'auditeur : le génial « Yer Stoned Italian Cowboy »... Imparable. The Go est malheureusement l'archétype du groupe maudit, authentiquement rock, mais qui est boudé par des maisons de disques plus soucieuses du tiroir-caisse que de fournir des albums de qualité. Voir The Go trimer pendant que The Killers décroche la timballe fout les nerfs.
(Mr Rock)

Le site de The Go :
http://thegodetroit.com/
(vous pourrez y télécharger Supercuts)
Site myspace où vous pourrez récupérer Free Electricity :
http://www.myspace.com/httpwwwmyspacecomfreeelectricity
Sans oublier le myspace du groupe :
http://www.myspace.com/thegodetroit

2 commentaires:

  1. "Help me out"...Pfff...extraordinaire.
    "Caroline" , "invisible friends"...c'est vraiment du très très lourd qui n'a pas à rougir (oui j'ose également) face aux meilleurs groupes des sixties, les Beatles en tête.

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  2. Ah ! et ben voilà ! depuis le temps que je t'en parle ! Sérieusement pour moi Howl On The Haunted Beat You Ride est sans doute LE grand album de la décennie écoulée. Malheureusement passé complètement inaperçu...
    Nul doute que dans 10 ou 20 ans à l'image du Forever Changes de Love, les gens se danderont comment on a pu passer à côté d'un tel disque.

    Frank

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