25 avril 2014

Black Lips - Underneath The Rainbow (2014)

Trois ans déjà nous séparent de la sortie d'Arabia Mountain qui avait vu les Black Lips enfoncer le clou avec un album brillant, constituant avec Good Bad Not Evil et 200 Million Thousand, une trilogie quasi-parfaite.
C'est donc peu dire que l'on attendait le retour de la bande à Cole Alexander et Jared Swilley. On attendait de voir quelles orientations le groupe allait choisir d'emprunter, celui-ci ayant toujours pris soin d'incorporer à son garage rock, son flower punk initial, des éléments empruntés à d'autres styles (les éléments country de Good Bad Not Evil ou la pop de Arabia Mountain).
Pour tout dire, ce Underneath The Rainbow est sans doute leur disque le plus varié, celui qui fait un peu la synthèse de leurs productions discographiques antérieures, de leurs multiples influences, même si on ne retrouve jamais la hargne de leurs premiers enregistrements, assumant en cela le changement de cap initié dès Good Bad Not Evil (comparativement avec leurs premiers enregistrements) et magnifié sur Arabia Mountain.
On peut certes regretter de ne pas retrouver les Black lips qui braillaient des hymnes définitifs comme "Bad Kids" ou "O Katrina" mais certainement pas leur reprocher d'écrire de mauvais morceaux. Et question qualité des compositions, on est pas déçu par cette nouvelle livraison des américains et c'est bien là ce qui nous importe le plus.
Et on trouve de tout sur ce Underneath The Rainbow, des pistes pop à la redoutable efficacité ("Smiling"), quelques expérimentations surprenantes ("Funny" ou "Do The Vibrate"), un titre apaisé bercé par des cuivres ("Boys In The Wood"), des morceaux plus coutumiers histoire de contenter celles et ceux qui aiment leur Black Lips plus énergique ("Dorner Party") ou quelques pistes aux inflexions western ("Justice After All") quand ce n'est pas glam (le bowiesque "Dog Years"). Curieusement, on a aussi beaucoup pensé aux Camper Van Beethoven à l'écoute de plusieurs morceaux, spécialement sur "Make You Mine" qui fait plus qu'évoquer les auteurs de "Take The Skinhead Bowling". Et surtout, on retrouve ce chant inimitable des compères Cole Alexander et Jared Swilley qui partagent, comme à l'accoutumée, chant et choeurs.

Au final, on est surpris par la capacité du groupe à se renouveler sans finalement changer ce qui fait leur marque de fabrique. Si l'écoute de ce Underneath The Rainbows pourra faire bondir le fan hardcore de Let it Bloom ou Los Valientes del Mundo Nuevo (on en connait), il n'en demeure pas moins que onze ans après leurs premiers pas discographiques, le groupe, non seulement continue d'exister, mais enregistre des disques impeccables tout en surprenant son auditoire. Et ça, ce n'est pas donné à tout le monde.

Frank

Tracklisting :
01 – Drive By Buddy
02 – Smiling
03 – Make You Mine
04 – Funny
05 – Dorner Party
06 – Justice After All
07 – Boys in the Wood
08 – Waiting
09 – Do the Vibrate
10 – I Don’t Wanna Go Home
11 – Dandelion Dust
12 – Dog Years

Audio et vidéo :




6 commentaires:

  1. Texans ? Ne seraient-ils pas plutôt d'Atlanta en Géorgie ?

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    1. Hou la coquille ! J'ai écrit ce papier en même temps que celui des night beats ce qui explique sans doute cette erreur (j'hesite avec l'alcool) Bien entendu qu'ils sont d'Atlanta !

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  2. Je trouve ça un peu fort de café de dire que Underneath the Rainbow est leur disque le plus varié. Je trouve que c'est justement leur disque le moins surprenant, je le qualifierais d'auto-complaisant.
    Certes, rares sont les morceaux mauvais sur Underneath the Rainbow, mais rares sont les tubes, rares sont les prises de risques et rares sont les instruments et les effets inhabituels.
    Quelques bidouillages électros sur Funny, des instruments à vent (il y a aussi des trompettes il me semble) sur Boys in the Woods, qui est d'ailleurs un peu cheesy, son rythme ternaire (peu habituel chez les Black Lips je crois) et des sifflotements sur I Don't Wanna Go Home.
    Les guitares sont un peu plus grassouillettes qu'auparavant...
    Toutes les chansons de Bradley (le batteur), ainsi que Smiling, ont déjà été entendues mille fois.
    Il n'y a que celle où l'on sifflote et celles d'Alexander qui vont au-delà de l'intérêt « ça bouge bien ».
    Je ne crois pas avoir entendu de scie musicale, de piano, de thérémine, de guitare 12 cordes ou de lapsteel guitar sur ce disque qui aurait justement gagné à avoir plus de country.
    Il semble qu'on ait voulu faire ici une collection de titres entraînants pour les concerts, qui n'ont hélas pas l'éclat ni la fraîcheur des morceaux plus anciens de cet acabit.

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  3. Il y a deux commentaires en un dans ta diatribe :) sur le côté varié, tu ne vas pas me dire que les enregistrements précédents l'étaient plus quand même ? Ne serait-ce que pour tous les éléments que tu énumères toi même. Après on peut ergoter sur la qualité par rapport aux albums précédents ou sur ce que l'on aurait aimé y trouver. Ça je te le concède. Mais ce disque moi m'a surpris. Et comme je le precise c'est "se renouveler sans vraiment changer". Ça peut décevoir, agacer ou on peut simplement aussi se satisfaire de cette collection de titres solides.

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  4. Cela fait longtemps que les Black Lips me font bailler... En plus tous les groupes qui les copient sont encore plus navrants... Pas un commentaire qui fait avancer le schmilblick, je suis d'accord, mais c'est mon sentiment. Surement un bon disque pour R&F... mais pour les autres. Bôf. Mais ta chronique est super chouette, j'aurais voulu avoir la patate qu'il en ressort à l'écoute. Merci pour ça !

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  5. Bien sûr que si ils l'étaient plus : sur Arabia Mountain la profusion d'instruments étrangers était considérable (je les ai énumérés plus haut) et sur Good Bad Not Evil on avait une véritable chanson de country (et une de rap sur 200 Million Thousand haha).
    Je ne peux pas dire que ça soit un mauvais disque et que l'écoute soit désagréable (elle est même plutôt agréable) mais je suis surpris de voir qu'il est jugé surprenant, j'ai eu l'impression d'avoir du Black Lips assez basique.
    Rien de navrant dans ce disque, j'ai eu un peu peur que ça soit surprenant - justement - dans le mauvais sens du terme, mais j'ai été plutôt rassuré.
    Je ne peux pas dire que je sois déçu donc, et je peux effectivement me satisfaire de cette collection de titres solides.
    Mais bon, j'aime tant pinailler !
    Il est en tout cas moins bon que les disques précédents, mais comme tu le dis, ils sont là depuis longtemps, et sortir un 7ème (sans compter Los Valientes) album de bonne qualité, ce n'est pas donné à tout le monde.

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