9 septembre 2012

Trilogie Batman (Nolan) – Hans Zimmer (2005 - 2012)



Hans Zimmer...Le bonhomme semble présent sur tous les projets hollywoodiens. Depuis Rain Man – son premier contrat – et une nomination aux oscars à la clé, ce compositeur allemand de 54 ans n'a eu de cesse d'enchaîner les métrages à gros budget : films d'animation (le Roi Lion, Kung Fu Panda, Rango...) ou blockbusters (Pearl Harbor, Pirate des Caraïbes, Sherlock Holmes...), il est peu dire que l'homme laissera son empreinte sur les trois dernières décennies.

Pourtant, Zimmer ne fait pas dans la dentelle. Son truc à lui, c'est l'artillerie LOURDE. Un style qu'on qualifiera bien volontiers de « pompier » avec de grandes envolées symphoniques, une musique puissante, certes, mais qui manque bien trop souvent de nuances, cherchant à secouer l'auditeur en lui hurlant à la face : « hééé...regaaaarde !! c'est une scène de baaattttaiiiille !!! ».

Hans - j'suis blindé de thunes  - Zimmer

Et puis Christopher Nolan. Le réalisateur qui me fila une petite gifle avec son Mémento en 2000. Un mec doué, à n'en point douter. Des défauts ? Oui, ses derniers films en possèdent. Mais force est de constater qu'à l'heure actuelle, les metteurs en scène de sa trempe ne sont pas légions à Hollywood. Son souhait de remettre Batman sur pied, le personnage le plus intéressant – à mon humble avis – de tous les super heros, ne pouvait que susciter les espoirs les plus fous : allait-il mettre d'équerre une franchise massacrée par ce tâcheron de Joel Schumacher ?

Une trilogie réalisée de 2005 à 2012 plus loin, j'affirme que l'honneur est sauf. Bien entendu, tout est loin d'être parfait, mais Nolan a trouvé en l'extraordinaire Christian Bale un Batman ET un Bruce Wayne crédibles, bâtissant un univers cohérent tout en apportant un souffle épique à l'ensemble. Chacun sait que les images seules ne peuvent vous filer la chair de poule devant un écran. Une musique soulignant les multiples facettes du justicier était indispensable à la réussite de l'entreprise de Nolan.

Le choix du bourrin Zimmer pour « souligner » quelque chose ? On pouvait légitimement craindre que l'allemand confonde pinceau et truelle pour colorer cette trilogie...
Et bien NON. L'ensemble est efficace, nuancé, les orchestrations ne sont pas délirantes, les montées en puissance adroites, le thème de Batman est une merveille, l'ambiance sonore épouse les réflexions du héros tourmenté et l'on ressort des films avec les yeux et les oreilles en harmonie.

Le problème de la plupart des bandes originales de films – et je ne parle évidemment pas de celles qui s'apparentent à des compilations (très bonnes chez Tarantino) de titres préexistants – c'est de supporter la privation des images. On s'ennuie rapidement, le thème connu est bien souvent décuplé sur toute la longueur de l'album et une vingtaine de titres d'une durée d'une ou deux minutes achèvent notre patience de spectateur désireux de prolonger le frisson du long métrage.

Alors voilà. Je ne vous dirais pas que l'écoute de ces trois BOF du Batman de Nolan pourrait se faire sans avoir vu la trilogie et y prendre malgré tout un plaisir fou. Non. La chose est rare et Hans Zimmer ne vit pas dans la même galaxie que des monstres comme Leone ou Schiffrin.
Mais Zimmer a réellement fait du bon travail. L'atmosphère délétère de Gotham est là : vous pouvez lire un bon bouquin ou faire un footing en ayant une musique d'ambiance sombre, riche et dense... parfaite pour accélérer votre allure afin de vous rapprocher du p'tit cul moulé dans son short qui n'est plus qu'à quelques mètres devant vous.
In fine, n'est-ce pas la clé de voûte d'une BOF réussie ?

Objectif atteint.

Rick.

Vidéos :





3 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec toi, on se rejoint sur les grandes lignes, et même les petites (j'ai écrit un article sur ces BO ici : http://www.musiclodge.fr/article-the-dark-knight-bo-108831242.html)

    Zimmer a vraiment trouvé en Nolan un cinéaste qui a su tirer le meilleur de lui, dans ses BO de Batman, l'alchimie entre le lyrisme et la noirceur est quasi-parfaite à mon sens...

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  2. Merci... (j'ai aussi ajouté un lien vers ta chronique dans mon article)

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