21 mai 2012

Delaney Davidson - Ghost Songs (2008/2012)

Delaney Davidson, s'il n'est pas un inconnu pour certains, notamment celles et ceux qui surveillent les sorties Voodoo Rythm chez qui il a déjà sorti deux Lps (Self Decapitation en 2010 et Bad Luck Man en 2011), nous était, avouons-le, quasi inconnu. Tout juste nous étions nous posé la question du style du bonhomme à la vue de l'intrigante pochette de Bad Luck Man...
Ce nouvel album qui sort chez Casbah Records en vinyle 180g n'en est pas vraiment un. Il s'agit en fait de son deuxième album (après Rough Diamond sorti sur Stink Magnetic, label néo-zélandais) jamais sorti officiellement et qu'il vendait à la sortie de ses concerts. L'occasion donc de faire comme si on se trouvait en 2008 et ainsi rattraper le temps perdu.

Troubadour néo-zélandais, ménestrel moderne, oui, Delaney Davidson est un peu tout ça. Il faut dire que le garçon a traîné ses guêtres un peu partout sur la planète, proposant à qui veut bien l'entendre son folk sombre et habité.
Ghost Songs est un disque intimiste, minimaliste dans sa forme, mais qui sidère par ce don inné qu'à Delaney Davidson pour transformer le moindre titre en un joyau finement ciselé.
Des airs de train fantôme de "Sleeping Woman", à l'enrobage country/western d'"Ophelia" ou "Hate A Man (Like You)" (reprise de Jelly Roll Morton) en passant par les arpèges d'un "Sinners Road" ou d'un "Stalker", ou l'ambiance de fête foraine de "Girl In White", les titres de Ghost Songs portent tous la marque d'un songwriter assurément l'un des plus doués de sa génération.
Car petite précision et de taille : Delaney Davidson joue seul de tous les instruments, tout juste aidé de Bob Drake qui tient la basse sur "Everything Is Lost" et le violon sur "Girl In White". Arriver à ce niveau d'écriture et d'interprétation sans sacrifier évidence mélodique et justesse dans l'orchestration est suffisamment rare, dans ce créneau, pour être signaler.
A ce titre l'écoute de "Poison Song" (notre morceau favori) ou du poignant "I'm A Fool (To Want You)", reprise de Billie Holiday devraient vous faire courir quelques frissons le long de l'échine.

Ce Ghosts Songs est, vous l'aurez compris, un excellent album de la part d'un artiste talentueux et inventif. Le son de cette réédition, remarquable d'équilibre et de clarté, offrant, qui plus est, l'écrin parfait aux compositions du néo-zélandais.

Frank


Tracklisting :
1-Sleeping Woman
2-Ophelia
3-Sinners Road
4-Girl In White
5-Poison Song
6-Hate A Man (Jelly Roll Morton )
7-Stalker
8-Stone Song
9-I'm A Fool (Sinatra ou B Holiday and Wayfarin Stranger ?)
10-Wayfairing Stranger
11-Everything Is Lost
12-Cowboy Costume

4 commentaires:

  1. Et pour les parisiens il est ce soir avec Sheriff Perkins à la Méca !

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    1. excellent concert, malgré un public assez clairsemé pour continuer à dissuader les tourneurs de tenter Paris; pas de papatte bionique à l'horizon, hélas. DD partage la tentation de tous les loopeurs que j'ai pu entendre à en mettre 1 ou 20 de trop, mais elle est chez lui sous contrôle. gouailleur et généreux sur scène.
      NB : j'ai emporté le concours de valse (trophée : 1 pinte) :°p

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  2. En même temps un lundi, faisant suite à un long w-e (sans élections), une programmation chargée sur une courte période, c'est un début de réponse !

    "pas de papatte bionique à l'horizon"
    => ahaha non je suis rentré d'Alsace hier, suis fourbu ! Je pense faire mon retour pour Tav Falco...

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    1. pas Molly Gene ? pfff...

      vraiment bon concert en tous cas, ce qui n'est pas un donné pour un musicien qui construit ses disques en jouant tous les instruments : ce sont vraiment des créations de studio. son travail de loop sur scène, rodé, maîtrisé, et quand même assez économe, lui permet de construire un son différent, mais aussi plein et riche, et la théatralisation de son univers se porte encore mieux de sa présence scénique. l'ironie implicite dans les disques éclate au plein jour, notamment au travers de ses dialogues avec le public entre les morceaux, souples d'être visiblement très préparés, et, par un prodige de maîtrise du timing du set, ne nuisant jamais à l'intensité des morceaux eux-mêmes. en bref, un set live encore bien, bien meilleur que ses enregistrements, dont le léché peut déplaire à certains.

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