10 juillet 2011

Gulcher par Richard Meltzer (1972)

Gulcher, ça veut dire quoi ? Et bien essayez de prononcer « culture » avec un accent américain tout en ayant dans la bouche une énorme tomate fraîchement cueillie dans votre potager personnel (ça marche aussi avec une tomate fraîchement volée dans la rue...par contre il faut toujours que cela soit fraîchement)...Normalement vous devriez prononcer Gulcher. J'ai pas raison ? Bien sûr que j'ai raison. Bref. Parlons peu, parlons bien, en un mot comme en cent, ce bouquin de Richard Meltzer ne parle PAS de rock. C'est le bouquin en lui même qui est rock'n roll.



Le rock n'est qu'inepties crasses détachées de notre sens moral et esthétique, obéissant à leurs propres règles et qui se foutent pas mal de signifier quoi que ce soit.

Sous-titré « le pluralisme post-rock en Amérique (1649-1993) », Gulcher est préfacé par l'inénarrable Lester Bangs, pote de biture et fan de la première heure de Richard Meltzer. Les deux hommes ont ce goût de l'écriture débridée, les mots jaillissants comme des diables de leur boîte, kidnappant le lecteur pour l'emporter au pays des digressions incongrues mais ô combien humoristiques.




Il est plus facile de regarder des bonbons sans les entendre que de la musique.

Meltzer ne s'attarde pas sur les sujets. Il saute du coq à l'âne, consacrant rarement plus de 4 pages à un thème. Les thèmes ? Parlons-en, tiens. Quelques titres pour l'exemple :

- Branlette fatale sur la lune
- Des vacances pour les joueurs de bowling
- Bien lire c'est bien boire
- Lucky contre Camel : qui va gagner ?
- L'héro c'est pire que les calmants
- La culpabilité rend la porte moite

Vous l'aurez aisément compris, ça n'a ni queue ni tête, ça part dans tous les sens et c'est justement ce qui rend ce livre brillant.

Chacun sait que les douaniers sont un emmerdement maximum sur la terre entière.

Non content de déblatérer sur tout et n'importe quoi, Meltzer énonce tout de même quelques vérités et, soyons honnête (sic), nous apprend des choses. Personnellement, je ne savais pas que les préservatifs Royal Knight étaient conditionnés par boîte de deux et ne coutaient que 25 cents en 1972. Je ne savais pas non plus que les Lucky se consumaient plus vite que les Camel (en 1972 ??). Ni que l'inventeur du principe du « top 10 » pourrait bien être le créateur d'un magazine sur le classement des boxeurs, à savoir Nat Fleischer.

Du citron crémeux ? Ça pue. N'en mangez pas ou vous perdrez la foi dans les citrons.

Gulcher est donc un livre fondamentalement punk dans l'attitude, volontairement foutraque et sans ambition autre que divertir, mais excellement écrit. Une sorte de Jimmy Page qui jouerait chez les Ramones, quoi...Humm...Je vous laisse méditer sur cette analogie dû à de l'aérophagie littéraire, il faut que j'aille m'occuper de mon potager, mes tomates sont en train de pousser.


Mr BOF.

3 commentaires:

  1. Toujours des chroniques très cools. Howdy !

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  2. Voilà qui va faire plaisir à Mr Bof !
    :-))

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  3. Un p'tit commentaire éclair n'est jamais pour me déplaire, il est vrai ;)

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