24 mai 2009

The Rutles - "Beatles" d'un monde parallèle

L' Histoire retiendra de l'année 1974 trois évènements marquants:
- la Coupe du Monde de Football fut remportée par une équipe allemande qui n'était plus composée de bras cassés,
- Richard Nixon méritait bien son surnom de « Tricky Dicky »,
- la fin du « Monty Python's Flying Circus ».

Le « Monty Python Flying's Circus » (MPFC) était une émission télévisée, diffusée depuis 1969 sur la BBC1, conçue par une troupe de comiques britanniques (plus un amerloque) que l'on désigna bien vite sous le nom de, vous l'aurez deviné, « Monty Python » (MP).
Ben ouhai, c'est plus facile comme ça...

La troupe des Monty Python était en fait l'amalgame de deux équipes (un peu comme si, chez nous, les Nuls s'étaient alliés aux Inconnus): Anciens étudiants de Cambridge d'un côté ( John Cleese, Graham Chapman et Eric Idle), anciens étudiants d'Oxford de l'autre (Michael Palin, Terry Jones) plus un trublion américain (Terry Gilliam). Bon, c'est plus compliqué que ça, je schématise...

Les Monty Python (circa 1970)
Premier rang, de gauche à droite: Terry Jones, John Cleese et Michael Palin.
Deuxième rang, de gauche à droite: Graham Chapman, Eric Idle et Terry Gilliam.

Le dernier épisode du MPFC fut diffusé le 05 décembre 1974. Depuis le départ en 1973 de John Cleese, le show devenait poussif, les sketches étant bien souvent des copies conformes de leurs premiers succès. Et puis, il faut bien le dire, l'envie de voler de leurs propres ailes titillait les MP...

En 1975, tandis que Mike Brant se découvrait une nouvelle passion pour le parachute ascensionnel, Eric Idle revint sur la BBC2 avec son show intitulé « The Rutland Weekend Television » (RWT) , diffusé pendant une quinzaine d'émissions jusqu'en 1976.
Le RWT s'enorgueillissait d'être la « plus petite chaîne de télévision du plus petit comté anglais, le Rutland ».
L'une des marques de l'émissions était de décliner le titre des sketches à parti du préfixe Rut (Rut, Rutland, vous saisissez?!). C'est important, vous allez comprendre pourquoi...

Neil Innes, surnommé parfois le septième Monty Python, écrivait et chantait des chansons loufoque. Il participa au MPFC, en particulier après le départ de John Cleese., et se joignit à Eric Idle pour promouvoir le RWT. De leur union naquit ceci en novembre 1975:

http://www.youtube.com/watch?v=zQzuZqVv5LA

Les RUTLES étaient ressuscités!

Invité en octobre 1976 au « Saturday Night Live » (SNL), sur la chaîne américaine NBC, Eric Idle apporte dans ses valises quelques sketches du RWT, dont les Rutles. En avril 1977, Idle retourne au SNL, accompagné cette fois de Neil Innes, qui reprend son personnage des Rutles, Ron Nasty, en le faisant jouer sur un grand piano blanc...
Encouragé par le succès rencontré, Idle se mit à écrire l'histoire complète (pas romancée du tout!) du célèbre quatuor qui fit les beaux jours de l'Angleterre des Sixties...


The Rutles (circa 1962)
Dirk McQuickly, Barry Worm, Stig O'Hara et Ron Nasty

Réalise par Eric Idle et Gary Weis, « All You Need Is Cash » fut diffusé le 22 mars 1978 sur NBC puis la semaine suivante sur la BBC2.

Eric Idle y interprète Dirk McQuickly (comprenez Paul), Neil Innes, Ron Nasty (John), Jonh Halsey, Barry Worm (Ringo) et Rikky Fataar, Stig O'Hara (George).
Rikky Fataar reprend dans le « film » le rôle tenu par David Battley dans le RWT. Le choix de Fataar est un sérieux clin d'oeil à George Harrison, plus indien que Ravi Shankar...
Neil Innes est le seul à jouer d'un instrument, les trois autres étant en fait assurés par des musiciens de studio (un peu comme dans "Backbeat").

Documentaire de télévision de 76 minutes, « All You Need Is Cash » (bien vite rebaptisé « The Rutles »...) conte donc l'histoire d'un groupe de wock'n woll anglais, originaire de Liverpool, de ses premiers succès en 1962 à sa séparation en 1969.

On y croise George Harrison (oui, oui...) en journaliste, Mick Jagger ou Paul Simon dans leur propre rôle!

Pour la petite histoire, les « Rutles », appelés également les Pre-Fab Four, étaient cinq à leurs débuts.
On les voit ici à Hambourg en 1961, accompagnés de Luppo, à la gauche de Dirk:


Jouant au « Cavern Club » de Liverpool, ils furent repérés en 1962 par Leggy Mountbatten, leur futur manager:

Leur carrière était lancée. Ils réussirent le tour de force de créer un mouvement musical, maintes fois copié depuis, aux albums mémorables:



La consommation de thé influença leur musique, en particulier pour l'élaboration de ce qui reste leur chef- d'oeuvre: « Sgt. Rutter's Only Darts Club Band »:



Leur séparation, d'après les fans du groupe, fut la conséquence de l'intrusion de plus en plus évidente dans les affaires des Pre-Fab Four de Chastity, la compagne allemande de Ron Nasty, rencontrée en 1967:



Bon allez, quelques "goodies":






40 ans après, les Rutles demeurent une référence pour tous les fans de bonne musique.
Le succès de « The Rutles - Archaeology », sorti en 1996 témoigne de la ferveur d'un public toujours curieux de puiser aux sources de la félicité...


Mr Cocktail & Mrs Robinson

(Le site officiel ; La discographie)

3 commentaires:

  1. "Piggy In The Middle", le meileur morceau psychédélique de tous les temps!

    Juste pour compléter cet excellent article, Neil Innes, qui "écrit" tous les morceaux des Rutles (je mets entre guillemets parce que leurs morceaux étant vraiment trop proches de ceux des Beatles pour être considérés comme des pastiches, les Rutles ont perdu un procès de contrefaçon et désormais les morceaux du groupe sont crédités Innes/Lennon/McCartney) était membre de The Incredible String Band dans les années 60. Il était le leader de ce groupe gentiment cintré et très apprécié outre-Manche.

    J'ai le vinyle chez moi avec la pochette qui reprend les 4 photos d'albums (Let It Rot, Meet The Rutles, Tragical History Tour...), j'adore ce disque.

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  2. "Excellent article"... Bouaf, quand même, faut pas exagérer! Mais, bon, ça fait plaisir!

    Je n'ai pas la science infuse et je remercie vivement Wikipédia ainsi que Kim "Howard" Johnson, auteur de mon livre de chevet du moment, "Life Before and After Monty Python: The Solo Flights of the Flying Circus", sorti en 1993.

    Oui, j'avais moi aussi relevé les petits soucis de Neil Innes... Mais je craignais de noircir ce bel exemple de la déconne!

    Mr C.

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  3. C'est cool d'en parler car l'autre jour j'ai voulu faire des recherches sur ce film et j'ai remarqué que peu en parlaient.
    Par contre, je trouve ça un peu abusé que les morceaux soient crédités pour Lennon et McCartney, ils n'ont pas d'humour ou quoi?! Avec tous les millions d'albums que les Beatles ont vendus, et les millions de produits dérivés... On leur fait le meilleur hommage qui soit, et des histoires de fric viennent tout gacher... Metallica a-t-il fait un procès à Spinal Tap pour l'histoire de l'album noir?

    M'enfin le film est ce qu'il est et c'est plutôt un bon film, quoique manquant un peu de rythme, mais personnellement c'est ce que je reproche aux films des Monty Python en général. A voir! (comme tous les Monty Python)

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