12 novembre 2008

Metronomy - Nights Out (2008)

Si vous cherchez un groupe pour combler le vide béant votre casier dédié à l'electro-tro-tro, rangé entre les disques des Chemical Brothers et ceux de Daft Punk, n'achetez pas ce disque ! Metronomy est un groupe de jeunes anglais à mille lieux d'une techno steroïdée, déjà fatigués par la vie, dont les voix lasses sont présentes sur quelques morceaux, paresseusement passées à la moulinette d'un vocoder défaillant. Les anglais préfèrent en effet laisser jouer leurs morceaux par leurs antiques synthés, déglingués et cacochymes, au bord de la rupture, mais qui semblent étrangement doués d'une vie propre. Ces derniers privilégient d'ailleurs l'interprétation de versions cabossées des compositions de Jacno, Kraftwerk ou Basement Jaxx, ou de tout autre groupe faisant partie de la mouvance éléctro-pop la plus iconoclaste, plutôt que de revisiter les traditionnelles house musics et autres french touch. Nights Out nous plonge à l'intérieur d'une boite de nuit ringarde pour trentenaires au bout du rouleau, un night-club cauchemardesque où on échouerait à l'issue d'un samedi soir d'errances, dont le son serait déformé par l'abus d'alcool absorbé par la clientèle, et où le DJ oserait tout passer, même des morceaux simili-new wave dignes des années 80 (tels Thing for me, Back on the Motorway et le touchant et génial Heartbreaker), moins pour le goût d'une vague nostalgie proustienne que pour l'envie d'éprouver un spleen dansant et amer. Les compositions sont joués sur un rythme parfois déprimé (Nights Outro et le gainsbourgien Side 2, sûrement composé pour une certaine Melody Nelson), mais le plus souvent frénétique (On the Motorway, My Heart Hate Rapid), laissant entrevoir les sérieux penchants du groupe pour la fête, l'hédonisme et la folie. Il en ressort une pop synthétique incroyable, dont la première écoute laisse franchement perplexe, mais qui s'insinue progressivement et durablement dans le crâne de l'auditeur, laissé sonné et hébété, telle une monumentale gueule de bois.
(Mr Indie)

1 commentaire:

  1. Très bonne chronique

    Juste pour faire du NME, il faut choisir quoi entre METRONOMY et FRIENDLY FIRES ??

    Ok, je sors

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