27 septembre 2016

Bosco Rogers - Post Exotic (2016)

Post Exotic c'est le genre de disque léger, primesautier, sans prétention, mais sans réel défaut, qui convient parfaitement pour remonter le moral en cette fin d'été /début d'automne maussade. C'est fun, traversé de belles fulgurances, treize titres qui font la démonstration qu'il faudra sans doute compter à l'avenir sur Barthélémy ‘Barth’ Corbelet et de Delphinius ‘Del’ Vargas, le duo franco anglais derrière Bosco Rogers.
Car les Bosco Rogers sont capables de pondre quelques tubes imparables comme "Middle" meilleur morceau jamais écrit par Miles Kane en solo. Miles Kane, une référence qui transparaît souvent même si parfois c'est juste en filigrane comme sur "Anvers" dont certains phrasés évoquent l'époque des Rascals. On citera également "Googoo" qui rappelle furieusement les Dandy Warhols, "Buttercup" ou "The Million".

En recherchant à quoi pouvait faire référence le titre de l'album, nous sommes tombés sur le post-exotisme d'Antoine Volodine dont Wikipédia nous donne la précision suivante : "le terme post-exotisme a été choisi pour exprimer un décalage, il s’agissait de dire une impossibilité de se reconnaître dans les catégories existantes". On ignore si le choix du titre a un lien avec ce courant littéraire mais cela sied parfaitement au style des Bosco Rogers qui cherche à chaque fois, par des emprunts à différents courants musicaux, à ne jamais être cataloguer dans tel ou tel style.

Alors certes c'est parfois un peu brouillon, fouillis pour éviter d'être péjoratif, mais toujours généreux et enjoué comme sur "Post Exotic" ou "In Stereo". Des titres qui s'ils ne sont pas les meilleurs du duo permettent a contrario d'entrevoir tout le potentiel de nos deux larrons (le sax de "Post Exotic" !)
A d'autres moments on flirte dangereusement avec la limite, le kitsch pop n'est jamais loin mais c'est aussi tout le savoir faire du duo jouer avec les limites du sacro-saint bon goût ("The Million"). Et c'est ce qui contribue aussi à rendre ce disque perfectible si attachant ("French Kiss") même si parfois le pari est raté ("Licky Licky Lick" ; "True Romance")

Un mot sur le son, aux petits oignons, oeuvre de Claudius Mittendorfer que l'on a retrouvé derrière Temples (flagrant sur "French Kiss") ou Yak.

Au final un disque certes mineur mais sympathique, qui a le mérite de tenter d'apporter un peu de fraîcheur quitte parfois à trop en faire, à pêcher par gourmandise.
Mais la gourmandise est-elle réellement un péché ?

Frank

Tracklist :
1. Googoo
2. Anvers
3. The Middle
4. Post Exotic
5. The Million
6. French Kiss
7. Licky Licky Lick
8. Beachi Beachi Beachi
9. Buttercup
10. Drinking For Two
11. In Stereo
12. True Romance
13. Roses

Audio et vidéo :




8 septembre 2016

The Claypool Lennon Delirium - Monolith Of Phobos (2016)

Lorsque l'on a appris que Les Claypool et Sean Lennon s'accoquinais pour monter un nouveau projet on a été surpris, amusé mais finalement assez peu concerné.
Il faut dire que la carrière respective des deux larrons, bien que respectable, ne nous avait, pour le dire poliment, peu intéressé.
D'un côté Sean, le fils de vous-savez-qui, capable du meilleur comme du pire, responsable d'albums bancals un peu vite montés au pinacle par la presse.
De l'autre Les Claypool bassiste de Primus groupe foutraque californien qui a fait sa renommée en mélangeant heavy, funk et punk, et s'appuyait sur un bassiste virtuose doublé d'un chanteur au phrasé curieux , Les Claypool donc.
Pas de quoi, de prime abord, nous pâmer d'émoi en attendant la sortie de leur disque.
Et puis sort le nom du groupe, The Claypool Lennon Delirium et surtout le titre de l'album, Monolith Of Phobos. Et on se prend alors, éternel optimiste que nous sommes,à imaginer un disque psyché mâtiné de space rock. Un début de curiosité vite récompensée par la sortie du single "Cricket And The Genie" qui dévoilait un groupe plein de promesses.

Plus sérieux et abouti que la carrière de Primus, plus ambitieux et personnel que celle de Sean Lennon, Monolith Of Phobos se révèle être un disque aussi intrigant qu'attachant, un album bien perché comme on les aime sur lequel les deux larrons en combinant quelques influences communes (les gaillards ont appris à mieux se connaître lors d'une tournée commune Primus / The Ghost of a Saber Tooth Tiger) arrivent à se transcender, chacun se mettant au service de l'autre.
Les deux facettes des musiciens sont ainsi présentes, le côté pop de Lennon, ici dans son volet le plus psychédélique, étant représenté par une poignée de titres souvent brillants ("Ohmerica" ; "Oxycontin Girl" ; "Bubbles Burst"), tandis que Claypool, sans effets de manche, réussit à placer des pistes plus alambiquée  ("The Monolith Of Phobos" ; "Mr Wright" ; "Breath Of A Salesman" ; "There's No Underwear In Space"), quand les deux ne réussissent pas à conjuguer leurs efforts pour un résultat aussi bluffant que joliment anachronique (la suite en deux temps "Cricket And The Genie" ; "Captain Lariat").

Avec ce disque aux parfums d'un autre temps, les deux compères réussissent un album plus qu'attachant dont on recommande chaudement l'écoute.

Frank

Tracklist :
1. "The Monolith of Phobos"
2. "Cricket and the Genie (Movement I, The Delirium)"
3. "Cricket and the Genie (Movement II, Oratorio Di Cricket)"
4. "Mr. Wright"
5. "Boomerang Baby"
6. "Breath of a Salesman"
7. "Captain Lariat"
8. "Ohmerica"
9. "Oxycontin Girl"
10. "Bubbles Burst"
11. "There's No Underwear in Space" (Instrumental)

Audio et Vidéo :





9 juillet 2016

Yak - Alas Salvation (2016)

On ne sait pas vous mais nous quand un groupe est précédé d'une hype exacerbée on a tendance à se méfier, surtout quand il s'agit d'un groupe anglais, la presse d'Albion ayant tendance à monter au pinacle chaque groupe ayant un semblant de qualité.  Le syndrome best band of the week en somme... but just for the week... serait-on tenté d'ajouter
Bref à chaque fois c'est la même chose , on ose pas y croire et on attends un peu que le soufflé retombe, pour que l'on puisse enfin poser la galette sur la platine et tenter humblement de juger le disque objectivement.
Au cas présent, la première écoute,  toujours décisive, permet d'attester de deux choses.
La première c'est que l'on a affaire à un très bon groupe qui maîtrise son affaire en offrant un disque solide et efficace. La seconde c'est que les Yak ne se sont pas vraiment offerts de véritable direction musicale. Sur Alas Salvation de multiples styles s'entrecroisent, s'entrechoquent même, avec pour seuls dénominateurs communs, une énergie sans faille, un son aussi aiguisé que la lame d'un Peaky Blinders et un chanteur (Oliver Henry Burslem) plus que convaincant, bluffant.
Ainsi "Victorious" évoque ainsi le temps béni où les Eighties Matchbox B-Line Disaster tentaient (un peu vainement malheureusement) de secouer le cocotier du rock anglais, "Hungry Heart" avec sa rythmique de plomb et son tourbillon sonique sonne quant à lui comme du Oh Sees grunge, quand "Use Somebody" renvoie au meilleur des Richmond Sluts . Et à chaque fois Burslem, le chanteur, fait preuve d'un talent rare pour s'adapter, tel un caméléon, aux variations de son groupe.
Après ce début en fanfare, Yak marque une pause avec "(Interlude 1)" le bien nommé et surtout "Roll Another" : un moment bucolique qui dévoile une facette inattendue du groupe également très à l'aise quand il faut ralentir le tempo. Brillant.
Chassez le naturel... et voilà que déboule "Curtain Twitcher" en mode débridé sur laquelle Burslem, une nouvelle fois, fait son numéro avant un "Take It" à la structure ambitieuse mais parfaitement maîtrisée.
"Harbour The Feeling" et le court "Alaska Salvation" refont monter la pression avant l'étonnant "Smile" tentative, encore réussie,  de faire du Nick Cave !
"Doo Wah" est le morceau entendu mille fois, typique de ce que propose Albion depuis des lustres. Raison sans doute pour laquelle il s'agit du morceau qui nous a le moins emballé.
Mais s'il on doit résumer l'ambition de Yak, qui semble capable de tout oser, on retiendra, en sus, ce final "Don't Wait For Me", pièce de 8 minutes oscillant entre passages éthérés marqués par la voix cajoleuse de Burslem et poussées noisy avant un final complètement acoustique !

Avec ce premier album les Yak frappent un grand coup. On sera curieux de les découvrir en live, le groupe ayant en sus la réputation  d'être flamboyant sur scène. Bigre encore un emballement médiatique ?

Frank

Tracklist :
01-Victorious (National Anthem)
02-Hungry Heart
03-Use Somebody
04-(Interlude I)
05-Roll Another
06-Curtain Twitcher
07-Take It
08-Harbour The Feeling
09-Alas Salvation
10-Smile
11-Doo Wah
12-(Interlude II)
13-Please Don’t Wait For Me

Audio et vidéo :








25 mars 2016

Kula Shaker - K 2.0 (2016)

Pour votre serviteur la sortie d'un nouvel album de Kula Shaker est une fête, un peu comme la sortie d'un nouveau Star Wars. A la différence près qu'avec Kula Shaker on a que peu de chances d'être déçu.
Il faut dire qu'au rythme de sénateur avec lequel le groupe sort des albums, peu de dangers d'un risque d'épuisement ou simplement d'apparaître blasé.
20 ans de carrière, 4 albums au compteur avant celui-ci, 3 classiques (Peasant Pigs & Astronauts mariage réussi de pop et de sonorités indiennes, Strangefolk le bien nommé et le classieux et délicat Pilgrims Progress).
La sortie de ce K 2.0 est l'occasion de fêter les vingt ans de la sortie de K, premier jalon discographique du groupe (et album le moins indispensable, celui où on sent les promesses d'un talent qui finira par s'exprimer sur les suivants).
Celles et ceux qui penseraient toutefois que ce disque marque le retour au baggy voire même aux titres de musique indienne en seront pour leur frais.
Certes on retrouve sur une poignée de morceaux quelques sonorités qui rappellent au bon souvenir K et Peasant Pigs & Astronauts, mais il s'agit plus de clins d’œil qu'autre chose comme sur "Infinite Sun" qui fait le grand écart entre Orient (l'intro) et la culture amérindienne avec ses accents tribaux et ses paroles pseudo chamaniques ("fly like an eagle") ou la très belle "Oh Mary" aux oripeaux orientaux discrets. Seul "Hari Bol (The Sweetest Thing)" témoigne de ce lointain passé.
Point ici non plus de titres du style de "Jerry Was Here" ou "Grateful When You're Dead" même si le groupe n'en abandonne pas le rock psychédélique ("Let Love B With U").
Non K 2.0 est plus une synthèse des œuvres passées, un patchwork des influences du groupe. Tout juste signalerons nous un recours plus affirmé à des rythmiques plus lourdes qu'à l'accoutumée.
Pour le reste on retrouve ici des pistes plus folk ("33 Crows") mais également  des titres plus western qui rappelle par moments le passage de Crispian Mills au sein des Jeevas (la magnifique "Death Of Democracy"), quand le groupe, fidèle à sa réputation, n'ose pas le grand écart comme sur le troublant "Here Come My Demons", qui se paye le luxe de sonner tour à tour folk, pop et ... indie !
En fait il manque juste sur ce disque quelques pépites pop comme "Peter pan RIP" ou "Ophelia" qui illuminaient Pilgrims Progress. "High Noon" étant ce qui s'en rapproche le plus.

Le hic avec cet album c'est que contrairement à ces prédécesseurs, il contient quelques temps faibles qui empêche d'en faire un must have du groupe. Ces coups de mou correspondent finalement aux titres sur lesquels le groupe privilégie la puissance à la délicatesse ("Mountain Lifter") perdant dans l'affaire la sensibilité et la retenue qui a toujours fait le succès de leur recette.
Signalons également la vraie sortie de route que constitue "Get Right Get Ready"  et sa tentative (ratée) de fusion funk.
Mais au final ces quelques creux sont peu nombreux et ne gâchent en rien le plaisir de retrouver nos anglais qui proposent encore une fois une belle moisson de titres impeccables dont ils ont le secret.

Frank

Tracklist :
1 Infinite Sun
2 Holy Flame
3 Death of Democracy
4 Let Love B (with U)
5 Here Come My Demons
6 33 Crows
7 Oh Mary
8 High Noon
9 Hari Bol (The Sweetest Sweet)
10 Get Right Get Ready
11 Mountain Lifter


Audio et vidéo :



17 mars 2016

The Coral - Distance Inbetween (2016)

C'est peu dire que la sortie de ce nouvel album de The Coral était attendu. On a même cru que le groupe avait fini par jeter l'éponge au vu des multiples efforts solos de ses membres, ayant succédé au départ de Bill Ryder-Jones. Un départ que le groupe n'avait déjà pas digéré au moment de la sortie (en 2010 !) de Butterfly House.
On était donc curieux d'écouter la suite des aventures des liverpuldiens même si l'annonce du départ du second guitariste Lee Southall nous avait un peu décontenancé. Et ce bien que le compétent Paul Molloy (ancien Zutons) des Serpent Power (autre projet de Skelly) ait rejoint le navire The Coral.
Et ce Distance Inbetween ne ne nous rassure que partiellement.

Pour faire simple, celles et ceux qui avaient adoré la pop classieuse et/ou psychédélique des anglais (selon la partie de leur discographie que vous préférez) en seront pour leur frais.
Hormis une poignée de titres, Distance Inbetween fait une large place à des pistes dominées par une rythmique de plomb et des choeurs chétifs. Il y a comme une ambiance de fin de règne sur ce disque comme si les membres du groupe, à la recherche de leur lustre passé, avait décidé de donner un dernier baroud d'honneur, bien loin du caractère bucolique et enjôleur de leurs précédents albums.
Si on peut penser, sur le papier, à un retour aux sonorités de Nightfreak And The Sons Of Becker, mini album complètement cintré sorti en 2004 par un groupe pourtant en pleine bourre, la production survitaminée, boursouflée par instants, tue dans l’œuf toute tentative, si tant est qu'il y en avait une, de rééditer l'exploit de Nightfreak.
Pour tout dire à de nombreux moments on a plutôt pensé à Rascalize, l'album des Rascals, le groupe de Miles Kane, fortement influencé par ... The Coral.
Paul Molloy dans ces conditions fait ce qu'il peut mais il n'arrive jamais à faire oublier l'absence de Lee Southall et surtout, bien évidemment de Bill Ryder-Jones.
Il faut se rendre à l'évidence et faire son deuil, le temps des "Skeleton Key", "She Sings The Mourning" ou "Liezah" semble révolu...

Et il faut en passer par cette immense déception pour vraiment apprécier ce disque pour ce qu'il est : un disque moyen certes, mais un disque moyen de The Coral. Et c'est toute la différence.
The Coral ne fut pas le groupe le plus talentueux de sa génération pour rien et il fait montre sur ce disque, et malgré ce qui a été dit plus haut, de ces qualités qui faisaient notre bonheur à chaque nouvelle livraison.
Il convient avec ce disque de faire preuve de patience, de laisser le temps à nos esgourdes, nourries au miel sur leurs précédents disques, de s'acclimater, et c'est après plusieurs écoutes que l'on commence à apprécier les titres de ce Distance Inbetween.
"Connector" n'est plus l'insupportable scie qu'elle apparaissait de prime abord, "White Bird" finit par faire son effet tandis que "Chasing The Tail Of The Dream" malgré ses envolées tient grâce aux inflexions de voix de James Skelly qui nous ramène quelques années en arrière. On ne peut masquer toutefois que sur ce titre le côté nostalgique aide à faire passer la pilule.
Bon a contrario pas grand chose ne sauve "Million Eyes", "Miss Fortune" ou encore "Fear Machine".
Mais si ce disque nécessite surtout que l'on s'y attarde c'est qu'il contient son lot de titres brillants, qui sont, par ailleurs, autant de ballades : le morceau-titre "Distance Inbetween", "Beyond The Sun" qui tutoie la magie d'autrefois, "It's You" qui aurait pu trouver sa place sur Roots & Echoes ou encore "She Runs The River".

Alors au final que pensez de ce disque doit se demander le lecteur ? Clairement il s'agit du moins bon album du groupe à ce jour. Pour autant s'il on met de côté notre légitime déception, force est de constater que même sur un disque moyen, la bande à Skelly est capable de fulgurances qui font de The Coral un groupe précieux.

Pour fans avertis en somme.

Frank

Tracklist :
1-Connector
2-White Bird
3-Chasing The Tail Of A Dream
4-Distance Inbetween
5-Million Eyes
6-Miss Fortune
7-Beyond The Sun
8-It’s You
9-Holy Revelation
10-She Runs The River
11-Fear Machine
12-End Credits


Audio et vidéo :





10 février 2015

Les Disques Dont On Ne Parlera Pas ... Ou Juste Un Peu (Volume 4)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'IL NOUS REND TROP NOSTALGIQUE : PIXIES - INDIE CINDY (2014)

Même si on ne fait pas partie des gens qui les montent systématiquement au pinacle, il faut quand même reconnaître que l'oeuvre des Pixies mérite largement le détour et contient quelques disques et morceaux fabuleux. Une chose est sûre on attendait pas grand chose de ce Indie Cindy, nouvel album du groupe qui plus est quand on sait que Kim Deal n'est pas de l'aventure (remplacé par Kim Shattuck ex-Pandoras). Disons le d'emblée, ce Indie Cindy n'est pas un naufrage mais bien un disque assez digne qui malheureusement ne dépasse jamais la barre mis d'entrée par le massif "What Goes On". Si Black Francis, David Lovering et Joey Santiago ont de beaux restes (et ont tendance à trop vouloir en faire la démonstration), ce Indie Cindy est surtout un disque calibré, nostalgique, sur lequel on ne sent aucune prise de risque. Un comble au vu de l'histoire du groupe.



LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'IL N'Y A RIEN A EN DIRE : THE HORRORS - LUMINOUS (2014)

Que dire sur ce 4e album de la bande à Faris Badwan. Creusant le sillon 80's initié avec Skiyng, The Horrors offre avec Luminous un album à la prod' bien gonflé, aux basses over-the-top, pompier à souhait, sur lequel Faris Badwan vient poser sa voix affectée. Et si comme cela ne suffisait pas le groupe ratisse large, entre slow (!) ("Change Your Mind"), pistes pop ("First Day Of Spring"), pseudo retour aux sources ("Jealous Sun")... Même quand les intentions sont louables ("I See You") le groupe se vautre avec des synthés racoleurs.
Bref, cette fois c'est décidé, on laisse tomber.




LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'ON AIME PAS ETRE PRIS POUR DES JAMBONS : WARM SODA - YOUNG RECKLESS HEARTS (2014)

Comment un groupe qui propose un premier album aussi bon que Someone For You peux tomber aussi bas à l'heure d'enregistrer son successeur ? Alors certes le naufrage tient moins à la qualité des morceaux qu'à la production qui tue dans l'oeuf tout potentiel, tout est compressé, aucun instrument ne ressort vainqueur de ce sabotage en règle. On a tout entendu sur ce problème de production, y compris qu'elle serait l'oeuvre de Melton lui-même... si tel est le cas c'est sympa pour les fans qui ont acheté l'album.
Mais on peut aussi s'interroger sur la qualité des titres présents ici. D'ailleurs avec un meilleur son, le disque aurait-il été meilleur ? Difficile de répondre mais on peut aussi légitimement s'interroger quand une partie des idées semble être un copier-coller de Someone For You.
Bref Young Reckless Hearts c'est Someone For You en moins bien et mal produit. Fin de l'histoire.



LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'ON PEUT ETRE  CHIANT MEME EN AYANT DU TALENT : TOMORROWS TULIPS - WHEN (2014).

Voilà le genre de groupe qu'on aimerait (vraiment) monter au pinacle. Rien que pour l'idée de faire des morceaux mélancoliques avec une absence totale de dynamisme et un je-m'en-foutisme sans égal.
Oui mais voilà, à un moment il faut quand même que les morceaux vous tatouent l'esprit, vous imprègnent durablement, en un mot vous marquent.
Sur ce nouvel album après Eternally Teenage (2011) et Experimental Jelly (2013), on y a cru le temps des trois premiers titres : le sautillant "Baby", le débonnaire "Surplus Store" et le susurré "Laying In The Sun". Et puis plus rien. On s'est ennuyé ferme à l'écoute du reste du disque, à l'image de ce morceau titre aux guitares en forme de cache misère ou ce "Glued To You" qui s'il peut rappeler des souvenirs aux amateurs des 90's, ne provoquera chez les autres que bâillements.
Dommage.



LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE DEUX-TROIS TITRES NE FONT PAS UN BON ALBUM : THE PAPERHEAD - AFRICA AVENUE (2014)

Voilà un autre disque que l'on aurait aimé vouloir soutenir un peu plus. Groupe capable d'offrir de bons titres ("Africa", le très Who "Eye For Eye", "Old Fashioned Kind" ou encore "None Other Than", le début d'album en sorte), The Paperhead peine à convaincre sur la durée. On ne s'ennuie pas vraiment tout au long de cet Africa Avenue mais force est de reconnaître qu'on ne s'est pas trop senti concerné, passez la découverte et les titres sus nommés, par cette sortie Trouble In Mind.

15 octobre 2014

The Moons – Mindwaves (2014)

Entre beat sixties et britpop, The Moons a sorti deux très bons albums Life On Earth et Fables Of History en 2012 dont on avait vanté les mérites ici-même. Des disques qui venaient apporté un peu de couleurs aux productions anglaises.
La barre était placée haute mais on avait confiance dans la bande à Andy Crofts pour relever le défi et nous apporter notre comptant de mélodies pop et de morceaux bien troussés.
A ce titre Mindwaves déçoit quelque peu.

Le groupe a cherché sur ce disque à trop en faire, à apporter différentes colorations à leur pop sans que cela n'apporte au final grand chose. Bien au contraire on a l'impression de gimmicks, plus que de choix assumés. C'est d'ailleurs ce qui irrite le plus sur ce disque : son absence de simplicité. Un comble pour un groupe qui en avait fait une marque de fabrique sur ces précédents disques.

De même, on a droit sur cet album a des emprunts plus qu'évidents à leurs prédécesseurs, qui risque de faire basculer le groupe dans la catégorie espoirs déçus, tant cela donne parfois l'impression que le groupe a singulièrement manqué d'idées à l'heure d'écrire leurs morceaux. L'exemple frappant est celui de "Society", avec son refrain pompé sur un titre d'Oasis... D'ailleurs on a l'impression, plus que fugace, d'avoir un disque de britpop entre les mains ("Sometimes" sonne comme du Kaiser Chiefs mou). Si cette obédience britpop était déjà présente sur Fables Of History, elle ne constituait qu'un des éléments de la musique de nos anglais.Pas un souci en soi si ce choix était complètement assumé. Le choix de brouiller les pistes avec des effets de manche n'allant pas dans ce sens.

Beaucoup de reproches donc. Mais des reproches à relativiser tout de même, le groupe reste talentueux, capable de fulgurances qui rappelle pourquoi on a tant apprécié le groupe. Et il convient sans doute aussi, pour l'auditeur, de mettre de côté ses attentes afin d'évaluer ce nouvel album à sa juste valeur.
"Fever" malgré la surabondance d'effets (les cuivres étaient-ils nécessaire ?), "Vertigo" dans un registre plus indie, la belle ballade "All In My Mind", "Heart And Soul" (avec des cuivres cette fois a propos) plus bowiesque,"Rage And Romance" et "On The Moon" sont autant de pistes qui permettent de confirmer que la bande à Andy Crofts n'a pas perdu la main et est capable d'écrire de bons morceaux.
Reste à retrouver un peu de simplicité pour que tout rentre dans l'ordre.

Frank

Tracklisting :
01 Luna Intro
02 Society
03 Body Snatchers
04 Fever
05 Vertigo
06 All in My Mind
07 heart and soul
08 You Can't Slow Me Down
09 Sometimes
10 Time's Not Forever
11 Rage And Romance
12 On The Moon

Audio et vidéo :