29 novembre 2013

The Fresh & Onlys - Soothsayer (2013)

Le moins que l'on puisse dire c'est que les Fresh And Onlys sont arrivés à un tournant de leur carrière. Faisant fi du passé, le groupe a pris son temps pour opérer sa mue et offrir l'an passé un disque remarquable (Long Slow Dance) qui, malgré ses qualités, semble avoir décontenancé plus d'un fan de la première heure. A ce changement de cap, s'ajoutent les velléités solos de plusieurs de ses membres dont le guitariste Wymond Miles qui délaisse le groupe en tournée (il était absent lors de leur prestation au Point Ephémère) et vient de sortir un disque assez inutile, après un premier EP déjà inoffensif l'an passé. Quel cap donner à sa musique quand on vient de tutoyer le succès avec un disque aux sonorités si peu californiennes ? Poursuivre dans le même sens au risque de s'épuiser ? Revenir à ses anciennes amours ? Le choix est peu aisé et ce n'est pas ce Soothsayer qui permettra de répondre à ces questions.

On ne sent pas vraiment d'implication sur les six titres qui composent ce nouvel EP. Là où l'agencement et la tenue des titres sur Long Slow Dance nous faisaient nous pâmer de plaisir, on ne peut réfréner quelques bâillements à l'écoute de "Forest Down Annie", "Glass Bottom Boat" ou "Drugs"...
Des titres mollassons sur lesquels on a l'impression d'entendre le groupe en roue libre, comme si après un bon repas ils étaient plus obnubilés par la sieste que d'enregistrer des morceaux.
Le morceau-titre "Soothsayer", en droite ligne de Long Slow Dance, convainc à moitié malgré une construction plutôt alambiquée et finalement ne se retient surtout que parce qu'il cotoie les titres sus-cités.
Heureusement, la bande à Tim Cohen est encore capable de pondre un titre comme "God Of Suez", superbe titre, qui fait écho aux travaux du groupe sur Play It Strange, et qui justifierait à lui seul l'acquisition de cet EP.
Un EP en forme d'avertissement et un titre en forme de lueur d'espoir. On est anxieux pour la suite.

Frank

Tracklisting :
01 – Soothsayer
02 – God of Suez
03 – Forest Down Annie
04 – Glass Bottom Boat
05 – Drugs
06 – Deluge of War

Audio & Vidéo :




1 janvier 2013

The Fresh & Onlys – Long Slow Dance (2012)

Pas de doute, aucune hésitation : Long Slow Dance est un disque formidable. Tim Cohen et ses avatars, en groupe ou en solo, avaient déjà livré des disques excellents, mais là...

On n'a pas vu le coup venir, clairement, occupé sans doute à d'autres écoutes, distrait, fatigué peut être, bref, non, on ne l'a pas vu venir, ce coup là : le quatrième album des Fresh & Onlys est, osons le mot, un classique de la pop.

Bien entendu, il ne s'agit pas ici d'un d'un classique pesant, comme on en croise dans les discothèques idéales, et autres répertoires des cent, deux cent, mille albums indispensables du rock. Long Slow Dance est de la race des disques qui deviennent des classiques intimes, qui se signalent par leurs qualités d'écriture, et qui, grâce à elles, s'imposent sur la durée, et se font les familiers de l'auditeur.

Ce rôle de disque de chevet fut ainsi tenu, dans la décennie 90, par Frosting On The Beater des Posies, puis par Chutes Too Narrow des Shins, pour les années 2000.

Et une fois que l'on a dit cela, on n'a pas dit grand chose... Car ce genre de disque est bien difficile à chroniquer. Par où commencer, quand tout est bon ?

Par les chansons, tout simplement, peut être...sûrement ! Et peut être par « Presence Of Mind », qui, faux ami mais véritable perle, risque bien de jet-lagger l'auditeur : l'aller retour San Francisco- Manchester, négocié en trois minutes, peut, en effet, provoquer quelques vertiges. Les inflexions vocales de Tim Cohen évoquent Morrissey, les Smiths nous reviennent en plein tête, grâce à la rythmique élastique du morceau, et pourtant, l'hommage n'est pas forcé, tout est fin, d'une grande élégance.

L'élégance, voilà ce qui définit le mieux ce disque. Sans rien de guindé ni d'outré, les chansons  tombent toujours juste. Le piano de « 20 Days And 20 Nights » apporte ses notes idéales à une pop song désabusée. L'urgente « Yes Or No », quand à elle, témoigne de l'extrême cohésion du groupe. Chaque musicien s'y montre au point, le bassiste et le guitariste se montrant surdoués au « qui perd gagne », tant leur jeu économe produit ici un maximum d'effet. En 2'30, les Fresh & Onlys montrent qu'ils ont tout compris.

Bon sang, il faudrait citer chaque chanson ! Il est impossible de choisir entre la nervosité d' « Euphoria » et le romantisme de « No regard », aux guitares kaléidoscopiques. Tim Cohen semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Bucolique, chaleureuse, « Dream Girls », avec son marimba et son intro joufflue, aux faux airs de Harvest, contraste avec « Fire Alarm », plus tendue, plus froide. Les deux morceaux se suivent, et l'on se rend compte de l'étendue du registre du groupe. Et quelle délicatesse : « Long Slow Dance » a le charme d'une aquarelle, avec sa tristesse délavée...

Suprême astuce de Tim Cohen : au moment même où l'on se dit que les morceaux sont excellents mais qu'il manque un petit quelque chose, débarque « Foolish Person ». Pendant près d'une demi-heure, toutes les chansons était parfaitement tenues, trop, peut être.. Cohen chantait ses histoires de cœur d'un ton détaché, les musiciens étaient parfaits. Il fallait que le glaçage cool craque. Tout lâche le temps de « Foolish Person ». Le leader des Fresh & Onlys balance : « I don't want to be a fool anymore ». Le travail sur les vocaux est très beau : tantôt naturelle, tantôt nimbée d'écho, la voix de Tim Cohen s'offre dans un miroir brisé. Comme lasse de ces fragilités, la guitare de Wymond Miles prend alors son élan, le temps d'une embardée magnifique... C'est un superbe morceau, vibrant d'énergie, et qui laisse l'auditeur pantelant. Charitables, les Fresh & Onlys concluent l'album sur un mini-morceau tout en douceur, « Wanna Do Right By You ».

Un son parfait, d'excellentes chansons, bien agencées, un ton très personnel : Long Slow Dance a tout bon. Voilà un excellent disque, signé par un excellent groupe. Après Play It Strange, Long Slow Dance : les Fresh & Onlys font partie des grands.

Bruno

Liste des morceaux :
1 - 20 Days And 20 Nights
2 -  Yes Or No ?
3 - Long Slow Dance
4 - Presence Of Mind
5 - Dream Girls
6 - Fire Alarm
7 - Executioner's Song
8 - No Regard
9 - Euphoria
10 - Foolish Person
11 - Wanna Do Right By You

Quelques titres en écoute ici :
http://grooveshark.com/#!/album/Long+Slow+Dance/8017177

Vidéos :



15 juin 2011

Fresh & Onlys / Ty Segall / Thee Oh Sees (Maroquinerie - 31/05/11 / La Gaïeté Lyrique 02/06/11 / Cosmic Trip 03/06/11)

"ouais ça fait des mois qu'à RawPowerMag' on nous bassine avec tous ces groupes californiens. C'est sûr que les disques de Ty Segall, Fresh & Onlys et Thee Oh Sees sont bons mais sur scène ça donne quoi ? parce que les disques c'est cool mais c'est l'épreuve de la scène qui permet de déterminer si on a affaire à des vrais putains de bon groupes de rock and roll. Alors ça vaut quoi en live ?"

cette phrase a beau être purement imaginaire, on imagine que certains ici doivent imparablement se poser la même question sur les capacités de ces groupes à transcender leurs morceaux sur scène.
Et bien cela tombe plutôt bien parce qu'en 4 jours on aura vu les Fresh & Onlys, Ty Segall et les Thee Oh Sees !

Mardi 31/05 à la Maroquinerie, les discussions allaient bon train : est-ce que la bande à Tim Cohen allait arriver en pleine possession de leurs moyens après leur passage en Allemagne (ben oui quand on est logé chez King Khan on imagine que ça doit pas sucer que de la glace...) ? Est-ce que le groupe est encore un groupe de rock and roll ?
Cette dernière question revient comme un leitmotiv. Il faut dire que les dernières productions, certes classieuses, du groupe divisent un peu les fans. Certains aimeraient un retour aux sonorités rageuses des débuts même si tous s'accordent à louer les qualités de Play It Strange et Secret Walls.
Les Fresh & Onlys auront répondu à toutes nos interrogations et surtout à toutes nos attentes. Offrant des versions survitaminées de Play It Strange, et même de Secret Walls (le morceau éponyme), les Fresh & Onlys ont épaté l'assemblée et confirmé qu'ils étaient un des meilleurs groupes de rock and roll actuels. "Summer Of Love", "Waterfall", "Until The End Of Time", une version épique de "Tropical Island Suite" (un des temps forts du concert), "Be My Hooker" mais aussi "Feelings In My Heart" et l'extraordinaire "Peacock And Wing" qui clôturera le concert (deux pistes issues de leur premier album éponyme) sont quelques unes des merveilles distillées ce soir là par la bande à Tim Cohen.
Un groupe extraordinaire de cohésion et d'efficacité avec ce soupçon de folie qui fait les très grands groupes.

Jeudi 02/06 dans le splendide décorum de la Gaiété Lyrique c'est au tour de Ty Segall de confirmer sa splendide prestation du Point Ephémère.
On a bien cru après six ou sept morceaux que Ty Segall allait une nouvelle fois époustoufler l'assistance. Il faut dire que le gaillard enquille les pépites, offre de nouveaux morceaux qui augure du meilleur pour l'album à venir. Tout se passait pour le mieux malgré un mix faiblard sur la voix quand arrive l'incident qui a gâché quelque peu la fête : on a pas tout saisi mais a priori la guitare ou l'ampli du Ty a lâché... Un Ty malheureux qui malgré tous ses efforts (slam, démontage de la batterie pour jouer au milieu du public et morceaux frondeurs joués en power trio (le guitariste a laissé sa place à Ty et a donc regagné la loge...).
Même si on était loin de la prestation de novembre dernier, ce concert mitigé a confirmé plusieurs choses :
- l'orientation clairement grunge du groupe sur scène. Rendre le grunge cool si c'est pas la marque d'un certain talent...
- la très bonne tenue des nouveaux morceaux sur scène : on attends avec impatience la nouvelle galette.
- en dépit de circonstances malheureuses, Ty Segall a réussi à offrir un set carré et assez jouissif ce qui n'est déjà pas si mal.

Vendredi 03/06 au Cosmic Trip, les Oh Sees avaient la lourde tâche de conclure la première journée du Cosmic Trip Festival. Le placement des quatre musiciens à l'avant de la scène, les uns à côté des autres ne laissent pas de place au doute : les Oh Sees sont venus pour jouer resserré et d'emblée ça se sent. Offrant un set carré, hypnotique et sans temps morts, John Dwyer et ses compagnons ont confirmé qu'en sus d'être un groupe ultra prolifique ils sont un extraordinaire groupe de scène. A mi-chemin entre noisy et garage rock psyché sixties, le rock des Oh Sees est servi sans fioritures. Pas question donc ici d'aborder les pistes folks de Castlemania ou Dog Poison.
Le set des californiens en a surpris plus d'un dans l'assemblée. Mais point de débat, la prestation des Oh Sees a été un des moments forts de cette quinzième édition du festival.

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C'était la première fois que l'on assistait à un concert des Fresh & Onlys et des Oh Sees et la deuxième fois pour Ty Segall et on peut l'affirmer : ils sont sans doute ce qui est arrivé de mieux au rock and roll ces dernières années.
Car sans savoir si ils arriveront à toujours nous surprendre ils ont au moins remis au goût du jour une méthode d'enregistrement que l'on croyait oublié depuis les sixties : enregistrer des morceaux dès qu'ils sont prêts sans se soucier du format et à une cadence impressionnante. Qualité des enregistrements, hyperactivité et présence scénique. Pourvu que ça dure !

Frank

24 mai 2011

Fresh & Onlys - Secret Walls EP (2011)

A peine le temps de digérer le dernier Tim Cohen, que le barbu le plus prolifique de la côte ouest des Etats Unis revient avec son groupe pour un nouvel EP 5 titres !
A se demander si Tim Cohen occupe ses journées à faire autre chose qu'enregistrer des chansons.

Poursuivant sur sa lancée Tim Cohen livre 5 merveilleuses pépites pop classieuses, luxueuses même. A tel point d'ailleurs que l'on ne distingue plus vraiment de différences entre ses efforts solos et son groupe si ce n'est le jeu plus flamboyant du guitariste (à lire à ce sujet l'excellente synthèse d'Eric de Planetgong).

Certains trouveront cette évolution dommageable (celles et ceux qui avaient craqué pour les deux premiers albums du groupe, Fresh & Onlys et Grey Eyed Girls) et les autres somme toute logique (on est dans la continuité de Play It Strange et du dyptique Magic Trick/Blood Track). Quoiqu'il en soit il faudra bien reconnaître que ce Secret Walls est une nouvelle réussite artistique.

Toujours aussi mélancolique, les pistes de ce Secret Walls sont sans doute ce que Cohen a fait de plus cristallin : "Secret Walls" et surtout "Do You Believe In Destiny" sont ainsi deux splendides joyaux dans une veine qui n'est pas sans évoquer les Belle & Sebastian de "Like Dylan In The Movies" . Ballade relevée d'un splendide solo de guitare jangly, "Keep Telling Everybody Lies" fait la démonstration que le groupe n'a pas oublié en chemin ses racines californiennes.
A contrario "Wash Over Us" aux superbes parties de guitare, pleines de réverb', et "Poison Wine" plus sombre et plus lancinant semblent faire échos aux premiers pas du groupe.

Quoiqu'il en soit Tim Cohen le groupe signe ici un nouveau très bon disque qui s'ajoute donc à une discographie en tout point remarquable.
2011 risque d'ailleurs d'être une nouvelle année marquée du sceau de Tim Cohen puisqu'un nouvel album solo est annoncé pour juillet (avec John Dwyer des Thee Oh Sees et Amber Lamprecht qui joueront... de la flûte). Hallucinant.

Frank

1. Secret Walls
2. Keep Telling Everybody Lies
3. Do You Believe in Destiny?
4. Wash Over Us
5. Poison Wine 

Vidéo :

17 décembre 2010

Fresh & Onlys - Play It Strange (2010)

Le troisième LP de nos chouchous favoris est désormais disponible, et c'est bien l'un des temps forts de l'année pour qui a suivi les premiers pas des californiens.
Il faut dire qu'après des débuts discographiques impreccables (The Fresh & Onlys, Grey Eyed Girls et August In My Mind) et les premiers pas solos de leur leader Tim Cohen (Two Sides Of Tim Cohen et Laugh Tracks), ce troisième véritable album du groupe était fortement attendu.
Premier constat, le groupe s'éloigne progressivement du garage rock des débuts pour s'orienter vers un pop rock psychédélique flamboyant. Impact de l'oeuvre solo de Tim Cohen ? Sans doute même si Grey Eyed Girls et August In My Mind présentaient déjà des pistes plus évanescentes.
Comme un symbole, l'album s'ouvre sur le délicieux "Summer Of Love" petite ritournelle pop au charme quasi enfantin avant un "Waterfall" d'anthologie sur lequel on mesure l'avance qu'ont pris les Fresh & Onlys sur la concurrence (sans faire injure à Harlem ou aux Jacuzzi Boys par exemple) : guitares claires, rythmique entraînante, parties de clavier à l'avenant et ce chant désormais plus maîtrisé de Tim Cohen. Un Tim Cohen qui a pris de l'assurance au chant c'est indéniable comparé à ses premiers titres sur Two Sides. De l'assurance le groupe n'en manque assurément pas en proposant un "Until The End Of Time" à l'ambiance western presque morriconnien et surtout ce "Tropical Island Suite" piste de près de huit minutes sur laquelle on croit retrouvé le groupe tel qu'il était au moment de leur premier album : tempo plus enlevé, voix couverte d'échos, et maelström de guitares pour finir... du moins pense-t-on car c'est justement le moment que choisit le groupe pour ralentir le tempo, et jouer comme en apesanteur, la voix de Cohen semblant sortir d'un épais brouillard. Magnifique.
"All Shook Up", "Be My Hooker", "Fascinated" et surtout l'excellent "Plague Of Frogs" poursuivent dans la même veine d'un garage rock ensoleillé du plus bel effet, le tout parfaitement exécuté.
Plus surprenant, la fin de l'album voit le groupe explorer de nouveaux horizons musicaux.
"Who Needs A Man" aux accents post punk mais aussi orientalisants, le folk "Red Light Green Light" et la ballade romantique "I'm A Thief" enfoncent le clou. Ces pistes d'une rare qualité dans des registres où on attendait pas le groupe permettent de faire un constat définitif : les Fresh & Onlys sont sans doute à l'heure actuelle ce qui se fait de mieux en matière de rock and roll lo-fi.
Et surtout tout cela augure du meilleur pour l'avenir.
Assurément un des disques de l'année.

Frank

PS : Le passage chez In The Red leur a semble-t-il ouvert quelques portes et on s'en félicite : tournée en première partie de Deerhunter, passage remarqué au Woodsist Festival et dernièrement tournée avec Clinic. on espère que cela continue pour ce groupe magique qui le mérite amplement.


Frank

Tracklisting :
1-Summer of Love

2-Waterfall

3-Until the End of Time

4-Tropical Island Suite

5- All Shook Up

6-Be My Hooker

7-Fascinated

8-Plague of Frogs

9-Who Needs a Man

10-Red Light Green Light

11-I'm a Thief


Myspace :
http://www.myspace.com/thefreshonlys

Quelques vidéos :

24 août 2010

The Fresh & Onlys - Grey-Eyed Girls (2009) & August In My Mind (2010)

On a eu l'occasion d'évoquer dans ces colonnes le foisonnement actuel de la scène de San Francisco avec notamment les Thee Oh Sees. Issus du même sérail, les Fresh & Onlys menés par leur chanteur Tim Cohen partagent avec leurs confrères une hyperactivité qui laisse pantois. Le groupe s'est formé en 2008 et est déjà responsable de deux albums et un EP de rock psychédélique d'une qualité ahurissante.
Digne descendants de la scène west coast sixties (Jefferson Airplane, Grateful Dead, Spirit...) le groupe propose un mélange de rock, de pop revêtus comme il se doit de ses oripeaux psychédéliques : distorsions, fuzz, échos. Mais les Fresh & Onlys savent de surcroît trousser de merveilleuses mélodies et ont le don pour donner vie à de merveilleuses chansons.
Malgré les qualités de leur premier album éponyme sorti en 2009, c'est bien sur ce Grey-Eyed Girls sorti la même année, que les Fresh & Onlys démontrent tout leur potentiel.
Ce disque est composé de onze pistes toutes plus indispensables les unes que les autres. Et surtout d'une richesse et d'une variété assez remarquable. De l'introductif "Black Coffin" qui peut rivaliser avec n'importe quelle piste de Is This It des Strokes au distordu "The Delusion Of Man" en passant par l'excellence de "Dude's Got A Tender Heart" à la basse très Clash, le groupe revisite le garage rock sixties sans tomber dans le mimétisme et en ne résumant pas leurs influences au coffret Nuggets.
S'il on ajoute à cela un chanteur talentueux capable d'évoquer tour à tour Casablancas des Strokes et John Ziegler des Brimstone Howl, on est pas loin du disque parfait.
"Grey-Eyed Girls", "Invisible Forces" ou l'extraordinaire "What Goes In Circles" sont ainsi de véritables pépites que l'amateur de rock se doit d'écouter. Grey-Eyed Girls est finalement l'archétype de l'album qui démontre que l'on peut allier intégrité artistique, sens mélodique et potentiel commercial.
Avant la sortie le 12 octobre 2010 de leur troisième album, intitulé Play It Strange, le groupe s'est fendu cette année d'un EP 6 titres, August In My Mind, qui ne fait que confirmer le talent du groupe, talent qui ne semble pas s'essouffler.
Plus aérien, la voix de Cohen semblant plus cotonneuse que jamais (l'évanescent "August In My Mind"), impression renforcée par l'assise rythmique du groupe qui prend des couleurs plus shoegaze notamment sur "Diamond In The Dark" sur lequel basse et batterie se partagent les honneurs.
Même si le tempo se fait parfois plus rapide que sur Grey-Eyed Girls, le groupe n'en oublie toujours pas les mélodies comme sur le bien nommé "Dreaming Is Easy" ou "You're Known To Wander".
Ce EP permet de patienter donc en attendant l'album, en espérant que la qualité soit de nouveau au rendez-vous.

Frank

(http://www.myspace.com/thefreshonlys)

Tracklisting :
Grey-Eyed Girls :
1. Black Coffin
2. Grey-eyed girls
3. No second guessing
4. What’s his shadow still doing here?
5. Invisible Forces
6. Dude’s got a tender heart
7. D.Y.
8. Happy to be living
9. What goes in circles
10. Clowns (took my baby away)
11. The delusion of man

August In My Mind :
1. Diamond in the dark
2. Dreaming is easy
3. You’re known to wander
4. August in my mind
5. Garbage collector
6. Save your soul

Très peu de vidéos de ces deux disques :