11 février 2016

Qualité Made In France - Acte XII

La qualité des sorties françaises ces derniers temps nous permettrait de sortir aisément trois nouveaux articles. Si on ne peut que s'en réjouir, pour vos humbles chroniqueurs c'est une autre paire de manches ! Promis on va essayer d’accélérer le rythme.

-------

MADCAPS -HOT SAUCE (2015)

C'est peu dire qu'on l'attendait ce nouvel opus des Madcaps après un premier album enthousiasmant sur lequel leur mix de garage rock et de beach goth faisait merveille.
La première surprise sur ce Hot Sauce vient des influences. Si les Growlers et autres branleurs sont de la partie ("Too Big For Your Boots" ; "Taco Truck"), si le garage sixties fait toujours partie des influences revendiquées, il plane sur ce nouvel album de nouvelles effluves. Il y a ainsi sur certains titres un fort parfum de pop, qu'elle soit sixties (la superbe "Rainy Day"), quasi powerpop ("Crack Me Up" se rapproche du genre même si la rythmique reste garage) ou sonne plus moderne ("One More Chance" a un petit truc qui nous a fait également fait penser à du Alex Turner).
Deuxième surprise qui va de pair avec la première, la richesse des compositions qui se trouvent embellies d'une basse plus souple mais également de cuivres bienvenus et utilisés à bon escient, comme sur l'impeccable "Something You Got" qui lance le disque sur les meilleures bases qui soient.
A noter que le groupe est aussi à l'aise sur les titres mid tempo ("Too Afraid To Give Up" ; "Walking Back Home") que quand il s'agit de passer la démultipliée. Quand ils n'en font pas la démonstration sur un même morceau ("Upside Down")...
Enfin, comme à l'accoutumée serait on tenté de dire, tout ici est remarquablement produit, bien équilibré, peut être même trop si on devait émettre un (maigre) reproche.

C'est un peu ce qui nous avait déstabilisé au début. Ce Hot Sauce n'a pas l'immédiateté de son prédécesseur.
Pour autant Hot Sauce est un disque auquel il faut laisser du temps. Du temps pour en apprécier tous les sucs et convenir in fine que le groupe offre là un disque remarquable, bien plus riche qu'il n'y paraît de prime abord, et qui, loin de jouer à recycler des recettes éculées, porte indéniablement la patte de leurs auteurs.
Ce n'est pas là la moindre de ses qualités.
Chapeau bas messieurs.



QUETZAL SNAKES -II (2015)

Les Quetzal Snakes reviennent avec un nouvel opus sous le bras. Les tenants d'un rock psyché dark ont cette fois choisi XVIII Records pour leur nouvel effort. Et à la lecture des titres ils ne sont pas venus pour rigoler ("Brutal Beach" ; "Satan Cruz" ; "Six Cents Soixante Six") mais bien pour partager avec nous quelques obsessions ("Hey Hey Dope Paint" ; "Ecstasy The Place To Be")...
Il est d'ailleurs assez amusant de constater à quel point chez Quetzal Snakes le titre du morceau préfigure son contenu. A la lourdeur malsaine d'un "Brutal Beach" répond le lysergisme d'un "Hey Hey Dope Paint", l'insidieux "Satan Cruz" et le tout en fuzz "666" font monter la pression avant un "Ecstasy The Place To Be" mêlant violence tout en retenue et mélodie addictive.

Un EP qui confirme toutes les promesses entrevues sur leur précédent EP, promesses que l'on espère voir bientôt confirmer sur la durée d'un album.



DOUBLE CHEESE - 7"

Double Cheese !? Un trio produit récemment par le label Frantic City, découvert quelque part à la l’ombre de la tour de La Lanterne (La Rochelle donc…). "I Hate the 60s" : titre hyper-efficace, et osons le dire dansant et rappelant les Black Lips, qui s’impose comme le tube de cet EP.
Vu les effets employés, "Restless Child" tire plus franchement vers Ty Segall, période Reverse Shark Attacks.
On préfère ici les 2 compositions apparemment plus personnelles que sont "Baby Killer" (son choeur) et "You Know Better" (ses "ponts" un peu heavy).
Même si on reste dans un registre garage-rock récent (fuzz et reverb sur la guitare, effets sur la voix…), il est nécessaire de saluer la qualité de la production ; le studio Swampland de Lo'Spider n'y est surement pas pour rien là-dedans.
Dernier point: une pochette sympathique aux couleurs vives, non sans rappeler quelques dessinateurs ou fanzines. Bref, du bon boulot!
Pour les plus gourmands, il y d’autres morceaux à se mettre sous la dent en écoutant le split avec avec les Coffee Saucers, ou encore leur K7 chez Cheap Trash Tapes.



LES AGAMEMNONZ - De A à Z (2015)

Genre ultra codifié, il n'est pas aisé de se lancer dans la surf music...L'autoproclamé "king" Dick Dale, les Challengers, Ventures, Trashmen, Tornados et autres Surfaris ont marqué de leur sceau ce style que d'aucuns trouveront (à tort) peu varié.
Premier bon point des rouennais de Agamemnonz, leur musique est instrumentale. Pas de chant pénible, on mise tout sur la qualité des compos. Et force est de constater que le défi est relevé avec brio !
Portant la toge comme personne en concert, le quatuor déroule un album rassemblant deux EP ("Au Revoir" et "Les Agamemnonz"), soit 18 titres enchaînant les cavalcades à dos de Fender dans les rouleaux d'un océan (forcément) californien.
Un album qui, loin de taper dans la pâle copie de ses illustres prédécesseurs, apporte sa brique à l'édifice en pratiquant une surf music qu'on a envie d'aller (et qu'on ira !) écouter en concert, histoire de se déhancher un peu les reins, un mai tai à la main.



FRED PALLEM & LE SACRE DU TYMPAN - PRÉSENTENT FRANÇOIS DE ROUBAIX (2015)

On ne dira jamais assez de bien de François de Roubaix, formidable pionnier de la musique électronique française et arrangeur de BO au talent fou, ce compositeur décédé si jeune, laisse derrière lui un sacré héritage.
Quelle bonne idée de la part de Fred Pallem et son groupe le Sacre du Tympan de dépoussiérer des morceaux d'anthologie pour leur redonner toute leur flamboyance ! C'est peu dire que la mission est réussie, cet album est un sans faute, les titres s'enchaînent dans la cohérence la plus totale, les arrangements sont somptueux, la production est juste parfaite.
Vraiment rien à redire, un petit bijou à conseiller à tous les amoureux de François de Roubaix...et surtout aux autres ! Ce disque est une excellente entrée en matière dans son univers et donne envie de creuser davantage ses oeuvres.
Merci à Fred Pallem pour avoir su pondre un album d'une telle qualité mais n'oublions pas les albums du Sacre du Tympan, notamment "Le Retour !", une discographie hautement recommandable...

16 avril 2015

Qualité Made In France - Acte VIII

Huitième volet des Qualité Made In France avec au programme The Madcaps, The Wise Dude's Revolver, The Dividers, Cosmos et Jaromil Sabor et Prêcheur Loup !

 ----


THE MADCAPS - S/T (2015)

A tout seigneur, tout honneur, on ouvre le bal de ce nouveau volet des Qualité Made In France, avec le disque français qui aura le plus tourné ces derniers temps sur la platine.
Déjà auteur d'un EP plutôt bien fichu sorti l'an passé les Rennais des Madcaps sortent un premier album homonyme, toujours chez Howlin Banana mais en co-production avec Beast Records, de fort belle tenue confirmant ainsi la qualité de la scène rock française actuelle et des groupes rennais en particulier.
Alternant titres péchus et morceaux plus posés, les Madcaps recyclent le meilleur du sixties beat comme du rock garage tout en multipliant les références au Beach Goth cher aux Growlers ("I Knew It All") et autres Allah las ("Moon Night" au hasard).
Mais comme dans un rêve, les Madcaps, selon le vieil adage, arrive à faire du neuf avec du vieux, même quand ils usent d'un riff aussi jouissif qu'éculé ("High School Troublemaker"). La raison en cela tient en un seul mot : le talent.
Songwriting au dessus de la normale, vocaux convaincants et des idées à revendre (la flûte de "I Knew It All" , les changements de rythme de "Too Good To Be" ou les voix déjantés de "Haunted House"), les Madcaps n'ont pas grand chose à envier à leurs homologues américains.
Si tout n'est pas parfait (et c'est bien normal la perfection n'étant pas de ce monde), le groupe dispose de suffisamment d'arguments pour convaincre les plus sceptiques comme en atteste des titres comme "Melody Maker" qui rappelle à notre bon souvenir le meilleur de The Coral ou "Emily Vandelay" à mi chemin entre Kinks et Lovin Spoonful.
C'est sans doute cette capacité à sonner frais mais aussi à varier les plaisirs avec la même réussite qui fait de ce premier album une très belle réussite du genre.
Super disque.




THE WISE DUDE'S REVOLVER - HERE THE SUN (2015)

Rien de moins que mixé par Brett Orrison des Black Angels (qui était derrière le premier album des Wall Of Death), ce Here The Sun aurait pu laisser augurer d'un disque de psychedelic drone dans la veine des productions passées des texans.
Si le côté épique et lysergique des morceaux évoque évidemment cette filiation ("Robber"), il y a chez The Wise Dude's Revolver, une volonté de se démarquer quelque peu de cette influence qui aurait pu, au final, s'avérer pesante. "John Dies At The End" est ainsi un titre sur lequel le groupe se démarque par un côté très indie, qu'il prend le temps d'imposer, multipliant les fausses pistes pour un résultat finalement très attachant. "Air" qui se drape dans ses oripeaux psychédéliques ou "Eleanor" qui convoque le spectre du Pink Floyd des années 70's montrent un groupe qui assument pleinement ses influences tandis que "The Night Is Over" et "And Here Come The Sun" révèlent la capacité du groupe à jouer sur un créneau plus lysergique et intimiste.
Ce Here The Sun est un disque qui vaut le détour.



THE DIVIDERS - FOURWALL FAREWELL (2015)

Co-production Casbah Records / Beast Records, Fourwall Farewell, le premier album des toulousains de The Dividers est un assemblage hétéroclite des influences diverses de ses auteurs. Un groupe qui semble prendre un malin plaisir à brouiller les pistes au gré de ses humeurs.
Tentations western ou plus largement americana au service d'un rock mélodique forcément attachant ("Fuck The World" ; "Touching You" ; "The Way Of The Brave"), furia noisy ("Empty Rooms"), compositions répétitives et entêtantes gorgés de fuzz ("Hambourg"), garage rock ("Never Wanna See You Again"), velléités plus punk ("Gonna Get Drunk") ou ritournelles pop ("XXX"), le mélange des genres a de quoi donner le tournis. Et pourtant les titres s'enchaînent avec une facilité déconcertante sans que l'on soit gêné le moins du monde par l'approche du groupe.
Une belle découverte.



COSMOS - 7" (2015)

Si vous tapez dans google Cosmos et Close-Up vous tombez immanquablement sur un livre d'astronomie signé d'un certain Gilles Sparrow.
Quel rapport me direz vous avec la sortie du respectable label ? Aucun si ce n'est que c'est surement la tête dans les étoiles et les yeux rivés vers le fin fonds de la galaxie que le duo se cachant derrière Cosmos (dont Jaromil Sabor) a enregistré ces deux titres splendides.
Edité en 16 pochettes différentes, ce 7" est une expérience sonore singulière et unique qui sonne comme un brillant hommage à tous ces pionniers de la musique électronique et synthétique.



Quant à parler de Jaromil Sabor signalons la sortie chez Frantic de son album en duo avec Prêcheur Loup. Un disque à la cool, sur lesquels les deux larrons se sont manifestement fait plaisir, jouant avec leurs influences pour un résultat pour le moins sympatique. Pas le disque de l'année mais là n'est certainement pas sa prétention.



Frank

21 mars 2014

Les Disques Dont On Ne Parlera Pas … Ou Juste Un Peu (Volume 3)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'IL FAIT PALE FIGURE A COTE DE CELUI DE SON GROUPE

JONATHAN RADO – LAW AND ORDER (2013)

Foxygen ne suffisait pas pour Jonathan Rado qui a donc choisi de sortir également un album solo. On sait le garçon capable d'écrire des merveilles de pop psychédéliques et ce Law And Order en contient quelques unes : « Hand In Mines », « Faces » notamment. On découvre néanmoins qu'il est capable de beaucoup moins bon voire de sortir du très dispensable ("looking for a girl like you" ; « Pot Of Gold » au hasard?).
Un disque qui au contraire de celui de son groupe ne laissera pas un souvenir impérissable.
)


LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'UN SONGWRITING AU DESSUS DE LA NORMALE NE SUFFIT PAS À FAIRE UN BON DISQUE.

ARCTIC MONKEYS – AM (2013)

Oui ce disque contient des titres très bien écrits comme nous en a habitué l'ami Alex Turner. Mais bon comment adhérer à cette soupe musicale ? Quand on est pas anglophone, les paroles c'est bien, la musique c'est mieux. Et là on est pas à la fête... Le groupe semble se chercher une nouvelle identité musicale ou du moins à s'émanciper de la pop anglaise qui a constitué son fonds de commerce jusqu'à maintenant. Afin de mieux rebondir le groupe de Sheffield donne dans le retro seventies tout azimuts et ratisse large : soul, funk, ballades et riffs pêchus sont de sortie. Le hic c'est que tout cela sonne très sage et surtout mal dégrossi, le groupe puise à plusieurs sources mais n'en réalise jamais la synthèse.
Reste une poignée de titres convaincants, cette voix inimitable et ce songwriting intact. Cela peut être déjà beaucoup pour certains, pour nous c'est un peu juste.
)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS OU ALORS JUSTE POUR S'ETONNER DU VIRAGE OPERE PAR ALIVE RECORDS.

DIRTY STREETS – BLADES OF GRASS (2013)

Ce n'est malheureusement plus un secret mais Alive Records a plus ou moins tourné le dos au punk blues qui a fait sa réputation dans nos contrées au profit d'un catalogue très tourné americana ou classic rock. Si on découvre quelques groupes éminemment sympathiques, on est loin de la claque reçu avec les Black Diamond Heavies, Radio Moscow ou autres Left Lane Cruiser. Dernière signature en date, Dirty Streets qui offre un honnête disque entre blues et classic rock, agréable à écouter mais qui a tendance à s'oublier aussi sec une fois celui-ci terminé.


LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QUE CA MANQUE ENCORE UN PEU DE PERSONNALITE.

HOLY WAVE – EVIL HITS (2013)

Signature du label Reverberation Appréciation Society, Holy Wave est un quatuor d'Austin dont le style ne manquera pas de rappeler leurs voisins des Black Angels. Réunion de leurs deux maxis, Evil Hits est un disque sympathique, qui contient en outre un excellent morceau (« Albuquerque Freakout »). Néanmoins la qualité générale reste inférieure à ce que peux proposer les Black Angels bon hormis sur Indigo Meadow.
Les fans du genre peuvent se ruer sur ce disque, ils ne seront pas dépaysés. Reste à savoir si le disque tournera souvent sur la platine quand on peut s'écouter l'oeuvre de leurs compatriotes.
Un groupe à suivre malgré tout.


LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QUE D'AUTRES L'ONT FAIT MIEUX QUE NOUS L'AURIONS FAIT.

JACUZZI BOYS – S/T (2013)

Le magazine pitchfork a qualifié cet album ainsi : "Jacuzzi Boys is a collection of well-recorded, well-constructed, boring songs". Il faut bien reconnaître, bien que l'on ne partage que rarement l'avis du magazine, qu'une fois dit cela, on a pas grand chose à ajouter.


)

LE DISQUE DONT ON NE PARLERA PAS PARCE QU'ON PRÉFÈRE L'ÉCOUTER PLUTÔT QU'EN PARLER.

BOARDS OF CANADA - TOMORROW'S HARVEST (2013)

Le retour des légendaires écossais. Huit ans d'absence. Un disque électro minimaliste absolument fantastique. S'en délecter au crépuscule, lumière tamisée, seul dans son salon. Et se servir un alcool fort.


LE DISQUE DONT NE PARLERA PAS PARCE QU'IL NE SUFFIT PAS D'ÊTRE BIEN ENTOURÉ POUR FAIRE UN BON DISQUE.

ANNA HILLBURG – S/T (2013)

La scène californienne a le vent en poupe, c'est peu de le dire. Résultat on voit certains artistes s'émanciper et essayer de tracer leur propre voie. C'est le cas d'Anna Hillburg qui était venu poser sa voix et surtout sa trompette sur les disques de Greg Ashley ou des Fresh & Onlys.
Entouré de quelques gachettes (membres des Dodos ou de Gris Gris), la miss égrène de jolies mélodies mais malgré toute la sympathie du monde livre un disque qui restera anecdotique.


Frank et Rick




---

16 octobre 2012

Franck Rabeyrolles - #8 (2012)

Prolifique, Franck Rabeyrolles signe cette année son 8ème LP en moins de 10 ans. Avouons la chose tout de go : nous découvrons cet artiste avec ce nouvel opus parvenu jusqu'à nos oreilles.
Fusionnant avec l'artwork de la pochette, sa musique nous emporte vers des contrées chimériques où résonnent des chants éthérés sur une électro-pop lo-fi lumineuse.

Ici, pas d'agression, le voyage d'une grosse demi-heure se veut sans heurts, plongeant l'auditeur dans une ambiance cotonneuse très agréable, berçant nos songes de sonorités synthétiques eighties.
Ainsi, dès l'ouverture, "Trees" nous cueille par sa fraîcheur et son gimmick lancinant, ses chœurs célestes nous captivant instantanément. L'enchaînement sur "Your Energy" nous fait illico tourner la molette du son : on pressent l'album partir sur d'excellentes bases et la suite ne nous fera pas mentir.

"Listening to Tago Mago", "Dirty Window" ou "Seriously" sont des perles dans leur genre, des morceaux à la grâce tangible, saluant le travail d'orfèvre du songwriter/producer pour déployer une élégance rare dans les habillages sonores.

Avec ce type d'électro, le danger de produire une musique soporifique n'est jamais loin mais force est d'admettre que le sieur Rabeyrolles évite soigneusement cet écueil en proposant suffisamment de variations autour de ses thèmes oniriques.

C'est donc une bien jolie découverte sur laquelle notre pioche s'est abattue...Une pépite qui donne envie de creuser un peu plus profond et nous mettre à jour sur la carrière de cet artiste trop discret.


Rick.

Tracklisting :
1. Trees
2. Your Energy
3. Instable Drive
4. Listening to Tago Mago
5. Cold Tropics
6. Eggs no Eggs
7. Dirty Window
8. Cycling
9. Serioulsy
10. DIY
11. Soap and Bubbles
12. Black Cat
13. Eastern




Vidéos :




7 juin 2012

Nicolas Repac - Black Box (2012)

Cela commence par un chant de prisonniers que l'on situe évidemment au début du siècle de notre naissance...boulet au pieds, frappant des cailloux au moyen d'une masse, les work singers sont en rythme, écrasés par le soleil implacable du Mississipi : « Chain Gang Blues » ouvre parfaitement ce nouvel album de Nicolas Repac, multi-intrumentiste toujours à la recherche de nouvelles sonorités.

Si je n'avais pas accroché à son « Swing Swing », disque tourné vers un jazz samplé trop entendu avec des boucles électro, force est de constater que cette nouvelle fournée sur le label No Format – avec son focus sur le blues rugueux des années 20 / 30 – est autrement plus excitante.

En plongeant les mains à la source de cette musique qui ne peut être jouée qu'avec les tripes, Nicolas Repac nous offre un bouleversant témoignage du passé, chaque piste se présentant comme un passage de témoin d'une culture à l'autre dans ses ténèbres où la lumière ne survient qu'à la grâce de voix marquées par les ans.

Les voix ? Du vieux bluesman au chaman amérindien, du créole au tzigane, les Amériques se déclinent sous toutes leurs identités et nous font frissonner en rappelant le formidable brassage de sons découlant des douze mesures du blues.

Usant de samples discrets se fondant parfaitement dans l'univers façonné sur ce disque, Nicolas Repac impressionne par la maturité de son projet qui aurait pu ressembler à de la soupe façon Moby. Il n'en est rien, son Black Box est une réussite totale, un album atypique qu'on écoutera de préférence au casque ou dans le calme afin de s'immerger dans cette odyssée qui nous entraîne aux confins de multiples détroits.

Magique.

Rick.

Tracklisting :
01. chain gang blues
02. bo's a lumber jack
03. all ready
04. pulaar
05. cenas de gaby
06. haiti bottleneck
07. betty loop
08. redemption blues
09. la fuerza del sentimiento
10. la complainte de l'aube
11. 335 time
12. delta lullaby
13. slepa ljubav
14. voodoo blues
15. pese kafe

4 mai 2012

Giant Claw - Haunted Planet (2012)

Débarquant sur nos terres grâce au label montpelliérain Wool Recordings, le multi-instrumentiste américain Keith Rankin vient de sortir un EP sous le nom de Giant Claw qui devrait ravir les oreilles averties en bidouillages électroniques.

Soucieux de toucher du doigt l'enfant qui est en nous, Giant Claw nous emporte donc avec lui dans son voyage acidulé, un songe électrisant d'une quinzaine de minutes où les univers décalés s'entrecroisent et entrent en collision sous le sceau d'une électro marquée par les décennies passées.

La première face, « Haunted Planet I & II » est un morceau de huit minutes installant progressivement une atmosphère rêveuse, cosmique, qui, sous un aspect bordélique, s'avère en vérité très maîtrisée. Excellent début.

La seconde face se constitue de trois morceaux oscillant entre deux et près de quatre minutes.
« Spirit Heal Me » se veut entêtant, martelant sa rythmique froide sans guère d'évolution. Un titre un peu faible mais qui ne fait pas retomber le soufflet pour autant. En effet, « Dream Love » s'apparente à une sorte de trip régressif sur la musique enfantine, il s'agit d'un morceau assez tortueux et quasi cauchemardesque in fine. S'ensuit un « Hobo Cop » purement dans l'esprit video games des 90's, distillant ses sonorités entraînantes où l'on s'imagine fracasser quelques loubards en cuir à l'aide de chaînes de moto pour atteindre le next level.

En définitive, « Haunted Planet » s'avère bien trop court et met l'eau à la bouche d'un futur LP de la part du sieur Rankin. Caressant la période antique des jeux vidéos dans le sens du poil, Giant Claw émet des signaux parfaitement reconnaissables pour le teenager des 90's. On notera que cet EP est assez « lumineux », entendez par là qu'il donne la pêche et ne tombe pas dans une ambiance sinistre assez caractéristique de la musique minimaliste.

Rick.

Tracklisting:
Face A: Haunted Planet pt. I & II
Face B: Spirit Heal Me / Dream Love / Hobo Cop



22 décembre 2010

Twin Sister - S/T (2010)

Groupe originaire de Long Island, les Twin Sister viennent de sortir un premier LP. Enfin pas tout à fait puisqu'il s'agit en fait de leurs deux premiers EP sortis en 2008 et 2010, Vampires With Dreaming Kids et Colour Your Life.

Vampires With Dreaming Kids présente un groupe de pop atmosphérique aux mélodies soyeuses portées par la voix enjôleuse de la chanteuse, Andrea Estella. "Dry Hump" et "Ginger" sont ainsi des très bonnes pistes, très éthérées, qui raviront les amateurs de Ride tandis que "Nectarine" construit sur quelques accords de guitares acoustiques avant de prendre quelques couleurs par la suite fait la démonstration du talent du groupe pour construire des mélodies envoutantes. Seul "I Want A House" paraît un cran en dessous des autres titres présentés sur ce très bon premier EP.

l'EP est téléchargable ici :
http://twinsistermusic.com/music/release/vampires-dreaming-kids/

Colour Your Life est l'occasion de mesurer le chemin parcouru pour le groupe qui tout en gardant un goût certain pour la pop évanescente lorgne de plus en plus vers l'electro pop comme sur "The Other Side Of Your Face" qui ouvre le disque et dure pas moins de sept minutes ! L'exact contraire de "Lady Daydream" au charme immédiat qui doit beaucoup à la qualité d'interprétation (une nouvelle fois) d'Andrea Estella.
Mais l'intérêt de ce EP est ailleurs. En effet, le groupe n'hésite pas désormais à prendre des risques. Avec des fortunes diverses. "Milk & Honey" multiplie les pistes et ne mène finalement nulle part tandis que "All Around And Away We Go" est une petite pépite le groupe captant à merveille le charme désuet de la pop synthétique. L'instrumental "Galaxi Plateau" et "Phenomenons" sonnent quant à eux comme d'agréables faces B.

l'EP est téléchargeable ici :
http://twinsistermusic.com/music/release/color-your-life/

Si on a une nette préférence pour le premier EP du groupe force est de reconnaître que le groupe a profité de la période entre les deux enregistrements pour affiner son écriture. On attends désormais de voir quelle direction le groupe va prendre.
Ces premiers EP ont un charme certain mais on attends de voir ce que le groupe va pouvoir donner sur un véritable premier album. L'heure des choix en somme.

Frank

(http://www.myspace.com/twinsisterband)

Vampires With Dreaming Kids : Dry Hump / Ginger / Nectarine / I Want A House

Color Your Life :
The Other Side Of Your Face / Lady Daydream / Milk & Honey / All Around & Away We Go / Galaxy Plateau / Phenomenons

Quelques vidéos :