1 décembre 2016

Blues Rules 2016 (Crissier - CH)

Blues Rules? Vous avez dit "Blues Rules"? Ces deux mots résonnent et tourbillonnent... car votre mémoire est bonne: les chroniqueurs de Rawpowermag' avaient déjà usé de leur plume pour vous raconter l'étape parisienne de la caravane du Blues Rules en 2013, sans oublier l'interview des Left Lane Cruiser.

Prenant notre courage (et le volant de la voiture) à deux mains, on a donc franchi les Alpes tel un Hannibal des temps modernes (dans le sens France-Suisse cependant) pour répondre à l'invitation lancée par les organisateurs et passer le week-end du 20-21 mai au Blues Rules. Chez Rawpowermag', on n'a donc peur de rien: ni des reportages embedded à l'étranger, ni des interviews in english, ni de l’absinthe suisse, ni d'une nuit au fond d'un bunker... ("ça  nous change de vos jeunes confrères experts musicaux qui pondent leur chronique depuis leur fauteuil cuir club en buvant une suze" nous direz-vous).  Voici donc le compte-rendu subjectif d'un des meilleurs festivals d'Europe (dans notre panthéon personnel).

Le cadre? Le "château de Crissier", sans comparaison avec Chambord ou Carcassonne, disons une belle bâtisse disposant d'un domaine verdoyant avec une vue au loin sur le lac Lémant. La scène est placée en bas d'une faible pente engazonnée, permettant une réelle proximité du public avec les artistes (un des nombreux atouts du festival). Les quelques pâtures aux alentours donnent de l'espace à ce lieu magique, ponctué de quelques gargotes pour apaiser la faim et la soif du chaland. Dans le public, on croise toutes les populations de festivaliers: des locaux, des fans de blues et/ou de jazz (parfois affiliés au BAG) ayant fait un peu de route, des jeunes, des vieux, des familles, des "routards" de festival (reconnaissables à leurs avant-bras garnis de bracelets d'entrée)...

Les instigateurs de ce festival? Vincent Delsupexhe (qui assure maintenant la programmation au Tennessee Paris), Thomas Lecuyer et l'association "Blues en scène", bref que des passionnés de blues sous toutes ses formes (delta, hill country...)!

En 2016, la programmation a volontairement une couleur "gospel" avec la présence de vrais et faux révérends. Parmi les "vrais" (les plus religieux): K.M. Williams, Gabe Carter, Leo Bud Welch. Parmi les "faux" (les plus profanes): DeadEye (et encore ça se discute...), James Leg et Beatman.

Le festival est ouvert par le chœur gospel local, Madrijazz, mais les choses vraiment sérieuses commencent dès 19h avec le set de Mississippi Gabe Carter (interviewé en 2013 à Binic). Si sa fameuse guitare Kay et son stompbox sont toujours là, le son a un peu évolué (moins de reverb peut-être) même sur ses classiques comme "Ain't it a shame". Une certitude reste: son répertoire donne une large place à la musique religieuse. Mais, sans le dire, ce prêcheur est aussi un peu filou en nous gratifiant d'une version personnelle, rapide et enlevée de "I am born to preach the gospel" (de Washington Philips - 1928). Les plus chanceux, matinaux ou croyants (c'est selon) auront même eu le plaisir de l'entendre le dimanche matin dans le temple de Crissier.




Le Révérend K.M. Williams est un personnage à lui tout seul, alternant explications de texte, commentaires sur le blues et blagues légères sur le chocolat suisse ou les rapports entre les gents masculine et féminine, avec le regard tantôt pénétrant, tantôt malicieux. Aidé de sa guitare, il enfonce le clou planté par le répertoire de Gabe Carter ; l'homme aimante l'attention du public de façon rare. On notera sa reprise de "Sittin' on the top of the world" (enregistrée par Walter Vinson et Lonnie Chatmon, membres des mythiques Mississippi Sheiks en 1930) où le bourdon de sa cigar-box (aussi appelée one-string guitar) remplace le violon originel. Lorsque le Révérend croise Gabe Carter, on sent une camaraderie et un respect mutuel - le 1er s'est d'ailleurs occupé de l'office lors du mariage du 2nd.




Reverend DeadEye, peut-être le plus rock'n roll des prêcheurs profanes. DeadEeye et son batteur (une sorte de sosie de Mario?) se connaissent par cœur, ce qui donne libre cours à DeadEye pour proposer quelques variations scéniques de ses propres chansons. Comment ne pas se remuer sur "Drunk on Jesus"? Verser une larme sur "Underneath the Ground"? Le boogie et la religion ne sont pas incompatibles (contrairement à ce que voudrait nous faire croire Laying Martine Jr - la version de Jerry Lee Lewis).




Parce que d'autres en parlent peut-être mieux que nous (et que notre mémoire nous fait parfois défaut - surtout quand on termine un article 6 mois après l'avoir commencé), on vous laisse le soin de lire les impressions qu'ont laissées le légendaire Mighty Mo Rodgers ou encore le Reverend Beatman (qu'on croise régulièrement en France lors de festivals). Soyez rassuré(e), la soirée ne s'est pas arrêtée pour autant puisque des jams se sont organisés entre les différents musiciens, avec notamment les deux compères de The Two (qui offraient leur service côté sonorisation), sous une tente installée derrière la scène. L'ambiance y était cool, à l'image du festival. Il faut dire que les efforts déployés par l'organisation pour permettre aux artistes de se sentir comme chez eux étaient non négligeables (un catering hyper alléchant, des bénévoles motivés et au petit soin, une masseuse...).

 ---

En matière d'entrée sur scène à un festival de blues, on peut dire que celle de Floyd Beaumont & the Arkadelphians restera dans les annales. Le groupe suisse en oublie complètement la douce régularité des trains des CFF et nous embarque d'office dans un rutilant sermon ferroviaire où chaque arrêt est une repère de pêcheurs (jeu, vol...). Le regard de Dieu, prêt à nous marquer au fer rouge, est presque sur nous! En réalité, leur version est une adaptation des sermons du révérend A.W. Nix où celui-ci fait référence au "Black Diamond Train", train reliant New-York à Buffalo jusqu'en 1960 et transportant également de l'anthracite [on remercie Enno Geissler d'avoir éclairé notre lanterne sur ce point]. Telle une locomotive à vapeur, le groupe se met en marche: harmonica, washboard, contrebasse, guitare, dobro... Face à nous prend forme un véritable string band. La rythmique impeccable fait son office, ça tape des mains, des pieds, ça remue du postérieur sur des morceaux traditionnels et éternels. "Deep Elm Blues" [enfin je crois que c'était ça...] et bien d'autres morceaux blues ou country pre-war [avant la 2nde guerre mondiale]. Les aficionados du festival se souviendront surement du 1er passage de Floyd Beaumont & the Arkadelphians (en 2011), et ont dû apprécier ce nouveau line-up. D'ailleurs on s'est laissé entendre dire que, cette fois, c'était la bonne, et qu'un 1er album serait bientôt en cours d'enregistrement. Gageons que vous serez nombreux à y jeter une oreille plus qu'attentive.



Molly Gene, la one-woman-band experte dans l'art de l'équilibre entre rage et blessure étouffée, dont le taulier du site (Frank) vous parlait déjà en 2011. Vu l'énergie dégagée sur scène, on a du mal à croire que Molly est, à ses heures perdues, professeure de yoga. Plutôt fuyante face aux demandes d'interview, elle se libère complètement sur scène et malmène sévèrement son footdrum. À certains, son chant rappelle le strohbass ("voix craquée" assez basse - comme sur "Delta Thrash Way"), d'autres y voient plutôt l'héritage d'un country blues ancestral. Elle pioche ses titres dans ses anciens albums (Hillbilly Love - 2010, Folk blues and Booze - 2011) comme les plus récents (Trailer Tracks - 2016, Dela Thrash - 2015). Ici aussi, pas de fautes sur les reprises, avec notamment celle de "Standing in my doorway crying" (de Jessie Mae Hemphill - fantastique blueswoman à découvrir absolument).




Le festival était aussi l'occasion de revoir Leo "Bud" Welch (déjà venu en 2014) qu'on avait croisé au Red's de Clarksdale (Mississippi) quand il avait décidé de reprendre du service. Évidemment, il ne faut pas s'arrêter aux efforts déployés par cet octogénaire pour apparaître au mieux de sa forme dans cette messe du blues: la guitare à paillettes rouges et ses (magnifiques) chaussures assorties (à la guitare), le costume brillant avec une rose épinglée... "une autre notion de la classe que Mighty Mo Rodgers!" oseront certains. De tout son set, on regrettera la reprise de "Sweet Home Chicago"... Mais, comme aurait pu dire un grand échalas du haut de sa croix, "tout est pardonné".



Juste après, la capitale française du rock'n roll populaire, Montreuil, a fait entendre sa gouaille et son style inimitable - entre rock'n roll, chanson française, country, musique manouche... - pour nous infliger une baffe musicale monumentale. Ah, les 4 gars de Johnny Montreuil, cette touche incroyable avec ces solos d'harmonica sidérants (merci Kik), avec la basse et la guitare flirtant avec le style rockab', et puis cette voix! "Artiste de bar", "Wesh leur leur" (dédicace aux contrôleurs de la RATP...), "Devant l'usine" (luttes syndicales), "J'ai le cœur qui saigne" (une autre forme de blues?) ont su conquérir un public en un instant. Il fallait entendre le public reprendre le refrain sur "Le Blues du Ferrailleur": je m'en vais chiner la ferraille dans mon gros camion... pour la convertir en dollar dans mon beau camtar!



Fin connaisseur de Nina Simone, James Leg et son batteur (Matt Gaz) sont venus rappeler à l'audience que le Rhodes est un très bon clavier pour le rock'n roll et le gospel. Pas de fioritures, on retrouve la voix - teintée de whisky - et le jeu de claviers typiques des albums de James Leg, et des Black Diamond Heavies. Si vous n'avez un disque de lui et/ou de son groupe, il vous faudra absolument réparer cette faute sous peine de damnation sur 5 générations (6 si vous travaillez chez Planetgong...).



Clou du festival: la participation du Cedric Burnside Project! Petit-fils de R.L. Burnside, Cedric propose une restitution d'un double- héritage familial dans un duo batterie - guitare avec Trenton Ayers (lui-même fils d'Earl "Little Joe" Ayers qui officiait dans le backing band de Junior Kimbrough). Depuis plusieurs années, Cedric entretient des liens d'amitié forts avec Vincent Delsupexhe, et sa joie de pouvoir rejouer à Crissier est communicative. En début de concert, Cédric et sa guitare font humblement face au public pour distiller un peu de son héritage personnel avec 2-3 chansons intemporelles, dont "Poor Black Mattie" (du paternel). Le duo Burnside-Ayers se met ensuite en place: Cédric au chant et à la batterie, Trenton à la guitare. Sous son chapeau noir, Trenton semble surexcité: il trépigne, sautille, fait quelques pas chaloupés avec sa guitare... "Wash my hands", "Sing about the blues", des versions revisitées de "Going down South" et "Going away" (du paternel), les titres s’enchaînent alors que la nuit est déjà tombée depuis longtemps... Le public est conquis, et nous aussi.


 


Là où les festivals les plus connus (Montreux Jazz, Cahors Blues...) se sont vautrés par le passé, notamment en programmant de têtes d'affiche "rock" (ou assimilés) plutôt insidpides (à côté de très bons artistes blues/folk il faut le reconnaître), le Blues Rules - lui - tire son épingle du jeu en proposant une programmation cohérente autour du blues.

Longue vie au Blues Rules!

(Pour prolonger le plaisir, on vous file aussi un dernier lien vers des interviews réalisés avec différents groupes sur un site suisse. En attendant qu'on trouve le temps de transcrire la longue interview avec le Reverend DeadEye...)

John the Revelator

PS: Merci à Vincent, Ratel (capitaine logistique), Rapido et MrRoryBlues (pour leurs vidéos!), aux bénévoles du festival et toutes les personnes rencontrées pour leur accueil. S'il est une certitude, c'est bien que ce festival n'aurait pas été une réussite sans eux.

4 juin 2014

Festivals de l'Eté : Hellfest 2013


L'ART DE VIVRE AU HELLFEST:


GASTRONOMIE, PATRIMOINE ET CONVIVIALITE

Alors que se profile l’édition 2014 de la grande messe hard-rock/metal clissonnaise, Béroalde De Fuzz nous rappelle pourquoi le Hellfest demeure, année après année, une expérience unique en France. Une exclusivité RawPowerMag' et Planetgong.


Ce que trop de gens ignorent ou font mine d'ignorer, c'est que le Hellfest n'est pas seulement l'occasion idéale pour s'attifer en croquemitaine cyberpunk, pour faire croire à sa belle-mère qu'on va scarifier des pangolins sous la pleine lune et pour boire des barriques de bière tiède en se déhanchant les cervicales par tous les moyens envisageables. Dans les faits, ce festival, institution désormais respectable, représente d'abord une vaste expérience existentielle, faite de rencontres chamarées et d'aventures sensitives sous le signe de l'appétence culturelle, des audaces stylistiques et du vivre ensemble. Il ne sera pas question ici – d'autres, mieux placés, l'ont fait – d'en retracer la geste déjà légendaire, depuis son humble naissance, suivie de sa progressive assimilation par les clissonais locaux, jusqu'aux polémiques qui ont scandé son histoire au ravissement des gratte-papier et des tartuffes de tous bords. Notre bilan, hélas lacunaire, et sans la moindre prétention à la compétence, se limitera aux impressions de deux journées bien remplies, le vendredi et le samedi, vécues du point de vue partial d'un rock'n'rolleur dépaysé (car plus habitué à l'exiguïté des caves garage sixties et à la sono des bars montreuillois), mais qui n'a jamais renié le Wayne's World de sa jeunesse.

Année après année, c'est un plaisir de revenir siroter son pichet plastique sous les ombrages du pastoral Kingdom of Muscadet, tout en observant grossir au long des barrières le flot inéluctable de ce phénomène physio-culturel affectueusement baptisé par les plus anglophones « the pee river». (Ah! Cette chronique carence en vespasiennes!) Pour peu que le ciel soit bienveillant et la compagnie chaleureuse, ces moments-là, consacrés au vautrage sous les légères frondaisons du petit bois, entre les flaques de boue et les grognements venus des scènes principales, ces moments-là comptent parmi les plus suaves en ce festival peu porté sur la soupline et le confort quatre étoiles. Mais il faut tenter de vivre et bien vite se secouer le fondement, car, metal brother ou non, on ne s'ennuie jamais au Hellfest. Même sans recenser tous les passionnants événements qui adviennent et dont il faut se garder à droite, se garder à gauche (passage d'un Bob l'Éponge gothique ou d'un gyrovague en string et en quête de domination, flots de fange à esquiver ou kebab en cours de vomissement), on se sent vite dépassé par la démesure du site et de la programmation. Au risque de répéter un refrain bien connu, l'un des intérêts principaux du festival clissonais est de rassembler les principales chapelles métalleuses, et de mêler dans un maëlstrom bigarré des univers plus ou moins conciliables.

Pour goûter à sa juste valeur le Hellfest, il convient, à une mentalité de baroudeur ethnographe avide de sensations innovantes, de mêler un naturel d'hédoniste charpenté. Avant même le début des hostilités, on se délecte à parcourir, à l'ombre du château, les belles allées de Clisson aux charmes italiens, où déambulent, marguerite à la main, les couples de Faust et de Morticia en cuir. Les habitants se sont depuis longtemps mis au diapason du festival: tel restaurateur propose les pizzas "Slayer" ou "Megadeth", tel coiffeur se maquille en Gene Simmons. Après une longue traversée initiatique de ponts fleuris et de lotissements labyrinthiques; après avoir longé le camping tentaculaire où pleins de valeureux, certains prêts à se priver de toilettes trois jours durant, se livrent jour et nuit à des pratiques culturelles ludiques à base de porte-voix; alors, alors pointent vers le ciel les chapiteaux, les oriflammes et les murailles d'un univers qui n'a rien, mais rien à voir avec Disneyland. Grand est le choc du néophyte qui découvre le site couvert, sous un déluge de décibels, par une foule convulsive et une mer de poings tendus vers ses idoles en tenue de guerre : cette vision mésopotamienne fait frissonner. On dérive à travers les décors post-apocalytiques: arbre de tôle, boeufs à la broche, échafaudages pyrotechniques et gueules de dragon ouvertes. On slalomme entre les trois-quarts Conans et les vikings cornus aux regards convulsés; entre les coreux au crâne luisant et les aspirants neuromancers. Attention à ne pas se faire bousculer non plus par des go-go-danseuses sur échasses. Aux stands, virevoltent les cascades de bière et de muscadet. Parmi les affamés, les débutants commettent certaines erreurs lourdes de conséquences (kebab ou chapeau mexicain: formellement déconseillé). Du côté de l'Extreme market, on écoule des tee-shirts vintage de Skid Row ou de WASP. Les glamouzes fushia concourent à coup de hairspray mégalo. Des groupes et des individus aux moeurs folkloriques s'adonnent à des manifestations de joie sans retenue; d'autres, ronflent moitié à poil aux pieds du mosh pit. Soyez-en conscients, le Hellfest ouvre une dimension parallèle, après laquelle le morne retour au réel si quotidien, n'est pas chose aisée.

VALLEY
Où donc en donner de la tête parmi les six scènes (!)? Les sympathisants de Planetgong ou de Raw Power Magazine se presseraient sans nul doute en priorité vers la VALLEY, à savoir la tente stoner, sludge et desert rock. Witchcraft, étoile montante, y a donné un concert marquant, au cours duquel plusieurs hippies rubiconds ont à force d'extase frôlé l'apoplexie. Les sabbatheurs suédois alternent les morceaux lents aux riffs telluriques ondoyants tressés de chœurs incantatoires, avec les élans de boogie cosmique. Les fameux Sleep, impressionnants de maîtrise, ont tricoté sur leur Rickenbaker des dentelles de notes titanesques se déployant en vibrations intergalactiques. Pour le peu à quoi on a assisté de Karma To Burn, le groupe instrumental, à la hauteur de sa réputation, terrassait l'assistance à un volume sonore dévastateur.



WARZONE
La WARZONE punk et hardcore demeure un monde relativement opaque et austère à nos oreilles, à laquelle notre inculture nous empêche de rendre justice. Les sympathisants ravis y trouvent de quoi mouliner et sautiller en abondance lors de rituels virils. L'exemple des poétiques Terror en attestera, dont l'art rugueux à base de distribution de pains dans la tronche ne saurait être taxé de compromission commerciale. Beaucoup de testostérone conviviale, à l'évidence.



MAINSTAGE 1 ET 2
La grosse affaires, sont-ce les deux scènes principales ? Surdimensionnées et trop courues, spécialisées dans le hard rock éhonté, elles regroupent les stars et les grosses machines. Par conséquent, les snobs et les journalistes culturels en détournent leur chastes oreilles. Pourtant, à condition peut-être de privilégier les concerts de l'après-midi (tant que la fréquentation demeure humainement supportable), ceux qui ne craignent pas de mettre leur décence de côté s'amuseront sans complexe. Les vieux de la vieille se défendent bien. Le glam performant de Hardcore Superstar a pris des aspect quasi indus avec le temps. Vrombissent avec entrain les riffs ac/dciens de Krokus, dont on a plaisir à entonner les refrains lyriques (« Easy Rocker »!). Accept abat un boulot teutonique des plus honnêtes ; mais c'est rageant, en l'absence d'Udo, l'hymne tant espéré, « Balls To The Walls », ne colle pas tant de frissons que ça. Les gloires d'antan, attendues avec curiosité, offrent des spectacles contrastés: Europe reste un peu transparent. Saxon raidi avec l'âge perd en épique, certes, mais on est heureux de les entendre. La voix du jadis flamboyant David Coverdale (Whitesnake) barrit bien faux avec les années, hélas. Certains se reposent sur leur professionnalisme; ZZ Top lance pépère le pilotage automatique. Il faut leur reconnaître, malgré les années, savoir-faire et efficacité. Qu'importe, ce que tout le monde voulait voir, c'était leurs barbes: toujours lustrées, on repart rassuré. On eût souhaité goûter le spectacle pittoresque des indéracinables Kiss, las! La foule délirante a découragé notre faible coeur. Peu en jambes mais peu avares d'effets spéciaux qui font "ping", "prout" ou "pif", les créatures grimées ont pâti d'une araignée mécanique géante disfonctionnelle, ce sont les risques du métier. La palme de la flemmardise reviendra toutefois à Def Leppard, qui après un quart d'heure de concert clinquant, stoppe tout net pour diffuser carrément... un documentaire complet sur leur album « Hysteria ». Audacieuse façon de se tirer une balle dans le pied. (Notons bien que les fans de hard mélodique plus patients ont dû être comblés par cette prestation, mais «Hysteria» n'était déjà pas notre tasse de bière, nous avons passé.) Au contraire, comme en 2011, Twisted Sister a tout ravagé sur la place. On peut penser ce qu'on veut de ces inénarrables mastodontes glamouzeux dignes d'un second rôle dans le Big Lebowski : ils savent tenir une scène. L'inépuisable Dee Snider, chanteur étonnant par-delà ses choix esthétiques très personnels, mène la foule à petits sauts sur « I Wanna Rock » et assure une épique reprise, toute en baisses et en montées de tension, du «It's Only Rock'n'roll » des Stones.

Easy... easy rocker (Krokus):

Accept:


WE WANNA ROCK! (Twisted Sister):


ALTAR/TEMPLE
Le confesserons-nous? Nous nourrissons une secrète tendresse pour les vastes tentes jumelles vouées au metal extrême le plus fétide et le plus fuligineux. Univers à part où l'alphabet (cf. les logos en forme de mouches écrasées), la voix humaine (réduite à l'état de couinement ancestral ou d'antédiluvien raclement), et pas davantage les normes esthétiques minimales, n'ont plus cours. S'y bousculent les vieux thrasheurs cloutés et carrés, les death-metalleux à veste patchée tout droit sortis du début des années 90, ou encore les graciles black metalleuses à cartouchières. Le sieur de L'Argilière (Misanthrope) flétrit à grands bouillons la modernité décadente. On ne se sera pas privé de s'échauffer sur le death polonais carré de Hate, et de twister sur le black metal ignominieux de Carpathian Forest (beuahhrrrrggghggr). Mais quelle ambiance chez Finntroll! « Jovial» et «convivial» sont deux adjectifs qu'on associe assez peu souvent, et à raison, au concept de death metal. Or, ces death-folkeux-là, sortes de Try Ann nordico-binouzier ou de Korpiklaani guttural euro-danse, ont un effet radical sur leur fans transis et délurés. Leur bourrée païenne a été le moment dansant irrésistible du festival.

Hate:

Trollhammaren (Finntroll):


Comme prévu, le retour au réel fut difficile.

La parole revient au Sheriff Perkins, qui, début juillet à Montreuil en compagnie du Mysterious Asthmatic Avenger, proposa une synthèse éloquente:



Béroalde De Fuzz







----

10 mai 2014

Les Tigres du Futur / Calypso – Paris Paris Club (09/05/2014)

Pont du mois de mai, pintes de Murphy aux Halles, petit burger dans l'estomac... Je file en direction de l'avenue de l'Opéra. Pour aller m'enivrer de la voix d'un castré costumé ? Non. Pour assister au concert des Tigres du Futur, les géniteurs d'un premier disque trop court chroniqué l'année dernière sur Rawpowermag'.
Arrivé au numéro 5, je découvre le Paris Paris, petit club en sous-sol aux lumières rouges et tout en miroirs.

Il est tôt (20h45), la salle est vide, je commande un martini blanc avant d'aller me vautrer sur un canapé en coin. Quelques personnes arrivent, des membres du groupe, dont l'un qui se change à côté de moi. Chouette calbute.


Une demi-heure plus tard et deux ou trois dizaines de personnes sont sur la piste. La première partie est assurée par Calypso, jeune groupe parisien qualifiant sur son facebook sa musique de « hot wave ». J'avais préalablement jeté une oreille sur leur Bandcamp (http://calypso2.bandcamp.com/), et trouvé ça plutôt agréable, frais, enjoué. C'est confirmé sur scène avec un guitariste sur qui repose tout le son caractéristique du groupe, aidé par les jolies voix d'une brunette et d'une blondinette (mention spéciale pour les imitations d'oiseaux exotiques), le tempo étant assuré par la boîte à rythme d'un Tahiti Bob rigolard. Calypso délivre des mélodies qu'on retient facilement, des ritournelles pleine de peps, ensoleillées tout en concervant un aspect eighties indéniable. L'accoustique du Paris Paris Club étant nickel, les quarante minutes de leur prestation furent un plaisir, malheureusement écourté par la direction, visiblement peu encline à laisser les groupes déborder sur la soirée suivante prévue à 23h00...

Un p'tit tour aux gogues s'impose. J'y retrouve deux membres des Tigres du Futur, inquiets :
- hé, si on peut jouer seulement quarante minutes, on va enlever quel morceau ?
- bah...chais pas, on change rien, on joue jusqu'à ce qu'on nous coupe ?
- mouais...on verra bien.


Les dix coups de 22h00 sonnent et c'est parti pour le set des rugissants Tigres du Futur. Rugissants ? Oh que oui. C'est la suprise par rapport à la prod' de leur disque « illusions sonores » ! Sur scène, le son est bien plus agressif, plus brutal, plus sabbathien. Ouaip, le mot est lâché, il y a du stoner dans la musique des Tigres du Futur, la rythmique est souvent lourde, elle envoie du bois, les guitaristes se déchaînent, alternant passages entêtants et déflagrations de riffs, transfigurés par un organiste qui bariole ces séquences débridées à grands coups de pinceaux multicolores.

Y a pas à tortiller, les Tigres du Futur donne une furieuse envie de bondir, quel dommage que la salle soit si clairsemée, je ne suis pas adepte des endroits bondés où l'on ne respire même plus, mais avec un public plus compact et chauffé à blanc, leur set aurait prit une toute autre ampleur.

Quarante-cinq minutes roboratives plus tard, je me promets de retourner les voir dès que possible...et bon sang, vivement le volume 2 des Illusions Sonores ! En attendant, n'hésitez pas à craquer sur leur premier vinyle, on tape dans le haut de gamme.

Rick.


--

15 juillet 2013

Trombone Shorty & Orleans Avenue – Parc Floral de Vincennes (14/07/2013)

Ce 14 juillet, entre 15h30 et 17h30, s'il y a bien un endroit où il fallait être à Paris, c'était à ….Vincennes (sic)

Comme chaque été depuis quelques années, le Parc Floral propose un festival de jazz tous les WE.
De grands noms s'y sont pointés et, aujourd'hui, c'était le tour de Troy Andrews, alias Trombone Shorty.

Natif de New Orleans, ce musicien s'amuse à donner des coups de pieds de modernisme au berceau du jazz en invitant sur ses disques des tonalités rock, funk, pop, etc. Les puristes crieront peut être au scandale mais le résultat est là : l'alchimie fonctionne et envoie méchamment du bois.

Le bonhomme est peut être connu des amateurs de l'excellente série TREME où il apparaît plusieurs fois dans son propre rôle, à l'instar de nombreuses personnalités musicales de la Nouvelle-Orléans.

Si ses disques sont très bons, il FAUT écouter cette musique en live, source de déhanchements incontrôlés et de mouvements de nuque douloureux au sein d'un public forcément conquis.
A fortiori dans ses conditions : l'été, le vrai, 30 degrés, en plein air à côté d'un étang...Hum...Divin.

Accompagné de son backing band (1 batteur rigolard aux cheveux de Kuerten, 1 bassiste avec une dégaine de gangsta rap, 1 guitariste aux yeux rougis par la fumette et 2 saxophonistes binoclards sérieux comme des papes), Trombone Shorty va foutre le feu à la petite scène de Vincennes pendant 2 heures non stop, alternant les styles : jazz tradi, rock avec soli de guitare qui en foutent partout, morceaux au groove hallucinant, funk, débordant limite sur du hip hop par moment...OMG !


Et tout cela avec une maestria impressionnante, une générosité confondante, un sens du show admirable, n'en jetez plus ! C'était parfait.

Pas moins de 4 (!) rappels qui ne feront jamais retomber le soufflé (j'aime bien que les concerts se terminent comme il se doit, parfois les rappels plombent un peu), où les musiciens iront jusqu'à s'échanger les instruments (le batteur à la guitare, le guitariste au saxo, le bassiste à la trompette, hé, hé...et le pire, c'est que ça sonne toujours énorme)

Vraiment un ENORME kiff que ce concert estival, du grand jazz new orleans, une patate de folie...Et tout ça pour une entrée à 5,5 euros...Que demander de plus ?


Rick.



Une vidéo du concert :


3 juin 2013

FESTIVAL BLUES RULES CRISSIER TOUR 2013 - Fleche d'Or (Paris) - 1er juin.

 Après avoir dégusté une bonne andouillette dans un restau tout proche de la Flèche d'Or, c'est l'estomac bien rempli et l'haleine chargé au rouge que nous entrons dans cette chouette salle du 20ème.

Mister Lightin' Malcolm, sourire aux lèvres, yeux plissés, est d'ors-et-déjà en train d'asséner ses riffs sur un public visiblement ravi d'avoir coché "samedi = soirée blues" dans son agenda. En allant chercher une binouze au bar, on se fait d'ailleurs la remarque que, pour une fois, il y a pas mal de clients bien plus vieux que nous. Marrant. La seconde réflexion qui suit : mais que diantre certaines de ces mamies aux cheveux blanc vont bien pouvoir entraver à Left Lane Cruiser ?? Les voies du punk blues sont impénétrables...Mais revenons-en à Malcolm. Le mec est doué, pas de doute, en one-man band aguerri, on a presque l'impression que quelqu'un d'autre que lui martèle les fûts. Son accent fleure bon les grands espaces américains, sa gentillesse transparaît dans son attitude, son blues est sans fioritures et ça fait du bien.

Bonne première partie, la soirée commence au poil. Le temps d'aller s'en jeter un autre dans le gosier, c'est au tour de la légende (ou de l'antiquité sera-t-on tenté de dire ensuite) Robert "Wolfman" Belfour de faire son entrée. Derrière ses grosses montures, le gaillard de 72 ans (qui en fait facile dix de plus) sourit à l'assemblée, balance quelques paroles inintelligibles et commence à tripoter sa guitare en essayant de l'accorder. C'est long. Très long. On se demande bien pourquoi cette guitare semble ne pas avoir été touchée depuis son arrivée sur le sol français...Quand le bougre finit par ânonner son premier morceau, d'une voix rocailleuse bien typique, certes, mais joué de façon tellement approximative, on ne peut masquer notre circonspection. Mais notre hermétisme et notre intransigeance ne semblent pas gagner l'ensemble du public, des applaudissements salueront le vieux bonhomme à l'issue du (court) set. On devient alors un peu nerveux. Left Lane Cruiser, le parangon du punk blues actuel, va t-il vraiment dynamiter l'assistance comme on l'a espéré en ayant réservé cette soirée ?

La réponse ne se fera pas attendre bien longtemps. Les deux gaillards tatoués font irruption sur scène, canette à la main, et semblent ne pas venus conter fleurette. C'est clair, on veut du punk, on veut du blues ? Et bien c'est maintenant qu'on va la prendre notre bonne grosse baffe sonore dans la gueule. Le son de la salle est fort heureusement impeccable, pas de brouhaha, on profite pleinement du duo visiblement en grande forme. Certes, musicalement, ça reste limité. Mais bordel, quelle putain d'énergie ! Il faut les voir se démener comme des vikings avec leurs instruments, ivre de matraquer leur blues en fil barbelé.
Après deux ou trois chansons, Lightin' Malcolm vient rejoindre le groupe le temps de deux titres. On passe alors en mode plus "blues" et moins "punk", apportant une respiration au public. Mais lorsque Malcolm sort sous une ovation, c'est reparti de plus belle pour un tabassage dans les règles de l'art (ou du lard, on ne sait plus trop). Un mec monte sur la scène et tend une bouteille de Jack Daniel's au batteur, puis au guitariste, ne se faisant pas prier pour s'envoyer une bonne rasade du nectar du Tennessee au goulot. On est hilare, le show est assuré par un Frederick Evans hystérique, se laissant porter par la foule de bras en bras, avant de repartir sur scène, grimpant après un échafaudage, manquant de renverser un ampli en retombant lourdement sur ses pieds...Et pour finir, se fout un soutien-gorge sur les yeux et descend de la scène en aveugle pour aller en direction du bar. Voilà comment se termine - abruptement - ce concert tendu comme un arc. C'est simple, on a même pas vu le batteur quitter la scène. Pas de rappel. Lumières.

Jouissive, cette soirée blues fut un régal même si la prestation de Belfour nous aura laissé de marbre. On quitte la Flèche d'Or (avec un vinyle de Left Lane Cruiser sous le bras) en se disant que ce festival, qui tourne en Suisse sur deux jours avec bien plus de groupes, doit valoir son pesant de cacahuètes. Et de Jack Daniel's bien entendu.

Rick.

24 mai 2013

Les Bons Plans du Mustélidé (25/05 au 07/06 - Paris)





















Enorme actu Raw Blues sur Paris...

...tellement que votre Ratel hibernant grognon en ressort le museau.
~~~~

  • Samedi 25/05, 20h, au sympathique Saint-Nicolas du Plessis-Bouchard, vous pouvez encore attrapper la dernière date de la tournée de printemps de David Evans. Le vieux maître partagera la scène avec Cory Seznec, bien connu des amateurs de old-time et downhome blues parisiens, qui nous quitte après pour l'Ethiopie.

  • Dimanche 26/05, 16h, le Sheriff et moi vous proposons de retrouver l'ami romain The Blues Against Youth, en tournée avec une nouvelle excellente galette, au Bar des Sports, 52 rue Robespierre, Montreuil. Entrée libre / chapo + conso

  • Mardi 28/05, 20h, dernière des Sawmill Sessions avec son fondateur Cory Seznec, et donc le meilleur de cette excellente jam old-time fêtera son départ. Péniche Demoiselle, 5 euros

  • Samedi 01/06, 20h, évènement absolument incontournable : le Blues Rules en version tournée nous offre l'humble mais immense Robert Belfour - un des tous derniers maîtres traditionnels du downhome blues en activité -, Left Lane Cruiser - leaders incontestés du punk-blues -, et Lightnin' Malcolm - l'un des jeunes bluesmen majeurs de la scène du Nord Mississippi. Flèche d'Or, rue de Bagnolet, Paris. 24 euros, ce qui est bon marché pour une telle affiche.

  • Vendredi 07/06, 21h, autre évènement majeur : le légendaire Cedell Davis. Contrairement à Robert Belfour, il n'est plus au mieux de sa forme - mais l'occasion de le voir est unique. La Mécanique Ondulatoire, passage Thiéré, Paris. 15 euros

  • Samedi 08/06, 21h, retour parmi nous de Possessed by Paul James, le fils de prêcheur possédé et déchirant que vous devriez tous connaître. Le Chat Noir, rue Jean-Pierre Timbaud. 8 euros (avec premières parties très correctes)

    Voilà ! Plus sur le site : http://www.rawbluesparis.fr

    Ratel















    2 décembre 2012

    The Hives – Zénith Paris (29/11/12)

    Cinq ans après leur Black & White Album, le retour des Hives en 2012 sonne comme une surprise. Une surprise d'autant plus agréable que Lex Hives s'avère un excellent crû, troussé de morceaux qui claquent et s'impriment immédiatement en tête. Du solide garage punk, aux riffs et aux chants parfois putassiers mais ô combien jouissifs par leur efficacité redoutable.

    Il était donc indispensable d'aller vérifier la chose sur scène...quand bien même s'agissait-il du Zénith, rompant avec notre préférence pour les petites salles, pour ne pas dire minuscules.

    Première partie loupée (The Bronx) pour cause de boustifaille, c'est dans une salle aux 2/3 pleine qu'on rentre une pinte à la main dans l'enceinte à 21h. Le décor est monté avec HIVES en énormes lettres capitales sur la scène et, en fond mural, une énorme affiche représente Pelle Almqvist, les yeux exorbités, tirant les ficelles d'une marionnette imaginaire.

    Le concert démarre – comme de bien entendu – par Come On ! et la fosse se remplit joyeusement, composée de jeunes trentenaires et de lycéens bondissants. Coiffés de leur haut de forme et portant le costard à queue de pie, le groupe suédois déboule en grimaçant, haranguant la foule avec une frénésie non feinte.

    Le son n'est pas formidable, ça semble venir de loin, ça manque de basse...pas terrible. Pas non plus de quoi nous gâcher le set, m'enfin c'est tout de même dommage.
    Cela étant, l'intérêt est ailleurs. Il faut voir cette bête de scène qu'est Pelle Almqvist ! En maître de cérémonie hors pair, le chanteur ne va cesser pendant 90 minutes de souffler sur les braises entre chaque titre, braillant des mots de français tel un Klaus Kinski ivre de pouvoir, roulant des yeux, invectivant le public tel un despote extatique : un vrai régal pour les zygomatiques des spectateurs médusés devant le cabotinage outrancier du bonhomme.

    Au niveau du tracklisting, on reconnaît I Want More, Wait a Minute, My Time Is Coming, If I Had a Cent, Walk Idiot Walk, Tick Tick Boom, Try It Again, The Hives Declare Guerre Nucléaire, Main Offender ou bien encore Hate To Say I Told You So.

    Un concert éminemment sympathique, stimulant, assez remuant à l'avant de la fosse mais toujours bon enfant (faut dire que les corps « mous » des jeunes adolescents ne sont pas une grosse difficulté à surmonter) : de quoi affirmer que les Hives dans une p'tite salle à Paname...et bien...ç'aurait une sacrée gueule !

    Rick.